1781 Marie Cécile Martel – Jean Baptiste Deneuville
Jean Baptiste Augustin Deneuville 27 août 1781 – Marie Cécile Agnès Martel 14 mai 1777
le 17 septembre 1804 (30 fructidor an XII) mariage de Jean Baptiste Augustin Deneuville «23 ans né à St-Omer le 27 août 1781, marchand à St-Omer, fils de feu Jean Philippe Deneuville et de vivante Marie Jeanne Flandrin demeurant en cette ville, et de Marie Cécile Agnès Martel âgée de 27 ans née à St-Omer le 14 mai 1777 demeurant à St-Omer, fille de feu Charles Joseph Martel et d’encore vivante Marie Cécile Dominique Vandenbossche épouse (en secondes noces) du sieur Louis Marie Regnier marchand demeurant en cette ville.» AD62 5 MIR 765/46 1054/1326
Jean Baptiste Augustin Deneuville est l’oncle par alliance de Mélanie Fauvel.
Les Deneuville Martel ICI ont 5 enfants : en 9 ans, entre 1806 et 1815.
Marie Cécile Joseph, née le 14 mars 1806 (décédée en février 1809).
Louis Jean Baptiste né le 17 avril 1807 (décédé en janvier 1809),
Édouard Joseph né le 11 avril 1809. qui épouse Sophie Reumaux
Élise Joseph née le 9 avril 1813. Élisabeth qui restera célibataire
Charles Aimable né le 6 mai 1815. prêtre, aumônier de l’Hôpital Général de Saint-Omer
AD62 5 MIR 765/35 75/1640, 5 MIR 765/35 381/1640, 5 MIR 765/35 880/1640, 5 MIR 765/36 46/1225, 5 MIR 765/36 447/1225.
L’année 1809 : En janvier décès de Louis, en février décès de Marie Cécile, en avril naissance d’Édouard.
1829
Après 25 ans de mariage, au recensement de 1829, Jean-Baptiste Deneuville est au 47 Grand Place, négociant, il a 47 ans, son épouse Marie Cécile Martel 52 ans, ses enfants, Édouard 20 ans, Élise 16 ans, Charles 14 ans pensionnaire 3 rue au Vent, il sera prêtre. Le commerce est prospère, il emploie 2 filles de boutique : Françoise Petit et Flavine Delforge, 2 garçons de boutique : Charles Mazet et Jean Baptiste Lainé et 2 domestiques : Augustine Cadet et Marie Bailly. AD62 M 3765 140/460
Jean Baptiste Deneuville sera très actif, avec, outre son métier de négociant épicier, des engagements en tant que conseiller municipal, juge au Tribunal de Commerce, à la direction de la nouvelle Caisse d’Épargnes, et des actions caritatives ou d’entraide.
Il est qualifié de fabricant de chandelles, dans le Mémorial Artésien du 14 février 1830, et apparemment propriétaire d’un moulin à eau:
« Purge d’hypothèques légales. L’an 1830, le 9 février, à la requête du sieur Jean-Baptiste Deneuville-Martel, fabricant de chandelles, demeurant à Saint-Omer, non sujet à patente pour l’objet dont il s’agit (…) enregistrée et transcrite au bureau de la conservation des hypothèques dudit Saint-Omer, le 18 du mois de mai, (…) au profit du dit requérant, d’un moulin à eau établi en la ville d’Aire (…) composé de 2 tournants, dit le moulin des Invalides, et d’une grange en dépendante qui faisait précédemment partie de l’habitation des sieurs…»
1830
Dans le Mémorial Artésien du 10 mars 1830 « ouverture de l’audience civile du tribunal de première instance de Saint-Omer. À l’effet de recevoir le serment de Messieurs les président, juges et suppléants du tribunal de commerce de cet arrondissement, nommés à ces fonctions par ordonnance de Sa Majesté, en date du 7 février dernier… Messieurs Deneuville-Martel et Hermant-Henneguier, comme suppléants… » . Sa Majesté est encore Charles X pour 5 mois.
François Hermant-Henneguier et Jean-Baptiste Deneuville sont beaux-frères de Jacques Martel.
François Hermant-Henneguier est le frère de Françoise Rosalie Hermant, épouse de Jacques Martel-Hermant, et
Jean-Baptiste Deneuville-Martel a épousé Marie Cécile Martel, la soeur de Jacques Martel,
Les 4 beaux-frères seront très présents dans la vie publique de Saint-Omer: Jacques Martel-Hermant, marchand quincaillier, père de Louis Martel, François Hermant-Henneguier, conseiller municipal, juge ou suppléant du tribunal de commerce, marchand de vin, Charles Roels-Martel, notaire et Jean-Baptiste Deneuville-Martel, conseiller municipal, juge ou suppléant du tribunal de commerce, marchand épicier.
En tout cas souvent cités dans les bulletins du Mémorial Artésien.
Jean Baptiste Augustin Deneuville est noté tantôt marchand épicier, tantôt fabricant de chandelles. En fait les 2 à la fois. Comme on le verra aussi à propos de Charles Désiré Martel qui prendra sa suite au 47 Place Royale.
Juillet 1830 la monarchie de Juillet. Louis Philippe.
Le 26 décembre 1830. « Par jugement du tribunal de commerce de Saint-Omer, le sieur X, marchand tapissier a été déclaré en état de faillite… Sur le rapport du juge-commissaire, a ordonné l’apposition des scellés en la demeure du failli ; a nommé pour juge-commissaire Monsieur Deneuville-Martel, juge suppléant au dit tribunal. »
1831
Au recensement de 1831 il est noté « propriétaire épicier ». il y a 1 « garçon de boutique » Jean Baptiste Lainé et 2 «filles de boutique », les 2 sœurs Delforge et 2 domestiques, Mlle Delattre et Régine Oustrebel. AD62 M 3815 57/199
Le 3 juillet 1831, Monsieur Deneuville-Martel est nommé commissaire à la faillite du sieur Platiau-Cadart.
Et puis les faits divers de la vie quotidienne: Dans le Mémorial du 20 octobre 1831 « deux de nos concitoyens, MM Martel et Deneuville, ont failli lundi soir être victimes d’un accident sur la route entre Watten et Lovestelle. Ils étaient en cabriolet, le cheval effrayé de quelques bottes de chanvre sur lesquelles la lune donnait, prit l’épouvante et se jeta dans le canal, qui, à cet endroit, est très large et très profond. La voiture fut entièrement submergée ; M Martel conserva assez de présence d’esprit pour gagner le bord à la nage, et il eut ensuite le bonheur de retirer M Deneuville. »
Ce qui n’empêche pas, 3 jours plus tard, le 23 octobre 1831: « M Deneuville-Martel est juge commissaire à la faillite du sieur Brebion. »
les accidents de cheval et de voiture à cheval sont fréquents. Les voitures qui versent ou accrochent un mur, les chevaux qui s’emballent en pleine rue …
L’année suivante :
1832
Le 11 janvier le Conseil Municipal décide de la reconstruction de l’Hôtel de Ville. C’est la grande affaire de la décennie.
Et les polémiques iront bon train, tant au sujet de l’emplacement que sur les retards, les inconvénients, etc.
Le 8 janvier 1832, La ville de Saint-Omer lance un emprunt de 40 000f pour financer les travaux. Sur les 80 actions les 3 beaux-frères J.Martel, J-B Deneuville-Martel et Ch Roels, notaire, ont pris chacun 2 actions.
Jean-Baptiste Deneuville-Martel est propriétaire, le 8 juillet 1832 il donne en location une maison 29, marché aux poissons. (actuelle Place Pierre Bonhomme)
1833
Le 14 mars :« Par ordonnance royale en date du 10 février 1833, ont été nommés juges et suppléants au tribunal de commerce de Saint-Omer : Monsieur Hermant-Henneguier, suppléant, en remplacement de Monsieur Porion et Monsieur Carpentier-Mancel en remplacement de Monsieur Deneuville-Martel. » Un beau-frère remplace l’autre.
Dans le Mémorial du 12 mai 1833, « la souscription ouverte en faveur des victimes de l’incendie de la rue des Clouteries, que nous avons annoncé dans notre dernier numéro, est ouverte chez Messieurs Olivier, banquier, rue de Dunkerque, et Madame Veuve Bayard et fils rue des cuisiniers.
Des citoyens généreux se sont chargés de présenter des listes à domicile. Les collectes faites depuis 2 jours ont donné les résultats suivants: Deneuville-Martel, 3 Fr., J. Martel, 0,50 c.»
Le 27 mai 1833, la génération suivante est marquée, chez les Deneuville Martel par le mariage de leur fils Édouard Deneuville avec Sophie Louise Reumaux, à Comines, 20km au nord de Lille. AD59 5 Mi 046 R 011 273/666
«Mariage d’Édouard Joseph Deneuville, négociant âgé de 24 ans né et domicilié à Saint-Omer… fils mineur et légitime de Jean Baptiste Augustin Deneuville et de Marie Cécile Agnès Martel, négociant domiciliés audit Saint Omer d’une part.
Et Delle Sophie Louise Reumaux, fabricante, âgée de 23 ans, née à Comines et y domiciliée avec ses père et mère rue de Lille, fille majeure et légitime de François Stanislas Reumaux et de Catherine Rose Joseph Villers, fabricants, d’autre part
Les actes préliminaires dont le consentement du père de l’époux à ce mariage ici présent et consentant et celui de la mère suivant acte passé devant Mes Truche et Thuillier notaires audit Saint Omer en date du 20 de ce mois et enregistré audit Saint Omer le même jour. … en présence de Charles Roëls notaire âgé de 47 ans, d’Aimable Fauvel marchand brasseur âgé de 60 ans tous deux oncles alliés à l’époux, de Pierre Joseph Villers rentier âgé de 56 ans oncle maternel à l’épouse et de Louis Reumaux, fabricant, âgé de 21 ans, frère à ladite épouse…. »
On remarque que Édouard est indiqué fils mineur et négociant, et Sophie fille majeure et fabricante. Et que Marie Cécile Martel mère d’Édouard est absente. nous sommes le 27 mai 1833 et elle décèdera le 17 février 1834, 9 mois plus tard. On peut l’imaginer déjà en mauvaise santé. les témoins sont 2 beaux frères de Jean Baptiste.
Édouard Deneuville a été parmi les membres fondateurs de la Société Académique des Antiquaires de la Morinie. «Dans la séance d’installation de la société en date du 05/04/1932, lors de la rédaction des statuts, parmi les membres fondateurs et présents ce jour là: Edouard Deneuville, négociant, membre de la Sté d’agriculture de St-Omer.» (Madame Pasquier, présidente de la Société des Antiquaires de la Morinie.)
Les séances publiques annuelles ont lieu en décembre et lors de la séance de décembre 1833, Édouard Deneuville fait un exposé remarqué sur les ruines de Saint-Bertin. Il a 24 ans.: ICI
Et lors de la séance de 1834:
Édouard Deneuville et Sophie Louise Reumaux auront 5 enfants:
– Alphonse Marie né le 31 mai 1835 qui épousera Marie Maréchal
– Marie Cécile née 13 juin 1836 qui épousera Léon Auguste Dupont
– Jules Édouard né le 18 avril 1838
– Clémence Louise née le 23 février 1840 qui épousera Édouard Lengaigne
– Léon Charles né le 31 juillet 1844
D’après un acte, mentionné le 8 août 1833, de Maître Van Troyen au sujet du N°52 rue de Dunkerque, Jean Baptiste Deneuville-Martel est très certainement propriétaire au N°53.
Il semble être multipropriétaire.
Dans le N° du Mémorial du 25 décembre 1833, Jean-Baptiste Deneuville-Martel fait son retour au Tribunal de Commerce: « Les commerçants réunis hier après l’arrêté de Monsieur le préfet, pour remplacer les membres du tribunal de commerce sortant d’exercice, ont élu Monsieur Deneuville-Martel juge en remplacement de Monsieur Duhamel. »
1834
2 mois plus tard Jean-Baptiste Deneuville perd son épouse. Marie Cécile Martel décède le 17 février 1834.
« âgée de 56 ans, native de cette ville, épouse du sieur Jean Baptiste Augustin Deneuville, propriétaire, fille des feus Charles Martel et Cécile Dominique Vandenbossche, nous étant assuré de sa mort par notre transport en leur demeure place Royale, lecture faite nous avons signé avec les comparants. » 5 MIR 765/61 415/1429
6 semaines plus tôt était décédé son cousin Charles Marie Martel, dont le fils Charles Désiré Martel épousera Mélanie Fauvel en fin de la même année 1834.
Le même numéro du Mémorial publie également l’avis de décès le 12 février, à 51 ans de Louis Maximilien Fiolet avec un long article sur cet industriel « chef de la fabrique de pipes la plus considérable de l’Europe… Mr Fiolet donnait du travail à plus de 600 ouvriers. » Ce fut un événement dans la ville.
en 1799, la mère de Louis Fiolet, Rosalie Brocquet, a été la marraine d’une fille de Guillaume Martel, Aimée Aimable ÉloÏse. Guillaume et Jean Baptiste sont cousins. Louis Fiolet fabricant de pipes et Guillaume Martel marchand de tabac.
Toujours en février : au Conseil Municipal vente par Deneuville et Fauvel d’un jardin rue Bergère pour construire une maison pour les pauvres par des anonymes. « Monsieur le maire donne lecture d’un compromis contenant vente, par Messieurs Deneuville et Fauvel, d’un jardin situé rue de la bergère, et acheté dans l’intérêt des pauvres par des personnes charitables qui ne veulent pas être connues, et qui désirent y construire une maison pour les incurables. » Jean Baptiste Deneuville, Aimable Fauvel, brasseur… tous ces négociants semblent être aussi des multi propriétaires.
Les Caisses d’Épargne et de Prévoyance font leur apparition en France.
Le 6 avril , établissement de la Caisse d’Épargne à St Omer. « Ville de Saint-Omer. Caisse d’épargne et de prévoyance. Des caisses d’épargne s’établissent sur tous les points de la France. Notre ville ne tardera pas à jouir, comme les autres, de ce bienfait; la caisse d’épargne de notre ville n’attend plus que la sanction royale à son règlement pour être ouverte. En attendant, nous sommes invités, aux termes d’une délibération du conseil municipal, à publier la liste des souscripteurs qui ont contribué à fonder cette utile institution. Auguste Dambricourt, 40 Fr. Louis Houzet, 10 Fr. Deneuville-Martel père, 20 Fr. Deneuville fils, 10 Fr. J. Martel, 25 Fr. Hermant-Cousin, 5 Fr. Revillion père, 10 Fr. Jean-Baptiste Houzet, 5 Fr. »
C’est la France de Guizot: «enrichissez-vous». « Enrichissez-vous par le travail et par l’épargne et vous deviendrez électeurs », aurait-il proclamé. Phrase peut-être bien apocryphe, mais qui correspond à son état d’esprit et à l’époque.
Mais il y a aussi beaucoup de faillites rapportées par le Mémorial.
Le 3 mai , Monsieur Deneuville-Martel est juge commissaire à la faillite du sieur Leclercq.
Le 20 juillet est publié dans le Mémorial le résultat de l’ « Élection partielle de conseillers municipaux après des démissions dont celle de Martel. Dans la section C Monsieur Deneuville-Martel a été élu conseiller municipal. »
Les dates bornant l’année scolaire ne sont pas les mêmes que de nos jours :
Le 18 août , c’est la distribution des prix aux élèves du collège de Saint-Omer. » deux jeunes Lauréats MM Deneuville et Fasquel ont été admis à donner lecture, le premier d’une composition philosophique… Ces morceaux ont fait apprécier les progrès toujours croissants de l’enseignement des études dans notre collège… Philosophie, 2ème prix d’excellence Charles Deneuville de Saint Omer, mathématiques 2ème prix et physique 1er prix pour Charles Deneuville. » Charles Deneuville, dernier né de Jean Baptiste a 19 ans.
Début octobre, la mairie a proposé une commission composée de 5 personnes dont Monsieur Deneuville, chargée de gérer la continuation des travaux de l’hôtel de ville sous la conduite de l’architecte et de ses employés.
Ainsi Jean Baptiste Deneuville Martel conseiller municipal participe activement à la grande affaire de Saint Omer: la reconstruction de son Hôtel de Ville
Le 20 novembre , dans le Mémorial : «Monsieur Deneuville-Martel, ancien négociant, conseiller municipal, est nommé directeur adjoint de la caisse d’épargne nouvellement créée à Saint-Omer, le 15 août 1834.»
Jean Baptiste Deneuville est « ancien négociant », il a 53 ans. Ses multiples activités et son veuvage en sont probablement la cause. Son fils Édouard qui a 25 ans a pris la suite. Il est négociant épicier.
1835
Malgré ses activités multiples il reste proche de sa famille. Par exemple, le 27 mai 1835 il accompagne son neveu Charles Désiré Martel à la mairie pour déclarer la naissance de son premier-né:
«l’an 1835 le 27 mai à 11 heures du matin en la maison commune de Saint-Omer par devant nous adjoint en l’absence du maire officier de l’État civil est comparu le sieur Charles Désiré Joseph Martel, marchand cirier âgé de 31 ans en présence du sieur Jean-Baptiste Augustin Deneuville propriétaire âgée de 53 ans, grand bel oncle maternel de l’enfant et Alexis Louis Joseph Delabre, commis négociant âgé de 47 ans, tous domiciliés en cette ville. Lequel nous a déclaré que ce matin à sept heures dame Mélanie Fauvel son épouse âgée de 20 ans est accouchée en leur demeure rue des Epéers d’un enfant de sexe masculin qu’il nous a présenté et auquel il a dit donner le prénom d’Ernest Charles. Lecture faite nous avons signé avec le père et le témoin.» Cet enfant décède 2 heures après cette déclaration.
1836
L’année suivante, le 12 juin 1836, il est à nouveau témoin de la déclaration de la naissance de Ernest Aimable le 2ème enfant de Charles Désiré et Mélanie.
Il témoigne de la proximité des 2 branches Martel Carem et Martel Vandenbossche.
Au recensement de 1836, Édouard Deneuville, 27 ans est négociant, sa femme Louise Reumaux a 26 ans, Alphonse 1 an, Maria « 1 jour », donc née la veille du passage de l’agent recenseur !
et dans l’État-civil du Mémorial du 16 juin 1836 on fait état de Édouard Deneuville, fabricant de chandelles. On a vu à plusieurs reprise la proximité des commerces d’épicier et marchand cirier, parfois associés avec ce qu’on appellerait aujourd’hui de la droguerie.
Jean Baptiste Laisné, garçon de magasin déjà au service de Jean Baptiste Deneuville, son père, en 1831. On peut en déduire que père et fils Deneuville travaillaient ensemble. Ou plutôt que le fils a succédé à son père, veuf depuis 2 ans.
Au 47 Grand Place, Ils sont recensés côte à côte. Jean Baptiste Deneuville a 55 ans. Sa femme Marie Cécile Martel est décédée à 57 ans, le 17 février 1834. AD62 M 3855 55/163
En fait il semble que Jean Baptiste Deneuville soit au 47 bis, qui a été démoli et reconstruit en 1832 (Bernard Level). Le 47 correspond au commerce.
en 1834 Jean Baptiste est encore au 47, c’est l’année du décès de son épouse..
1839
Le 7 novembre, le Conseil Municipal nomme une commission de révision des listes électorales. 3 membres dont Jean Baptiste Deneuville Martel.
Les éloges sur la culture et l’éloquence d’Édouard Deneuville lors de ses interventions à la Société des Antiquaires de la Morinie.
La vie culturelle à Saint-Omer est aussi privée. Le 20 octobre, le Mémorial relate un concert donné dans les salons de M. Louis Fiolet, l’industriel fabricant de pipes.
Un violoniste compositeur connu a obtenu un succès et le maître des lieux lui-même a contribué et s’est produit en tant que chanteur.
1840
Le 14 juin, dans le Mémorial est publié la liste des nouveaux juges au Tribunal de Commerce. Président: Hermant-Henneguier, Juges suppléants: Deneuville-Reumaux et Gery Dambricourt.
Aux élections municipales du 18 juin Section C Jean Baptiste Deneuville-Martel n’est pas élu.
le Mémorial du 2 juillet rapporte que Charles Deneuville, «prêtre de la dernière ordination, a été nommé aumônier à l’hôpital général de Saint-Omer, en remplacement de M Duchesne démissionnaire.» C’est le jeune frère d’Édouard Deneuville. Il a 25 ans.
En septembre à la suite du décès de Valentin Eudes, président de la Société de Bienfaisance, il y a remaniement du bureau et Parfait Fauvel et Aimable Louis Fauvel entrent en qualité de membre de la Commission.
Ils avaient activement participé à la Fête Historique de Saint-Omer du 23 juin, organisée par la Société de Bienfaisance qui consistait en un gigantesque défilé dans la ville en costumes d’époque, autour du personnage de Guillaume Cliton. Parfait Fauvel figurait le Châtelain de Bourbourg, et sur le char triomphal Aimable Fauvel Guillaume Cliton, comte de Flandres duc de Normandie.
Participait aussi Géry Dambricourt en tant que Raoul de Péronne. Louis Fiolet était Comte de Boulogne.
L’arrivée des personnages, des cavaliers, des chars, devait avoir lieu par les portes de Calais, d’Arras et du Haut-Pont.
Un chœur d’enfant chantait sur une musique d’Omer Pley et des paroles d’Édouard Deneuville.
Toute la ville s’y est mise. «Chacun a mis la main à l’œuvre et après 3 mois de peines et de travaux…»
Le succès fut immense, «30 000 étrangers sont venus de tous côtés assister à notre fête de mardi dernier .» Il y eu 675 acteurs figurants et 120 personnages à cheval.
«Nous éprouvons un besoin, celui de rendre un hommage public de reconnaissance aux ordonnateurs de la cérémonie, à Monsieur Eudes président de la Société, à M É. Deneuville et à MM les Commissaires.» (Mémorial du 28 juin et du 2 juillet)
En 1840 Jean Baptiste Deneuville est malade, gravement, comme il est mentionné lors du Conseil municipal du 20 août. Ainsi que M Eudes.
Son fils Édouard était absent à la réunion de la Commission de la Société de Bienfaisance du 9 août, en raison de la maladie de son père
et Jean Baptiste est excusé lors de l’audience de la Cour d’Assise du 10 août, pour maladie.
Il sera néanmoins présent au mariage de sa nièce Éléonore Joseph Roëls le 16 novembre.
Valentin Eudes est décédé quelques semaines plus tard. Il était président de la Société de Bienfaisance. À la séance de septembre, il y a remaniement du bureau.
Édouard Deneuville est nommé vice-président adjoint et dans la commission entrent les 2 frères Fauvel: Aimable Louis et Parfait.
1841
Jean Baptiste Deneuville, veuf, habite au domicile de son fils Édouard, Place Royale. De même que Élise, célibataire et Charles, prêtre 26 ans, ses enfants et frère et sœur d’Édouard. D’après Bernard Level, Édouard Deneuville aurait acquis le 28 rue St-Bertin en 1840.
Le 15 novembre: Jean Baptiste Deneuville décède à 60 ans.
«L’an 1841 le 16 novembre, à quatre heures du soir, en la maison commune de Saint-Omer, par devant nous adjoint en l’absence du maire, officier de l’État civil, sont comparus Monsieur Louis Joseph Martel avocat, âgé de 28 ans, beau neveu du défunt et Monsieur André Joseph Revillion, commissaire-priseur, âgée de 43 ans, domiciliés en cette ville, lesquels nous ont déclaré qu’hier à six heures du soir est décédé Monsieur Jean Baptiste Augustin Deneuville, ancien négociant, membre du conseil municipal, âgée de 60 ans, né en cette ville, le 27 août 1781, y domicilié, veuf de Marie Cécile Agnès Martel, fils de feu Jean Philippe Deneuville et de Marie Jeanne Thérèse Flandrin, nous étant assurés de sa mort par notre transport en sa demeure grand place, lecture faite, nous avons signé avec les déclarants.» AD62 M 3892 54/182
1843
Aux élections de juin, Édouard Deneuville-Reumaux et Géry Dambricourt sont élus conseillers municipaux en section C (rue St-Bertin, rue des Moulins…)
1844
Le Mémorial du 10 janvier rapporte que Édouard Deneuville est nommé lors du dernier Conseil Municipal en décembre, par le Maire, M Armand, après scrutin, membre de la Commission des Chemins de fer, qui comporte 6 membres dont Dambricourt et Hermant-Henneguier.
Il fait son rapport, et le 9 mars:
1845
Le 19 avril, Édouard Deneuville voit publié son rapport au Conseil Municipal concernant la consolidation, on peut dire le sauvetage, de la tour St-Bertin. ICI
Il y met une passion, avec un beau talent, pour ce patrimoine, qu’il avait déjà exprimée dans son exposé lors d’une réunion publique de la Société des Antiquaires de la Morinie, en 1833.
Dans le même temps Édouard Deneuville se préoccupe de la misère des quartiers. ICI
1846
Élise (Élisabeth) 33 ans habite toujours Place Royale, au 47 bis. Son père Jean Baptiste Deneuville est décédé en 1841. AD62 M 3918 50/154
Par contre son frère Édouard a déménagé au 28 rue Saint-Bertin, il a 37 ans ainsi que son épouse, ils sont avec leurs 5 enfants : Alphonse, Marie, Jules, Clémence et Léon. Avec 2 domestiques Valentine Gouillard et Clara Leclerc. Il n’y a pas d’employés de magasin. Il est « propriétaire ». AD62 M 3919 80/170
Il a «cédé» l’affaire familliale d’épicier-cirier du 47 place Royale à son cousin Charles Désiré Martel.
Les recensements ne le mentionnent que comme «propriétaire», jusqu’en 1872. Et il n’y a plus d’employé de magasins, seulement domestiques ou cuisinières. En 1872 il est banquier.
On imagine que pour ce membre actif de la Société des Antiquaires de la Morinie, épris de culture, la vente des chandelles ne devait pas être une passion. Son fils Alphonse Deneuville sera un peintre, de peinture militaire, reconnu.
Le 23 mars décède Charles Aimable Deneuville, ecclésiastique 31 ans fils de Jean Baptiste Deneuville et Marie Cécile Agnès Martel, frère d’Édouard et Élisabeth. 47 bis grand Place. Il a été aumônier de l’Hôpital Général. Il avait le même âge que Mélanie Fauvel sa cousine germaine. AD 62 5 MIR 765/62 1153/1412. Il habitait donc avec sa soeur Élisabeth.
Il est remplacé en avril par l’abbé Taffin.
En septembre, les travaux de consolidation de la tour de St-Bertin commencent enfin.
1847
Le 12 avril, Édouard Deneuville prononce un discours, toujours attentif à la bienfaisance:
En mai Édouard Deneuville démissionne de son poste de titulaire de la Société Académique des Antiquaires de la Morinie, « car il avait trop d’occupations ce qui l’empêchait d’être présent aux réunions.»(SAAM)
1848
1848. L’année commence par un discours confiant du roi Louis-Philippe.
Fin février, l’affaire des banquets réformistes met le feu aux poudres, Louis-Philippe abdique face aux émeutes.
Un gouvernement provisoire est installé, des élections organisées pour une assemblée constituante.
Fin juin, une gauche radicale tente de renverser le gouvernement, par des émeutes sanglantes, réprimées par le Général Cavaignac.
Louis Napoléon Bonaparte, de proscrit, s’installe petit à petit dans le paysage politique.
La nouvelle Constitution est adoptée, prévoyant l’élection du président de la République au suffrage universel.
Le 10 décembre, Louis Napoléon Bonaparte s’impose largement face au Général Cavaignac et est élu président de la République.
1848 relatée par le Mémorial Artésien. ICI
En janvier, le 19, Édouard Deneuville est nommé rapporteur d’une commission sur l’aide aux indigents.
Le 22 janvier, il est nommé rapporteur d’une commission sur le passage à niveau du Haut-Pont.
Et le 26 février inquiétude à Saint-Omer, sans nouvelles de Paris:
Le 1er mars le Mémorial fait le récit des journées révolutionnaires à Paris, avec comme étincelle déclenchante l’affaire du banquet interdit.
Le roi Louis-Philippe abdique, un gouvernement provisoire est formé avec pour objectif la rédaction d’une nouvelle constitution:
Le 12 avril, Édouard Deneuville devient le citoyen Deneuville.
Le 29 mai , il prononce un discours en tant que secrétaire dans le cadre de la réunion annuelle de la Conférence de Saint-Vincent-de-Paul. Discours reproduit in extenso dans le n° du 7 juin du Mémorial. ICI
Le 27 décembre, Édouard Deneuville a été réélu conseiller municipal. Il est membre de la commission du Mont de Piété.
1850
Par arrêté du préfet du 4 avril, Édouard Deneuville est nommé membre du bureau de bienfaisance. Ce bureau dissout le 28 mars par arrêté du ministre de l’Intérieur est reconstitué.
1851
Élisabeth a 38 ans elle vit au 49 Grand Place. Avec la fin de la monarchie, la dénomination de la place va changer. Célibataire, elle a une domestique, Scholastique Duprot. AD62 M 3959 76/309. 49 grand place ancienne numérotation. les Deneuville possédaient les 47,47 bis et 49.
Édouard 41 ans, propriétaire, est toujours 28 rue St-Bertin avec son épouse et Jules 13 ans, Léon 6 ans, Clara Leclerc femme de chambre, Rosalie Ghyn cuisinière. AD62 M 3959 153/340. Alphonse 16 ans est externe au lycée 7 rue au Vent, Marie 15 ans et Clémence 11 ans sont externes au pensionnat St-Denis, 7 rue du Caltre. AD62 M 3959 163/340, 83/340, 85/340
1852
le 1er août, sont proclamés les résultats des élections municipales: Édouard Deneuville est réélu conseiller municipal, ainsi que Charles Roëls.
Dans le n° du 18 décembre du Mémorial, Édouard Deneuville du bureau de Bienfaisance annonce dans un article l’ouverture de l’hospice des pauvres par les Petites Sœurs des Pauvres, dont il retrace l’histoire.
1853
Le 25 septembre visite de Napoléon III à Saint-Omer. «Arrivée de l’empereur Napoléon III à la gare de St-Omer, sous la pluie. .. sa Majestée arrive mouillée comme le dernier de ses soldats».
«30 jeunes personnes de notre ville ont été admises à complimenter Leurs Majestés et à offrir des fleurs à l’Impératrice ; Ce sont, Mlles Fiolet, Mlle Herbout, Mlle Deneuville. … M. Quenson, Président du tribunal civil… M. Hermant-Henneguier, Président du tribunal de commerce… ont été invités au dîner de l’Empereur.»
Mademoiselle Deneuville, Marie Cécile Deneuville, 17 ans, fille d’Édouard Deneuville-Reumaux.
le 28 décembre. Une commission chargée de la distribution des secours aux indigents avec le produit d’une quête est constituée. Fin décembre le résultat est publié: 16100 fr.Plusieurs listes de quête avaient été établies dans les quartiers. Il y a les listes Roëls, Aimable Fauvel, Deneuville, Revillion, Hermant-Henneguier
1855
le 28 mars, « Par arrêté de M. le Préfet, M. Ed. Deneuville, membre sortant, vient d’être renommé membre du bureau de Bienfaisance de St-Omer. »
le 25 juillet le Mémorial publie Les résultats des élections municipales à Saint-Omer. Il y avait 27 postes à pourvoir. François Hermant-Henneguier, Édouard Deneuville et Charles Roëls ont été réélus.
Depuis des mois, la guerre de Crimée est la principale nouvelle de tous les numéros du Mémorial. La prise de Sébastopol est célébrée comme une victoire nationale.
Le 13 septembre , « Nous, Maire de la Ville de Saint-Omer, Commandeur de l’Ordre Impérial de la Légion d’Honneur ; Vu la circulaire de M. le Préfet en date du 13 de ce mois, prescrivant qu’un TE DEUM solennel d’actions de grâces sera chanté Dimanche prochain, dans toutes les églises, à l’occasion de la Prise de Sébastopol; Un TE DEUM solennel d’actions de grâces sera chanté à midi dans l’église cathédrale. À l’issue du Te Deum le défilé de toutes les troupes de la garnison aura lieu sur la Grande Place.»
le 10 novembre: « Voici l’arrêté qui désigne les dames patronnesses des salles d’asile du département: Les comités de patronage des salles d’asile actuellement existantes dans le Pas-de-Calais, placées sous la présidence de MM. Les Maires et dont MM. Les Curés font partie de droit, sont composés ainsi qu’il suit : Saint-Omer… Mmes Deneuville, Fauvel, Hellemans… »
1856
Élisabeth 43 ans, propriétaire est au 21 Grand Place (changement de numérotation sous le 2d Empire), une domestique Julie Verchove. AD62 M 3994 39/173
Édouard 47 ans, propriétaire au 39 rue St-Bertin avec son épouse Louise, ses enfants Marie, Clémence et Léon. Alphonse 21 ans et Jules 18 ans ne sont pas là. 2 domestiques Louise Petitpas et Clara Leclerc. AD62 M 3995 77/172
1857
En Mai, Au Conseil municipal, M. Hermant-Henneguier et M. Édouard Deneuville sont membres d’une commission chargée d’examiner les différents comptes.
En juin , le préfet désigne comme assesseurs aux prochaines élections législatives du 21 juin, MM. Hermant-Henneguier et Édouard Deneuville.
Les candidats du gouvernement sont annoncés dans la presse. Pour Saint-Omer, il s’agit de M. Lefebvre-Hermant, député sortant. Il n’aura pas de candidat concurrent. Il est réélu.
Louis Martel n’était pas candidat.
1858
Le 12 mai, Le Conseil Municipal établit une commission des comptes de la municipalité « Cette commission, élue au scrutin secret se compose de MM. Hermant-Henneguier, Truche, de Laplane, de Pelet et Deneuville. Elle se réunira sous peu de jours et après examen de tous les comptes et budgets, présentera son rapport au conseil qui prononcera. »
le Conseil Municipal du 13 novembre , confirme la liste des membres: En font partie: François Hermant-Henneguier, Charles Roëls, Édouard Deneuville.
1859
Au conseil municipal du 16 février, Édouard Deneuville est nommé membre de 2 commissions. L’une : chargée de préparer une fête communale pour l’époque de la ducasse», l’autre « pour la surveillance des logements insalubres »
Le 15 juin « les brillants faits d’armes de notre armée d’Italie on été fêtés à Saint-Omer avec patriotisme. Dimanche, dès le matin, les maisons étaient pavoisées. À 11 heures, les autorités civiles et militaires ont assisté au Te Deum. Une foule immense encombrait la cathédrale. »
Le 6 juillet « M. le Maire vient de former la commission chargée de recueillir à domicile les offrandes volontaires des habitants en faveur des blessés de l’armée d’Italie. Cette commission se compose de MM. Deneuville, Revillion fils… . » « Mandement de Mgr l’évêque d’Arras, de Boulogne et de Saint-Omer à l’occasion de la victoire de Solferino et de la souscription en faveur des victimes de la guerre… La victoire est une grâce de Dieu, mais la guerre, même la guerre la plus heureuse est toujours un lamentable fléau. »
La guerre d’italie fait l’actualité et la victoire de Solferino est toute récente (24 juin), le Mémorial publie le 13 juillet: « Bataille de Solferino. Cette gravure, d’un mètre de large sur 80 cm de haut, est l’une des plus grandes qui aient jamais été exécutées sur bois. Elle sera dessinée par M. Deneuville, dont les tableaux militaires ont été si remarqués au salon, d’après un croquis d’une scrupuleuse exactitude, envoyé par M. B. officier d’état-major… »
et le 20 juillet: « Sur la liste des récompenses accordées par le jury, à la suite de l’exposition de 1859, nous voyons figurer, parmi les médailles de troisième classe, le nom de M. Deneuville. Nos lecteurs trouveront ici avec plaisir l’opinion des journaux sur le tableau qui a valu à notre jeune concitoyen, fils de M. Édouard Deneuville, une distinction honorable. On lit dans la Revue Européenne, du 15 juillet : M. Deneuville nous transporte au plus fort de la mêlée et nous représente, avec une furie… ».
Alphonse Deneuville, né le 31 mars 1835, fils aîné d’Édouard Deneuville et de Louise Reumaux, peintre de peintures militaires,
Et le 3 août: « En commémoration des victoires de l’armée d’Italie et de la conclusion de la paix, M. le ministre de l’instruction publique a accordé aux lycées et collèges un congé extraordinaire de huit jours qui sera ajouté aux prochaines vacances. »
1860
Elections municipales des 18 et 19 août , la majorité absolue, ¼ des électeurs, est de 992 votants. M. Hermant-Henneguier 1493 voix , M. Deneuville Edouard 1384, M. Ch Roëls 1271, sont réélus, le 16 août se tient le 1er conseil municipal.
1861
Élisabeth est toujours 21 Grand Place. AD62 M 4022 27/164.
Charles Désiré Martel et Mélanie Fauvel sont au 20 Grand Place.
Édouard 52 ans, est toujours propriétaire, au 39 rue St-Bertin avec Louise Reumaux son épouse. Leur fils Jules 23 ans, Clémence 21 et Léon 17, 2 domestiques, Melle St-Jean et Rosalie Mourret. AD62 M 4022 78/174
le 3 juillet, éloge de Alphonse Deneuville, peintre militaire reconnu au plan national, « dans les journaux parisien » dans le contexte de guerres successives (Crimée, Italie)
le lundi 16 décembre c’est la période de ventes d’arbres. « Commune de Ruminghem. 223 Ormes, Frênes et Saules, montants, propres à la charpente, au charronnage et autres usages, croissant au lieu dit Le Ruth, près du canal, sur les propriétés de M. Deneuville-Reumeaux. À Vendre par le ministère de Me Clément, notaire à Saint-Omer. »
1862
Le 1er janvier Le Lycée Impérial de Saint-Omer publie les résultats (les 4 premiers) de la Composition du 17 décembre 1861, en Mathématiques. Léon Deneuville est 4ème en mathématiques (Il est le 5ème enfant d’Édouard Deneuville et Louise Reumaux, frère d’Alphonse Deneuville, le peintre).
Quelques jours plus tard, il est 4ème en physique et chimie.
le mardi 3 juin, la ville entreprend la reconstruction du Pont du Vainquai, supprimant la rue de l’Épinette. La cérémonie de pose de la première pierre s’accompagne de l’inclusion d’une boite en plomb scellée dans la pierre refermant un parchemin en latin revêtu du sceau de la ville et inscrivant les noms des élus, dont le maire, Joseph de Folard et MM. Hermant-Henneguier, Édouard Deneuville et Charles Roëls.
le 14 juin: Et on reparle d’Alphonse Deneuville , « M. Rossignol, ancien élève du lycée de Saint-Omer, vient de donner au Cercle Impérial, le tableau de M. Deneuville, intitulé : Une Tranchée devant Sébatopol. Cette œuvre remarquable a figuré sous le n°851, à l’exposition de 1861, et a valu à son auteur, une médaille de seconde classe. »
1864
Le 18 mai. Alphonse Deneuville au Salon de 1864. Éloge du tableau « Épisode de la bataille de Magenta » par Édmond About, écrivain, journaliste et critique d’art français, membre de l’Académie française. Une belle envolée lyrique !
« Dans un article du Petit Journal, sur le salon de 1864, M. Édmond About s’exprime ainsi sur le tableau de notre concitoyen, M. Deneuville, Épisode de la bataille de Magenta :
L’ Épisode de la bataille de Magenta, par M. Deneuville de St-Omer, n’est pas seulement un bon tableau : c’est l’exemple du talent et de la réputation enlevés, pour ainsi dire, à la baïonnette par un travail furieux. Voilà un tout jeune homme qui n’avait pas touché une brosse il y a six ou sept ans. À peine s’il a reçu les leçons d’un maître. Comme M. Courbet se disait autrefois élève de la Nature, il aurait le droit de se dire élève de la Volonté. Il s’est jeté sur une grande toile pour appendre à peindre, comme d’autres se jettent en pleine eau pour apprendre à nager, et sa première exposition en 1859 lui a valu une médaille. Je crois bien qu’il comptait alors dix-huit mois de peinture ; mais il avait mis les bouchées doubles. Aujourd’hui, sa place est faite ; il a gagné ses éperons ; c’est un peintre. Même après avoir vu les belles batailles officielles où la mort se devine plutôt qu’elle ne se voit par quelques échappées, entre les jambes des chevaux d’un état-major, on s’arrête avec un vif intérêt devant cette tuerie. Ce n’est pas un festin de gloire servi magnifiquement aux délicats ; c’est la terrible cuisine de la guerre. On enfonce les portes, on défonce les crânes, on s’égorge corps à corps, on se casse la figure à bout portant, chacun défend sa peau avec rage en trouant la peau des autres. Le sang coule partout : il est sur les habits, sur les mains, sur les figures ; il séjourne en flaques sur le sol, il ruisselle le long des baïonnettes toutes chaudes qui ont éventré les Autrichiens. Ne vous semble-t-il pas qu’à certains jours la civilisation fasse relâche ? Tout le progrès des mœurs , toutes les idées de douceur et de fraternité élaborées lentement par les philosophes, prêchées patiemment par les apôtres, sont mises de côté pour vingt-quatre heures ; l’homme revient à l’état sauvage, ou peu s’en faut. Il ne mangerait pas son prochain parcequ’il a d’autre rata dans sa gamelle, mais il l’embroche avec volupté. Entendez-vous crier ces gaillards-là dans la mêlée ? Une ménagerie d’animaux féroces ! Le soldat crie, l’officier crie, les vainqueurs crient de joie, les blessés crient de douleur ; la couleur même crie un peu sur la toile. Tout cela serait insupportable à voir, et le cœur des messieurs civilisés, comme vous et moi, se soulèverait devant un tel spectacle, si l’on n’apercevait au second plan ce chiffon tricolore déchiqueté par les balles et les boulets. C’est le drapeau qui éclaire, qui explique et qui justifie le sang répandu.
Somme toute, le tableau de M. Deneuville est vrai, dramatique et moderne. S’il n’est pas acheté par la direction des Beaux-Arts, ce que j’ignore, il faudra le placer dans le cabinet de mon ami Émile de Girardin, ou dans la salle des séances du Congrès de la Paix. Signé Édmond About.
le 3 août, « Nous annonçons avec une satisfaction qui sera vivement partagée que S.E. le ministre de la maison de l’Empereur et des beaux-arts vient d’accorder au musée de St-Omer un tableau très remarqué au salon, représentant un Épisode de la bataille de Magenta, par M. Deneuville. »
Le 3 septembre. Un rapport de la commission de MM. Édouard Deneuville et Alexandre Dambricourt « sur la révision du règlement du Conseil municipal de Saint-Omer est favorable à la publicité des séances. »
Le 3 octobre se réunit l’Assemblée générale pour l’organisation de la fête historique de 1865, à l’Hôtel de ville. Sont présents Deneuville Dambricourt, Alex Dambricourt, Hermant-Henneguier fils, Houzet père, Louis Martel député. Un scrutin est ouvert pour remplacer le trésorier et un membre de la Commission démissionnaires. M. Deneuville est élu trésorier, M. Revillion est élu membre de la Commission.
En décembre on note comme souscripteurs pour la fête historique : Roëls, Clément notaire, Émile Houzet, Martel-Fauvel, Édouard Revillion, Vve Deneuville, Vve Hellemans, Le Roux-Hellemans, Hermant-Bouquillon, Vve Hermant-Henneguier, Édouard Houzet, Édouard Deneuville, Lanselle, Dambricourt frères, Cathoire-Hennequin.
1866
Pas de changement pour Élisabeth. Ni pour Édouard 57 ans, Jules 26 ans et Léon 22 ans sont au domicile. Françoise Haiple et Augustine Joly comme domestiques. AD62 M 4061 91/169, 129/173
1867
Édouard Deneuville, conseiller municipal est banquier. Trésorier en 1864 de la commission de la fête historique, il est aussi chargé des finances de la ville, trésorier de la Chambre de Commerce, rapporteur de la commission sur les « fourneaux économiques« .
Le 16 janvier, annonce dans le Mémorial: « Souscription pour la Société Générale des Pêches Fluviales et Maritimes. 3000 actions de 500 fr. On souscrit chez M. E. Deneuville, banquier à St-Omer. »
En effet « les fourneaux économiques » représentent la grande affaire municipale de cette fin d’année. Édouard Deneuville en est le rapporteur.
Au conseil municipal du 29 novembre apparaît « la proposition d’établir un fourneau économique. Cette institution des fourneaux économiques va occuper l’actualité, et mobiliser la générosité d’une partie de la ville, pour quelque temps. Problème d’actualité d’autant plus que la neige et le froid viennent de faire leur apparition en ce début d’hiver 1867.
Cette affaire renvoyée à l’examen d’une commission dont Édouard Deneuville sera rapporteur doit se réunir à bref délai.
« Les gens qui vivent dans la médiocrité et surtout les travailleurs, savent combien il leur en coûte de résignation pour supporter les rigueurs de cette triste saison.
Non seulement les vivres sont hors de prix, mais il faut, encore par surcroît, du feu, de la chandelle, des vêtements plus chauds pour les enfants; combien n’en peuvent pas acheter. – En temps ordinaire, on a peine à vivre déjà. – En hiver, c’est bien pis encore. – La semaine suffit à peine pour payer le pain augmenté ; les enfants crient la faim, le froid ; la misère sévit, la mère se désole, et c’est les larmes aux yeux que le père va gagner péniblement la journée qui les empêchera de mourir de faim.
Les fourneaux économiques amoindriront ces gènes et ses misères nombreuses. – Ils diminueront sensiblement les frais qui tuent les petits ménages. – Ils permettront aux modestes familles laborieuses de se nourrir convenablement et de jouir d’un bien-être qu’ils ne connaissent plus. »
Aux fourneaux économiques, le travailleur trouvera tout préparé, pour un prix relativement minime, des aliments qu’il lui était impossible de préparer chez lui. – Pour 35 ou 40 centimes, il se procurera, pour 6 personnes, un potage gras qui lui aurait coûté, chez lui, 4 fois autant. – Plus on fera de portions, plus le prix de reviens sera minime. Quand la boucherie coopérative et surtout les fourneaux économiques seront établis, il y aura bien des souffrances étouffées, bien des misères amoindries. Plus de quêtes, plus d’aumônes.
Aux fourneaux économiques on ira chercher, en payant, avec l’argent gagné à la sueur de son front, une bonne portion de soupe, chaude, grasse, réconfortante, tel qu’on pouvait à peine faire, hélas ! En épargnant sou à sou, ou en portant quelque objet au Mont-de-Piété, le jour de la kermesse. – On mangera moins de pain, car la soupe grasse tient au corps et avec les économies que l’on aura fait on pourra… »
« Les fourneaux économiques ne sont pas en effet des établissements de charité. – Ce sont de grands restaurants à bon marché. – Au fourneau économique nul ne fait l’aumône, nul ne la reçoit. – On achète et on paye, selon ses moyens, des aliments réconfortants qui coûtent trop cher en détail, et qui revenant en gros à des prix beaucoup moins élevés, peuvent être vendus à bon marché. – Ceux qui parlent autrement ne comprennent pas le but de ces établissements et n’en ont jamais vu fonctionner. »
Une souscription municipale est ouverte pour financer les fourneaux économiques. Plusieurs listes seront publiées dans le Mémorial Artésien, ainsi que les sommes collectées. « Saint-Omer le 14 décembre, les souscriptions pour les fourneaux économiques et le grand concert organisé dans ce but se couvrent de signatures. – L’impulsion est donnée et nous sommes sûrs que l’administration municipale trouvera, pour l’accomplissement de son œuvre, le concours le plus généreux de la part de la population. »
« Notre honorable député M. L. Martel, qui, on le sait, n’est jamais le dernier lorsqu’il s’agit d’une bonne œuvre, vient d’envoyer pour la prévision d’un rigoureux hiver une somme de 500 Fr. pour les pauvres secourus par le bureau de bienfaisance, et une autre somme de 500 Fr. comme souscription à l’établissement des fourneaux économiques. »
Des souscripteurs nombreux. : Hermant-Bouquillon, conseiller municipal : 10 Fr. Madame veuve Gery Dambricourt : 100 Fr. Alexandre Dambricourt : 50 Fr. Victor Dambricourt : 20 Fr. Mademoiselle Élisabeth Deneuville : 20 Fr. Madame Hellemans : 25 Fr. Charles Revillion commissaire-priseur : 25 Fr. Le Roux-Hellemans propriétaire : 20 Fr.
Édouard Deneuville conseiller municipal 25 Fr. Revillion-Martel : 10 Fr. Édouard Revillion, négociant : 20 Fr. Lanselle Peron 2 fr E. Houzet fils, épicier 5 fr. Martel-Fauvel 5 fr.
1868
Le 9 avril. L’activité d’une municipalité et de ses conseillers : Au Conseil Municipal du jeudi 9 avril, Édouard Deneuville propose un crédit de 4000 fr pour l’éclairage public. François Hermant-Bouquillon intervient sur l’assainissement des fossés, l’alimentation et la couverture de la rivière Sainte-Claire. Alexandre Dambricourt propose l’ achat d’un moulin de St-Bertin pour augmenter le volume des eaux de la ville .
Turbulences au Conseil Municipal de Saint-Omer.
le 25 avril, le Mémorial relaie une rumeur: « Nous voyons avec peine que l’on fait courir depuis quelques jours le bruit d’une dissolution prochaine du conseil municipal et d’un appel aux électeurs. Notre ville n’est déjà pas si florissante, l’entente n’y est déjà pas si grande pour que l’on ait besoin d’agiter encore les esprits par des élections prématurées. »
Il semble bien exister des tensions entre le maire et le conseiller Édouard Deneuville, au sujet des comptes municipaux, depuis fin 1867.
Le 30 décembre, Victor Fleury du Mémorial: « La question du conflit municipal fait un grand pas. Dimanche dernier, la nouvelle circulait par toute la ville, que la dissolution du conseil était un fait accompli et que le décret avait été signé par l’Empereur, au conseil des ministres ; – on ajoutait que Monsieur le Maire et ses adjoints étaient maintenus et que des élections générales auraient lieu vers le 23 janvier. Cette nouvelle qui n’était pas officielle, mais, puisée dit-on, à bonne source, a été confirmée depuis. Le décret de dissolution ne tardera pas à être inscrit au Journal Officiel. Les électeurs seront bientôt consultés.»
Le 30 décembre, en dernière minute, La rédaction du mémorial a reçu de 16 conseillers municipaux, une motion de défiance vis-à-vis du maire de Saint-Omer.
… « Considérant que le conseil n’a approuvé, au mois d’août dernier, les comptes de Monsieur le maire pour l’exercice 1867 »…
… « Attendu que, par respect pour la magistrature dont Monsieur le maire est revêtu et par déférence pour l’autorité supérieure, le conseil a usé, aussi longtemps qu’il l’a pu, de tous les ménagements conciliables avec le sentiment de ses devoirs et de sa dignité, mais que, à grand regret, il en est arrivé à ce point de ne plus pouvoir user avec confiance du droit que la loi lui donne d’accorder à Monsieur le maire l’emploi des deniers municipaux.
Par ces motifs, nous proposons de refuser le budget présenté pour 1869. »
Signé : Élie Bret, Alexandre Dambricourt, Charles de Givenchy, Henri de Laplane, Édouard Deneuville, François Hermant-Bouquillon, …
Le maire est Félix Lesergeant de Monnecove.
1869
les 23 et 24 janvier, ont lieu les élections municipales à Saint-Omer.
après 2 semaines de campagne violente dans la presse, opposant 2 listes: la « Liste Libérale » menée par l’ancien maire Félix Lesergeant de Monnecove, et la liste « des 16 », conseillers sortants. Il y avait 27 conseillers à élire.
La liste des conseillers sortants, contestataires, est élue, avec en tête Édmond Lefebvre du Prey. François Hermant-Bouquillon est en 5ème position, Élie Bret 6ème, Alexandre Dambricourt 14ème, Édouard Deneuville 17ème,
Par décret impérial du 31 janvier, Édmond Lefebvre du Prey est nommé Maire de Saint-Omer.
Le 3 mars, Édouard Deneuville, très actif, banquier, il place les bons du Trésor Impérial Ottoman, au Conseil municipal, il est chargé d’étudier le chemin de Saint-Omer à Buysscheure, il fait partie de la Commission de la Bibliothèque municipale avec MM. Quenson et de Laplane.
Le 20 avril, le Maire de Saint-Omer a «nommé membres de la commission de perfectionnement de l’École des Beaux-Arts, section de musique :
MM. Deneuville, Édouard, conseiller municipal et président du Cercle Musical ; Hermant-Bouquillon, conseiller municipal ; Revillion André, propriétaire.. »
Le 5 mai: « Concert du Cercle Musical. Vendredi a eu lieu dans la salle de la place Saint-Jean, le premier concert organisé par la commission du Cercle musical sous les auspices de son nouveau président… La salle avait peine à contenir le nombreux auditoire qui se pressait dans son enceinte. Au reste, cette affluence s’explique tout naturellement, par l’extension étonnante que le Cercle musical a acquise depuis que M. Deneuville en a accepté la présidence. »
Le 2 juin: « Quelques personnes avaient exprimé la crainte que le refus de subvention ne mit fin aux représentations d’opéra ; nous sommes heureux de pouvoir rassurer nos concitoyens amateurs du théâtre. Après la séance où la majorité du conseil n’a pas cru pouvoir mettre à la charge de la caisse municipale la subvention demandée, quelques conseillers ont songé à s’entendre avec un certain nombre de leurs amis, pour offrir à Monsieur Troy, de leurs deniers privés, l’équivalent de la subvention. Cette idée a été accueillie avec empressement, et, confié à quelques jeunes gens, une liste d’adhésion a immédiatement réuni 39 signatures parmi lesquels figurent celles des 20 conseillers municipaux. » Dont, Alexandre Dambricourt, 25 Fr. Édouard Deneuville, 25 Fr. François Hermant-Bouquillon, 20 Fr. Élie Bret, 25 Fr. Également, Fidéline Houzet Veuve Dambricourt, 25 Fr. Léon Deneuville, 20 Fr. Louis Martel, député, 50 Fr.
Le 14 août, « Un décret signé par l’Empereur le 14 août, nomme les capitaines dans les bataillons d’infanterie et dans les escadrons d’artillerie de la garde nationale mobile du 2ème corps d’armée. Le bataillon de St-Omer, le 7ème du Pas-de-Calais, commandé par M. Dujarric, sera formé de huit compagnies qui auront pour capitaines : St-Omer, M. Deneuville (Léon-Charles-Édouard), banquier. … » Léon-Charles-Édouard Deneuville dernier enfant d’Édouard Deneuville-Reumaux et frère du peintre Alphonse Deneuville. Il a 25 ans.
Le 1 septembre, « Société de Dépôts et de Comptes courants. Émission de 16000 actions de capital et éventuellement de 88000 obligations de la Compagnie des chemins de fer du Nord-Est Français avec garantie de 5 % par l’État et les départements traversés. Acte passé devant Me de Madre, notaire à Paris. On souscrit à St-Omer chez M. É. Deneuville. »
Le 24 novembre, « Cercle Musical. Messe de Sainte-Cécile. Parmi les divers toasts, nous citerons seulement celui porté par M. Brunet, chef d’orchestre suppléant à M. Deneuville, président, à qui l’on doit la prospérité du cercle. Il est inutile d’ajouter que ce toast était l’expression de faits évidents pour tous, et qu’il a été accueilli par les acclamations les plus sympathiques. »
1870
Le 9 avril. « Ainsi que nous l’avons annoncé dernièrement, notre concitoyen Monsieur Victor Luc, professeur de musique et chef des chœurs de l’orphéon, vient de faire éditer une série de romances et de mélodies qui sont certainement appelées à obtenir, dans les salons et dans les concerts, un très légitime succès. Parmi les œuvres nouvelles publiées par Monsieur Luc, nous citerons… Le vieux Chêne et le Nid, fabliau de Monsieur Édouard Deneuville ; une charmante rêverie pour ténor ou soprano. » Édouard Deneuville, est Président du Cercle musical.
Le 11 mai. Publicité du Crédit Rural. «Crédit Rural de France. 5, rue Scribe, Paris. Le Crédit Rural émet, des obligations rurales de 500 ou de 100 francs, intérêt 5%. Des bons ruraux produisant des intérêts. Adresser les demandes à M. Deneuville, correspondant du Crédit Rural, à Saint-Omer. »
Le 19 juillet. Déclaration de guerre à la Prusse
Le 20 juillet, À Saint-Omer, Le Mémorial: « Au moment où notre armée se prépare à venger l’affront que Guillaume de Prusse a fait à notre drapeau, des souscriptions patriotiques s’ouvrent par toute la France afin d’alléger les calamités de la guerre, et pour montrer surtout à nos soldats que le pays veille avec sollicitude sur eux et sur leurs familles. »
Souscription du Mémorial. 1ère liste. MM. Martel député, 1000 fr ; Hermant-Bouquillon, 30 fr ; Alexandre Dambricourt, 100 fr ; Édouard Deneuville, 50 fr; Fauvel-Carpentier, 20 fr; Mme Vve Hellemans 100 fr ; Émile Houzet 50fr ;…
« Sur la Petite-Place, la foule s’arrêta et la musique fit entendre la Marseillaise, accompagnée par des milliers de voix et accueillie aux cris de vive la France ! – Sur la Grande-Place, en face de l’Hôtel de ville, même démonstration. – Le cortège reprit ensuite sa marche en passant par la rue de Dunkerque et la foule, qui grossissait à chaque instant, se composait bientôt de plus de 5000 personnes qui chantaient la Marseillaise et le chant du départ. À la gare, où il était presque impossible de pénétrer, on redemanda la marseillaise, puis, malgré les efforts des employés la foule envahit le quai de débarquement. »
Le 27 juillet. « Souscription ouverte à la Mairie. Le comité de répartition créé par décision de l’Administration municipale en date du 23 de ce mois, se compose de : Messieurs Faton de Favernay, Sous-Préfet, Président d’honneur. Hermant-Bouquillon, conseiller municipal, Deneuville, Président du Cercle musical… »
Le 30 juillet. les élections municipales sont prévues pour les 6 et 7 août. Il y a une liste de candidats proposés par l’ancien conseil municipal. Avec en particulier : Alexandre Dambricourt, négociant, conseiller sortant ; Deneuville, banquier, conseiller sortant ; Hermant-Bouquillon, président du tribunal de commerce, conseiller sortant.
Le 3 août. « Garde Nationale mobile. Formation du 7e Bataillon du Pas-de-Calais, arrondissement de Saint-Omer.
Monsieur Dujarric, chef de bataillon, commandant. Ont été nommés capitaines par décret du 14 août 1869 :… 7ème compagnie, Deneuville, Léon Charles Édouard. »
Léon Charles Édouard de Neuville, 26 ans, est le dernier fils d’Édouard Deneuville-Reumaux, conseiller municipal.
Le 17 août. Publication des résultats des Élections municipales: MM. Lefebvre du Prey, Maire, 1258 voix, Hermant-Bouquillon 1245, Dambricourt 1184, Deneuville 1167, Bret 1156, Houzet 529,
Le 20 août. « un convoi de plus de 400 blessés est arrivé hier matin dans notre ville par un train spécial, au-dessus duquel flottait le drapeau blanc à croire rouge des ambulances. »
« Le train qui a amené les blessés à la gare de Saint-Omer était composé en grande partie de wagons de marchandises transformés en ambulances. – Les blessés étaient couchés sur des hamacs suspendus par des crochets de chaque côté des wagons. – La plupart des voitures dont le train était formé appartiennent à la compagnie de l’Est. »
Le 2 septembre. L’Empereur se constitue prisonnier à Sedan. La République est proclamée.
Le 8 octobre. « Après délibération le conseil élève de 62 000 Fr. à 200 000 Fr. le crédit déjà voté pour les besoins de la défense et il nomme une commission qui s’occupera de toutes les questions intéressant la défense et recherchera avec l’administration municipale le meilleur mode d’emploi du crédit voté et les moyens financiers les plus convenables pour le couvrir. Cette commission est composée de : Messieurs Dambricourt, Deneuville, Hermant-Bouquillon, Bret. … »
Le 25 décembre.
« Ainsi que nous l’avons annoncé dans notre numéro d’avant-hier, le comité de secours aux blessés a été complètement constitué, et grâce à la générosité de tous, il ne tardera pas, nous en sommes persuadés, à fonctionner. À Saint-Omer, où la charité trouve toujours de fervents adeptes, la nouvelle institution a déjà rencontré de grandes sympathies.
Règlement. Article premier. – Le comité a pour but de concourir par tous les moyens possibles au soulagement des militaires blessés et malades de l’arrondissement. De faciliter l’organisation d’ambulances de guerre pour suivre en campagne nos mobilisés et nos mobiles, de servir gratuitement d’intermédiaires entre les prisonniers et leurs familles pour les renseignements, les envois d’argent et d’objets en nature.
Article 6. – Il s’adjoint à titre d’associés les personnes qui veulent bien prendre part à ses travaux.
Article 7. – Le comité réclamera le concours des dames, notamment pour la visite des blessés et des malades, l’achat et le confectionnement des objets à distribuer.
Article 8. – Il se réunit le samedi de chaque semaine et toutes les fois qu’il sera convoqué par son président.
Ont signé : Deneuville, conseiller municipal et président du Cercle Musical. Hermant-Bouquillon, président du tribunal de commerce. Dambricourt, industriel, conseiller municipal.»
1871
C’est la guerre.
Le 1er janvier, Le Mémorial : « 1870. Encore une année qui va finir !…Que d’heures néfastes elle a vu s’écouler; que de linceuls elle a vu se fermer ; que de sang a coulé pendant ces derniers mois sur nos plaines autrefois bénies par la providence… puisse le Gouvernement de la République ne rencontrer partout dans le pays qu’un même dévouement, un même appui, une même reconnaissance. Puisse l’union et la concorde régner entre tous les citoyens. Nul ne peut regretter un passé écroulé si honteusement dans les plaines de Sedan et sous les murs de Metz. »
« La France peut-elle mourir ? Imaginons pour un instant, la France, cette noble nation, rayée de la carte d’Europe. Qu’arrivera-t-il ? Que verrons-nous ? Le deuil dans le monde civilisé, le progrès subitement arrêté, la confusion partout ; les peuples atterrés se demanderaient s’il existe encore une sécurité qui garantisse leur nationalité, leurs droits, leurs foyers, leur honneur… » « enfin la neige a disparu… » « Les Prussiens sont pressés et bombardent Issy, Vanves, et un peu Montrouge, les obus tombent sur le Panthéon. L’Odéon, St-Sulpice et dans la rue de Babylone. La population est admirable ; aucun effroi, les nouvelles apportées par votre pigeon et connues le 9 par les journaux, redoublent les courages. Vive la République ! »
Le 17 janvier. Le maire de Saint-Omer Lefebvre du Prey démissionne, remplacé par Hermant-Bouquillon en tant que maire par intérim. Dans l’équipe municipale figure aussi
Édouard Deneuville , 62 ans, banquier, cousin de Louis Martel. Mais également Alexandre Dambricourt .
Les 30 avril et 7 mai ont lieu les élections municipales, M. Hermant-Bouquillon maire par intérim depuis janvier est en tête mais il refusera la poursuite de la fonction de maire. C’est Constant Duméril qui l’acceptera. Édouard Deneuville est reconduit dans l’équipe municipale.
« Les élections municipales se sont déroulées le 30. Ont été élus, en tête François Hermant-Bouquillon, Édouard Deneuville en 8ème position, Alexandre Dambricourt en 10ème position, Émile Houzet en 19ème position.»
L’année 1871 sera agitée au Conseil Municipal de Saint-Omer. ICI
Le 25 août. Conseil municipal. L’atmosphère se tend. Des querelles de personnes surviennent.
Monsieur Deneuville accusé par monsieur Devillers d’avoir dit au Maire : « qu’il ferait mieux de ne pas accepter les dons qu’on lui faisait pour les pauvres, afin de ne pas avoir à remercier les donateurs. »Il dément. Devillers le contredit.
Monsieur Thierry réclame que l’incident soit clos. « Il ne se passe pas de séance, dit-il, qui ne soit en partie consacrée à des questions personnelles. »
Le 18 septembre le Conseil municipal examine le rapport établi par une Commission du Budget, qui étudie les comptes de la ville et propose des mesures.
Les conclusions et les préconisations de cette commission sont inacceptables pour le maire Constant Duméril qui démissionne. Une période de turbulences commence qui ne s’achèvera qu’au tout début de 1872.
La commission du budget : « le bilan de la ville de Saint-Omer au mois de septembre 1871 nous offre un passif de 539 084 Fr. et un actif de 53 881 Fr.… La commission a été amenée naturellement à rechercher les sources de ce déficit.… »
Le 11 octobre, au Conseil Municipal, Édouard Deneuville, conseiller municipal et banquier, souvent en pointe, dans le passé, pour les questions financières de la ville, prend la parole à propos du rapport de la Commission du Budget. Il étrille ce rapport, comme marqué par l’incompétence, le parti pris et l’esprit d’école:
« il y a en tête du rapport de la commission du budget une préface qui doit arrêter un instant. C’est une étude financière qui ne sera pas sans intérêt d’étudier nous-mêmes avec attention. Cette étude a des allures graves ; ayant l’intention bien arrêtée de donner satisfaction aux électeurs qui nous ont choisis et d’apporter dans les diverses parties de l’administration municipale des modifications et des améliorations, nous avons cru de notre devoir de nous rendre un compte exact de la situation financière de la ville…
…comme on l’a vu, ce déficit, quelle qu’en fut le chiffre, était une erreur. Pareille erreur dans la préface du rapport sur le budget est peu propre à nous inspirer confiance pour le reste du travail, nous y remarquerons en effet plus d’une fois la même préoccupation de trouver le passé en faute et, par la suite, la même inexactitude dans les aperçus, les mêmes jugements manquant de l’impartialité que de pareilles matières comportent. Il y a là évidemment un esprit d’école. Ceux que cet esprit entraîne sont convaincus que jusqu’en 1871 la ville a été mal administrée.
Naguère le vice d’administration reproché au précédent conseil municipal, c’était d’être trop économe, de ne pas comprendre le progrès, de ne pas assurer à la ville l’essor d’une grande prospérité. Aujourd’hui, on fait peser sur les mêmes hommes et sur leurs devanciers la responsabilité d’emprunts excessifs qui ont écrasé les finances de la ville. Le reproche, on le voit, a varié ; mais dans l’un et l’autre cas la condamnation se préoccupe plus d’être sévère que d’être juste.
Je crois avoir montré que les premières critiques de la commission du budget, empreintes de cet esprit d’école, n’étaient pas sérieuses, j’essaierai plus tard de montrer la même faiblesse dans d’autres critiques que fera la commission à l’occasion de quelques-unes de ses propositions. Signé Deneuville. »
Monsieur Lambert, comme président de la commission du budget, «croit devoir affirmer à Monsieur Deneuville que la commission n’a pas voulu faire de mise en scène, elle n’a voulu que réaliser le bien et faire connaître aux habitants la véritable situation financière de la ville. Il regrette, en conséquence, les vaines expressions dont Monsieur Deneuville s’est servi à tort suivant lui.
Monsieur Deneuville répond qu’il désire qu’il soit bien entendu dans tout ce qu’il a dit, comme dans ce qu’il pourra dire encore à l’encontre des propositions de la commission du budget, qu’il ne saurait être question d’attaques personnelles : les personnes ne sont pas en cause dit-il et c’est pour cela même qu’il a dit que dans la rédaction de ce projet, la commission avait obéi à des préoccupations d’école. »
Le 24 octobre. Projet contre projet.
Au conseil municipal. « Monsieur Deneuville exprime le vœu, en son nom et en celui d’un grand nombre de ses collègues, qu’en présence de la publicité qu’a reçue le rapport de la Commission du Budget, la même publicité soit donnée au compte rendu des Travaux du Conseil en ce qui concerne le budget, afin que nos concitoyens puissent juger en connaissance de cause la conduite de leurs mandataires. Le conseil, après l’échange de quelques observations, décide que ce travail sera tiré à 300 exemplaires. »
1872
Élisabeth Deneuville 60 ans, Aglae Williers et Virgine Mariel domestiques au 21 Grand Place. AD62 4100 135/163
Édouard Deneuville 63 ans est maintenant banquier, domicilié 39 rue St-Bertin, sa femme Sophie Louise a 62 ans, Jules 33 ans banquier, Léon 26 ans banquier. Tous au 39 rue St-Bertin. AD62 4101 49/167
Leur fils Alphonse Deneuville qui s’illustre dans la peinture militaire, surtout après la guerre de 1870. Sur Wikipedia il est « d’une famille aisée ».
Le 7 janvier. Le Mémorial rapporte les délibération du Conseil Municipal du 31 octobre 1871. Édouard Deneuville conseiller municipal et banquier.
« Au conseil municipal, Monsieur Thibault propose que le commerce local soit prioritaire pour l’achat des livres scolaires et les livres donnés en prix. Monsieur Dambricourt fait observer que, suivant lui, la ville doit agir comme un simple commerçant ; elle doit aller au meilleur marché. En agissant comme le demande Monsieur Thibault, la ville paiera 25 à 30 % de plus.»
Monsieur Deneuville dit qu’il admet qu’on exige des mémoires et la facture des livres ; mais que faire traiter directement par l’administration municipale, c’est un détail par trop grand. L’instituteur traitera du reste à de meilleures conditions que la ville. Il partage l’opinion de Monsieur Tible que la ville doit connaître l’emploi des sommes dépensées.»
Le 8 mars. En participation à la grande « Œuvre Nationale de Délivrance du Territoire », les Audomarois ont été nombreux à participer à la souscription. Charles Revillon, commissaire-priseur : 100 Fr. Madame veuve Revillon : 100 Fr. Monsieur et Madame Martel Fauvel 100 Fr. Mademoiselle Deneuville 100 Fr. les domestiques de Mademoiselle Deneuville cinq francs. Monsieur et Madame Leroux-Hellemans 500 Fr.
Le 12 mars. Toujours passionné par le patrimoine, Édouard Deneuville fait partie de la commission de restauration de l’église Notre-Dame. «… En conséquence votre commission vient vous proposer, Messieurs, de déclarer que vous êtes d’avis que l’isolement de l’église Notre-Dame devra être opéré dans les conditions que nous venons d’indiquer et d’ouvrir un crédit de 4000 Fr. en prévision de cette dépense. » Saint-Omer, le 12 mars 1872, le rapporteur, Duméril. Les membres de la commission, Thibault, Audebert, Deneuville.
Le 3 avril. Création d’une bibliothèque populaire par la municipalité.
« Ville de Saint-Omer. Création d’une bibliothèque populaire. Commission administrative pour le service de cette institution. Nous, maire de la ville de Saint-Omer, … Considérant, que la création d’une bibliothèque populaire à Saint-Omer a été unanimement approuvée par le conseil et qu’elle répond sans aucun doute, aux besoins de la situation, en mettant à la portée des classes ouvrières des ouvrages techniques et instructifs, intéressants et moralisateurs… 24 membres de la commission administrative,» dont Édouard Deneuville, banquier, Victor Fleury, rédacteur en chef du mémorial, Charles Hermant, propriétaire…
Le 12 mai. Et la publicité replace Édouard Deneuville dans son rôle professionnel de banquier : «Emprunt de la ville de Lyon. Émission de 18 823 obligations de 500 Fr. La souscription sera ouverte au public les mardi 14 et mercredi 15 mai 1872. Monsieur Édouard Deneuville, banquier à Saint-Omer, se charge de transmettre sans frais, les souscriptions qui lui parviendront. »
Le 15 mai. Au conseil municipal du 10 mai, s’engage une discussion concernant « la décision prise par les hospices de supprimer le mont-de-piété, à partir du 1er juillet 1872. Monsieur le Maire entre dans quelques explications sur l’opportunité des monts-de-piété. Il s’engage à ce sujet une discussion. A la suite des opinions diverses émises sur la question, le conseil adopte la proposition de Monsieur Deneuville de donner acte aux hospices de leur déclaration, en reconnaissant l’impossibilité pour la ville de se charger du monts-de-piété et de le doter d’une subvention. » Le banquier soucieux des finances de la ville n’est jamais loin.
« Nous n’avons pas encore reçu le livret de l’exposition des beaux-arts de 1872. Toutefois, une lettre de Paris nous apprend que parmi les œuvres de nos concitoyens, admises par le jury, figurent deux peintures de Monsieur Alphonse Deneuville, une peinture de Monsieur Jules Villeneuve et une statue de Monsieur Louis Noël. »
Monsieur Édouard Deneuville est toujours président du cercle musical.
« Monsieur Godin, rapporteur de la commission chargée de l’examen des polices d’assurance à renouveler en 1872, donne lecture de son rapport.… Le conseil désigne ensuite, pour faire parti de cette commission, Monsieur Édouard Deneuville en remplacement de Monsieur Duméril, nommé maire. »
Le 29 mai « Samedi dernier a eu lieu à la sous-préfecture, la réunion des membres de la Société des Courses. La commission pour 1872 a été composée ainsi : Messieurs Leroy-Capelle, Léon Deneuville, Philibert Marcotte, de Noyelle. L’assemblée a décidé que les courses auraient lieu le 21 juillet prochain. » Léon Deneuville membre de la Société des courses, 28 ans, dernier fils d’Édouard Deneuville-Reumaux, frère d’Alphonse.
Le 10 juillet. Au conseil municipal : «… En conséquence la proposition de Monsieur Deneuville d’offrir au gouvernement une subvention de 100 000 Fr. pour la création à Saint-Omer d’une école d’artillerie est mise aux voix et adoptée à l’unanimité. »
le 12 juillet Thiers a proclamé la République.
Le 2 octobre. « Le Mémorial publie les statuts de la Bibliothèque Populaire de Saint-Omer.
« … une commission de 25 membres chargée d’administrer cette bibliothèque et d’arrêter les statuts qui doivent la régir. … Pour éviter toute cause de discorde et alors que le seul but de l’institution est l’instruction et l’amélioration de tous, la commission devra exclure du choix de ses livres tout ouvrage de polémique politique ou religieuse, fût-il même offert à titre gratuit. Monsieur Charles Hermant est nommé secrétaire adjoint et Monsieur Édouard Deneuville membre de la commission.»
Le 3 novembre. « Le conseil municipal … a nommé, pour examiner le budget 1873, une commission composée de Messieurs Deneuville, Audebert, Blondeau, Lefebvre du Prey, de Givenchy. »
Le 27 novembre. La vie sociale et artistique à Saint-Omer :
« Une foule qu’on peut évaluer à plus de 3000 personnes, se pressait dimanche à la Cathédrale, où avait lieu la solennité religieuse et artistique organisée par le cercle musical et l’orphéon avec le concours des Dames. L’exécution de l’œuvre de Gounod a produit, comme on s’y attendait un effet grandiose. Le soir, un banquet réunissait à la salle des concerts les deux sociétés musicales. Un couvert de 150 personnes avait été dressé au milieu de la salle ornée de fleurs et décorée de trophées aux couleurs nationales et de cartouches portant les noms des grands maîtres. Cette réunion a été charmante, pleine d’animation, de gaieté et de confraternité. Au dessert, Monsieur Duméril, maire, a adressé à nos sociétés et aux Dames de chaleureux remerciements, qui ont été accueillis par des bravos enthousiastes. Il en a été de même pour les toasts portés par Monsieur Deneuville à Gounod et aux musiciens… ». Édouard Deneuville banquier et passionné d’art. Président du Cercle Musical.
Le 3 décembre. Conseil municipal animé au cours duquel est discuté un amendement qui propose la suppression d’une école chrétienne congréganiste pour la remplacer par une école laïque. Édouard Deneuville intervient vivement et se positionne en faveur de l’enseignement catholique. La guerre scolaire commence, et le débat sur la laïcité. Texte intégral des échanges rapporté par le Mémorial ICI.
Le 18 décembre. Édouard Deneuville gardien des finances municipales.
« les soussignés apprécient les services rendus par Monsieur Coquempot, instituteur, à la jeunesse de Saint-Omer, par 42 années de dévouement, proposent au conseil de lui accorder en dehors des 362 Fr. chiffre de sa retraite, une allocation fixe et annuelle de 1500 Fr. .… Ils ont l’intime conviction qu’un vote favorable… Signé : Alexandre Dambricourt, Vandenhouck, Garbe-Taraselly.
Monsieur Deneuville réclame la parole en sa qualité de président de la commission, laquelle dit-il a parfaitement compris l’intention louable de l’administration municipale. Il déclare, quant à lui, que tous les fonctionnaires municipaux qui ont bien rempli leur mission ont droit, au moment de leur retraite, à toute la sollicitude de l’administration ; mais la commission avait un devoir à remplir, elle devait considérer l’État des finances de la ville. Il ne lui appartenait pas de créer une sorte de précédents. »
Édouard Deneuville, gardien des finances municipales, probablement pas très souple:
« Monsieur le maire propose de renvoyer cet amendement à l’examen de la commission du budget. Monsieur Deneuville fait observer que ce serait là une perte de temps ; que nous sommes dans la nécessité absolue d’aller très vite et qu’il est préférable de discuter immédiatement. »
« Monsieur Deneuville regrette que le rapport de la commission n’ait pas été lu in extenso, disant que la plupart des articles étant conformes avec les propositions de l’administration, on eût pu les voter sans difficulté. »
« Monsieur Deneuville rappelle quels ont été les dispositions de la commission dans cette question et il ajoute qu’on ne doit pas perdre de vue que les frais de bureau appartiennent à l’administration et qu’il n’appartient pas au conseil de s’immiscer dans les détails du service. »
1873
La vie théâtrale a repris après le guerre: programmes tout au long de l’année 1873. ICI
Où l’on distingue bien la vision de l’économie d’Édouard Deneuville, le banquier.
Et où son fils, artiste, se distingue. Alphonse Deneuville.
Le 9 février. La bibliothèque populaire de Saint-Omer est ouverte de 10 heures à midi, les commissaires de service sont : Messieurs Eugène Cotel, Édouard Deneuville (conseiller municipal), Victor Fleury (rédacteur et propriétaire du Mémorial), Laroche-Vermeersch.
le 16 février. «… Monsieur Deneuville pense que la taxe pourrait être établie par un comité composé de boulangers, de fariniers et de membres de la municipalité, mais au point de vue de la chambre de commerce, il se prononcera pour la liberté. »
« Monsieur Deneuville est d’avis que l’on doit appuyer les industries qui sont la richesse du pays, que la chambre n’a pas à apprécier les questions locales qui peuvent être en désaccord avec les questions générales, mais bien la loi générale du commerce et qu’elle doit tomber dans le sens de l’intérêt du plus grand nombre. »
le 11 mars . Conseil municipal. « Sur l’exposé de Monsieur le maire. Une commission de trois membres, devant s’adjoindre à l’administration, est nommé pour compléter le classement réclamé par Monsieur le ministre de l’intérieur, des archives ecclésiastiques qui étaient la propriété de la fabrique de Notre-Dame. Sont nommés membres de cette commission Messieurs Tible, Deneuville, Hermant-Bouquillon. »
9 mai . Conseil municipal : « … Monsieur Tible dit qu’il est loin d’être hostile aux dépenses demandées par le rapport, mais que, avant tout, il faut savoir où l’on va. La ville a un emprunt à rembourser sous peu… A son avis il vaut mieux ne voter une chose que quand on peut et veut la faire exécuter.… Monsieur Deneuville, après avoir rendu justice aux idées très saines exprimées par Monsieur Tible, établit une comparaison entre les dépenses administratives d’une ville et les dépenses courantes d’un ménage. Une ville ne peut faire face à ses obligations qu’avec les ressources qu’elle se crée pour cela. »
le 14 mai. « Le tableau exposé au salon par notre compatriote, Monsieur Deneuville : La dernière cartouche, obtient un de ces succès qu’il est donné à bien peu d’artistes d’obtenir. Cette œuvre est considérée, en effet, comme l’une des plus saisissantes et des meilleurs du salon. La presse tout entière en fait depuis quelques jours un éloge aussi chaleureux que mérité. Voici ce que nous lisons à ce sujet dans l’article salon de l’Événement d’hier : « les dernières cartouches pourraient être réduites à des proportions plus petites, qu’il n’en resterait pas moins une véritable page d’histoire, écrite dans un style superbe. Tout est perdu, la ruine est consommée. Un détachement réfugié dans un village des environs de Sedan surpris par l’ennemi, tente le suprême effort qui demande la vie en échange de la gloire. C’est dans une pauvre maison de paysans que ces soldats du désespoir ont établi leur poste de défense. Les obus pleuvent sur les toits, les murailles ébranlées chancellent et s’égrènent sous la mitraille, encore quelques minutes et les pans de murs lézardés s’abîmeront sur nos soldats achevant ainsi la facile victoire de l’ennemi. Près d’une fenêtre insuffisamment protégée par des matelas et des sacs de terre, un officier de ligne tire sur les Prussiens. Au second plan, appuyé sur un vieux bahut de chêne, un capitaine blessé se penche anxieux pour assister du regard à cette sanglante mêlée, et non loin un chasseur, dont le fusil a été brisé par une balle, laisse tomber son bras désarmé et jure comme un vieux troupier. Puis, là-bas, étendu sur un lit empourpré de son sang, gît un pauvre mobile, la face convulsée par la mort, les bras battant l’air et les mains crispées dans un dernier effort pour ressaisir la vie qui s’exhale.
Les dernières cartouches ont les honneurs du Salon. Désormais, Monsieur Deneuville que l’on savait peintre ingénieux et spirituel, doit être considéré à l’égal des plus forts et selon nous, il mérite la plus haute récompense. Il a exprimé admirablement les différents types de nos soldats, et, dans ces détails si vivement observés, nulle emphase héroïque ou sentimentale. Nous ne pouvons reprocher à Monsieur Deneuville qu’une réminiscence, involontaire sans doute, d’Horace Vernet. Il a reproduit dans son tableau, le soldat au poignet brisé que le peintre de l’Armée d’Afrique a placé à gauche de la toile de la Barrière De Clichy. Ce n’est que par acquit de conscience que nous signalons cette très légère faiblesse, notre rôle est de critiquer, et nous nous surprenons à tresser des couronnes ! Signé Gonzague-Privat. »
le 5 novembre. « Nous apprenons avec plaisir que notre concitoyen Monsieur Alphonse Deneuville, auteur du tableau si apprécié : les dernières cartouches, vient d’être nommé chevalier de la Légion d’honneur. Cette récompense était impatiemment attendue dans le monde artistique ; c’est dire qu’elle est justement méritée et qu’elle a été accueillie avec la plus grande sympathie. »
Conseil municipal, séance du 5 novembre. En présence d’Édouard Deneuville conseiller municipal. « Décoration de Monsieur Deneuville, fils, Monsieur le maire annonce au conseil la décoration de Monsieur Deneuville, fils, à qui il a adressé, au nom de la ville, une lettre de félicitations. »
Le 12 décembre. Conseil municipal « Monsieur le maire déclare qu’il est sympathique à la société des Courses, dont il a l’honneur de faire partie et continuera comme par le passé, de verser sa cotisation, mais qu’en présence du résultat obtenu l’année dernière et de la situation de notre budget se soldant par 899,60 Fr. d’excédent, il ne croit pas pouvoir accepter de voter une somme de 1000 Fr. qui ne lui paraît pas indispensable.
Monsieur Deneuville croit que cette dépense est utile et qu’elle rapporte à la ville plus qu’elle ne lui coûte. Les courses sont une cause de bénéfice pour certaines industries qu’il est bon d’encourager. D’un autre côté, une ville doit autant que possible, conserver des courses quand elle a le bonheur d’en posséder. Une fois celles-ci disparues on aurait bien du mal à en organiser de nouvelles. »
1874
Le traumatisme de la guerre est encore vif, mais 2 périodes de la peinture se croisent. La peinture académique se meurt, la modernité émerge.
Le 15 avril, ouvre la première exposition des Impressionnistes à Paris, dans les anciens ateliers du photographe Nadar, au 35 boulevard des Capucines.
« Affamés d’indépendance », Monet, Renoir, Degas, Morisot, Pissarro, Sisley ou encore Cézanne ont décidé de s’affranchir des règles en organisant leur propre exposition, en dehors des voies officielles : l’impressionnisme est né. »
Le 3 mai, nouveau tableau d’Alphonse Deneuville au salon: « un combat sur un chemin de fer »
« D’après une appréciation qui nous paraît unanime jusqu’ici, le tableau exposé par notre concitoyen M. Deneuville et intitulé « Un combat sur un chemin de fer », est l’un des plus estimés du salon et son succès égalera, paraît-il, s’il ne le dépasse pas, celui des « Dernières Cartouches » qui a valu à son auteur la croix de la Légion d’honneur. Nous ne pouvons qu’applaudir à ce nouveau succès de M. Deneuville, en attendant que nous puissions publier les comptes rendus qui paraîtront dans les journaux de Paris. »
Article du « Salon de l’Événement » : « Parmi les ouvrages qui doivent fixer surtout l’attention du public, nous avons déjà signalé les tableaux exposés par MM. Gérôme et Deneuville… mais nous tenons à insister sur la valeur particulière du « Combat sur une voie ferrée », de M. Deneuville, qui s’est montré supérieur à sa populaire composition de l’année dernière… Comme tous les Parisiens se sont plus ou moins battus de 1870 à 1871, chacun peut contrôler de visu la surprenante justesse de l’observation et l’exactitude avec laquelle les faits sont rendus. »
le 22 novembre. « Élections municipales à Saint-Omer: François Hermant-Bouquillon et Édouard Deneuville sont réélus au premier tour.
1875
Le 24 mars. « M. Alphonse Deneuville est honoré d’une nouvelle distinction, il a été appelé à faire partie du jury chargé de sélectionner les ouvrages présenté pour le salon de peinture de 1875. »
Le 7 avril. La liste du jury, section peinture, pour le Salon de 1875 est publiée: Alphonse Deneuville, siège aux côtés de Cabanel, Gérome, Messonnier…
le 15 juillet, Élisabeth Deneuville décède . AD62 5 MIR 765/66 92/1347
Le 3 décembre. Chambre de Commerce de Saint-Omer, séance du 3 décembre. « Il est procédé au renouvellement du bureau pour l’année 1876. Tous les membres du bureau sont réélus… et M. Deneuville, trésorier par 6 voix sur 6 votants.
1876
chez Édouard Deneuville rien de changé, sinon les domestiques : Virginie Dissaux et Alphonse Billiet. AD62 M 4141 114/161
Le 11 janvier, la Bibliothèque populaire de Saint-Omer a renouvelé son bureau au cours de son assemblée générale : « Secrétaire : M. Charles Hermant propriétaire ». « Assesseur: M. Deneuville, banquier ».Monsieur Émile Duméril, maire de la ville est président de droit.
1883
Le 8 février, décès d’Édouard Deneuville, à 73 ans, . fils de Jean Baptiste Deneuville et Marie Cécile Martel, époux de Sophie Reumaux, en son domicile 39 rue St-Bertin, « Pardevant nous François Ringot adjoint sont comparus Édouard Florentin Lengaigne, négociant 53 ans gendre du défunt et Charles Adam employé de commerce 54 ans, domiciliés en cette ville, lesquels nous ont déclaré que ce matin à une heure est décédé Mr Édouard Joseph Deneuville propriétaire, âgé de 73 ans et 9 mois, né à St-Omer, époux de Dame Louise Sophie Reumaux, domiciliés en cette ville, fils des feus Louis Jean Baptiste Augustin Deneuville et Marie Cécile Agnès Martel. Nous étant assuré de sa mort par notre transport en sa demeure rue St-Bertin 39… » AD62 5 MIR 765/66 1094/1347
Édouard Florentin Lengaigne est le mari de sa fille Clémence Louise Charlotte.
Les 2 cousins issus de germain Édouard Deneuville et Charles Désiré Martel décèdent à quelques mois d’intervalle. Édouard en février rue St-Bertin, Charles Désiré en juillet, rue Allent.
Le 18 octobre décède son dernier fils Léon Charles Édouard, banquier, il a 39 ans, il est célibataire, domicilié au 39 rue St-Bertin. AD62 1177/1347 5 MIR 765/66
1886
Jules Édouard Deneuville, 3ème enfant de Édouard Deneuville et Sophie Reumaux, célibataire de 48 ans est au 39 rue St-Bertin, Marie Dorain domestique. AD62 M 4214 89/169
1888
Le 1er décembre Jules Édouard Deneuville célibataire décède à 50 ans, banquier en son domicile 39 rue St-Bertin. AD62 499/1571 5 MIR 765/67
« décès de Jules Edouard Charles Deneuville sont comparus Jules Porquet, fondé de pouvoir 44 ans et Jules Davaut commis banquier 38 ans
Avant-hier (1er décembre) à 10h 30 du soir est décédé Jules Edouard Charles Deneuville, banquier 50 ans 7 mois né à St-Omer le 18 avril 1838, célibataire, fils de feu Édouard Joseph Deneuville et Louise Sophie Reumaux. Nous étant assurés de sa mort par notre transport en sa demeure rue St-Bertin 39… »