Louis Martel 1813 – Jacques Martel 1778
Jacques Joseph MARTEL 7 décembre 1778 – Françoise Rosalie Joseph HERMANT 15 juillet 1790
Le 24 décembre 1810 Mariage de Jacques Joseph MARTEL et Françoise Rosalie Joseph HERMANT
« du 24 décembre 1810 cinq heures du soir. acte de mariage du sieur Jacques Joseph Martel, Famille Martel-Vandenbossche ICI marchand, âgé de 32 ans né en cette ville le 7 décembre 1778 y demeurant, fils majeur de feu sieur Charles Joseph Martel et dernière vivante dame Marie Cécile Dominique Van den Bossche actuellement épouse du sieur Louis-Marie Renier aussi marchand en cette ville d’une part.
Demoiselle Françoise Joseph Rosalie Hermant âgée de 20 ans et demi, née en cette ville le 15 juillet 1790 y demeurant, fille mineure de feu sieur Jean-François Hermant … et dernière vivante dame Rosalie Bénédictine Thomas d’autre part.
les époux présents ont déclaré prendre en mariage : l’une Françoise Joseph Rosalie Hermant, l’autre Jacques Joseph Martel
en présence de sieur Jean Charles Thomas marchand 85 ans et aïeul maternel de l’épouse. Jean-Baptiste Augustin Deneuville, marchand, âgé de 29 ans et beau-frère de l’époux, Aimable Joseph Fauvel, marchand brasseur âgé de 37 ans aussi beau-frère de l’époux demeurant en cette ville et Louis Maxime Hermant cultivateur âgé de 58 ans oncle paternel de l’épouse demeurant en la commune de …
ont signé : Martel, Hermant, Fauvel, Deneuville, Thomas, Renier, VandenBossche. » AD62 5 MIR 765/47 570/1305
Il s’agit de la famille Hermant Thomas.
Dans la lignée Martel Carem, Charles Marie Joseph, le cousin de Jacques Martel, épousera Charlotte Catherine Hermant, de la famille Hermant Cocquempot.
Tous les noms sont réunis pour ce mariage.
Jacques Joseph et Françoise Rosalie auront 10 enfants dont le plus connu est Louis Joseph Martel, futur homme politique né le 15 septembre 1813.
le 25 octobre 1811 un premier-né Charles Joseph qui ne vit que 6 mois.
Le 15 septembre 1813 naît Louis Martel . « du 16 septembre 1813 à 10 heures du matin. acte de naissance de Louis Joseph Martel, né hier à 10h30 du soir fils du sieur Jacques Joseph Martel marchand âgé de 35 ans natif de cette ville y demeurant et de dame Françoise Joseph Rosalie Hermant son épouse âgé de 23 ans native de cette ville et y mariée. Le sexe de l’enfant a été reconnu être masculin.
Premier témoin le sieur Jean-Baptiste Van den Bossche, rentier âgé de 60 ans grand oncle paternel à l’enfant. Second témoin le sieur Louis Marie Régnier, rentier âgé de 54 ans aïeul de l’enfant à cause de son épouse, demeurant en cette ville. Sur la réquisition ainsi faite par le sieur Martel avons signé après lecture. » AD62 5 MIR 765/36 112sur1225
Le 17 avril 1815 naissance de Rosalie Joseph Martel qui restera célibataire
le 13 juillet 1817 naissance de Henri Martel qui épouse Rosalie Adèle Wavrant
le 2 juillet 1819 naît Jules Martel, il ne vivra que 6 mois
le 20 mars 1821 naît Lucie qui restera célibataire
le 3 février 1823 Charles qui ne vivra que 2 ans
le 15 mars 1826 naissance de Léonie qui épousera Augustin Boisleux
le 15 janvier 1828 Aimée qui épouse Henri Boisleux
le 25 novembre 1830 Hermance décédée à 18 ans le 3 février 1849
Au recensement de 1829 Jacques Joseph Martel est marchand quincailler (comme son oncle André Martel Carem et son grand père Pierre Martel Lezoire), 10 place Royale, il a 50 ans, son épouse Françoise Rosalie Hermant 38 ans, Louis 15 ans, Henri 12 ans, Rosalie 14 ans, Lucie 8 ans, Léonie 3 ans, Aimée 15 mois, Pélagie Fourbet 35 ans, domestique. AD62 M 3765 143/460
1831
Il emploie 1 « fille de boutique » Félicité Pidou 22 ans, 2 domestiques : Pélagie Courbez 37 ans et Philippine Baudart 31 ans. AD62 M 3815 56/199
En octobre 1831, dans les faits divers du Mémorial du 20 octobre, un accident de la route: quittes pour un bon bain. Jacques Martel semble meilleur nageur que Jean Baptiste Deneuville !
Mais s’agit-il de Jacques Martel 53 ans et Jean-Baptiste Deneuville 50 ans ou de Louis Martel 18 ans et d’Édouard Deneuville 22 ans, leurs fils, qui seront tous deux membres de la Société des Antiquaires de la Morinie.
1835
Le 6 mars, Louis Martel est admis comme membre titulaire de la Société des Antiquaires de la Morinie. Il a 22 ans. Il y côtoie son cousin Édouard Deneuville.
Son discours d’admission est apprécié et « L’assemblée entend avec un vif plaisir le discours de Mr Martel, ordonne qu’il en soit fait mention honorable au procès verbal et qu’il soit déposé aux archives. »
Il restera membre de la Société jusqu’à son décès en 1892.
1837
Jacques Martel achète une maison avec terrain au 12 rue des Soeurs Grises à la veuve Legrix pour 18000 f (Bernard Level). Il prépare sa retraite.
1838
En ce mois de mai, il faut noter que dans le Mémorial on estime que la société d’horticulture devrait, à l’instar de celle d’Amsterdam, créer un prix «tulipes». «Nous avons ici des amateurs qui s’occupent spécialement de la culture de cette fleur, et les connaisseurs citent cette année, entr’autres M. Hermant Henneguier pour la belle venue et la richesse des variétés… qui possède… des espèces rares.» François Hermant Henneguier, beau-frère de Jacques Martel, conseiller municipal et par ailleurs actif dans les associations et qui sera pendant 30 ans une personnalité majeure dans la vie de la cité.
Le 22 juillet, comme régulièrement, le Mémorial rend compte de l’actualité judiciaire et relate l’action de Louis Martel, jeune avocat de 25 ans.
1839
Jacques Martel a passé 60 ans, il cesse son activité et met en vente son commerce du 10 place Royale. un peu de détails sur son activité: «commerce de mercerie, quincaillerie, toiles, etc. ». la vente est prévue 1 mois plus tard le 12 août et sera faite par son beau-frère le notaire Charles Roëls.
«N°10 connue depuis nombre d’années sous l’enseigne du «Cornet d’Or».
Charles Joseph Martel Vandenbossche son père a poursuivi la location de son père, à lui, Pierre Martel Lezoire, jusqu’en 1788, au 18 Grand Place, date à laquelle il achètera une maison au N° 10 (actuel 12) «au Cornet d’Or», à JB Morel. Donc peu de temps avant son décès. En 1815, son fils Jacques Martel a pris la suite comme marchand quincailler, il a 35 ans, jusqu’en 1839 lorsqu’il cessera son activité, mais il ne vendra le Cornet d’Or qu’en 1846 à Moronval. (Bernard Level Les Façades des Maisons de Saint-Omer tome 3, p 234-235)
Tandis qu’André Martel, l’autre fils de Pierre Martel Lezoire s’établissait 19 rue des Epéers. Tous marchands quincaillers.
L’annonce est renouvelée 2 fois par semaine jusqu’à la vente.
Persuadé que ce commerce florissant allait se vendre le 12 août, je suivis les parutions du Mémorial.
Rien. Jusqu’en septembre et la mise en location:
Jacques Martel a quitté la Place Royale et s’installe 12 rue des Soeurs Grises.
1839 en octobre est constituée à Saint-Omer la Société de Bienfaisance. le Mémorial publie le compte-rendu de l’Assemblée générale qui proclame membres de la direction, entre autres: «Martel, avocat», mais aussi Édouard Deneuville. la nouvelle génération est là: 26 ans et 30 ans, les 2 cousins.
1841
Louis Martel est avocat, il a 28 ans, célibataire, il est recensé chez ses parents Jacques et Françoise Martel Hermant. La famille a déménagé de la Place Royale à la rue des Sœurs Grises. Avec ses frères et sœurs : Rosalie, Henri, Lucie, Léonie, Aimée et Hermance. AD62 M 3892 85/196
Jacques Martel a 63 ans, il a cessé son commerce de la Place Royale il y a 2 ans.
1842
le 8 mai le Mémorial publie:
Jacques Martel propriétaire à Saint-Omer est juré d’Assises, la session «s’ouvrira le 30 mai sous la présidence du conseiller Pillot.»
Le 5 juin son fils Me Louis Martel plaide:
Jacques Martel a-t-il été appelé comme juré? s’est-il fait récuser?
1843
En juillet, le beau-frère de Jacques Martel, François Hermant Henneguier est président du Tribunal de Commerce de St-Omer et Conseiller Municipal.
La généalogie de la Famille Martel par Fanny Houzet Martel insiste sur la destinée des enfants de Jacques et Françoise Martel Hermant :
Leur fils Louis Joseph Martel homme politique honoré à Saint-Omer avec une longue histoire gouvernementale (ministères et présidence du Sénat), dont la fille ainée Jacqueline Fanny Marie Charlotte épouse un fils de famille noble : Réné Marie de Coniac. Et dont le fils Louis Auguste épouse la veuve du Comte de Nujac.
Leur fille Léonie Martel épouse Augustin Boisleux et leur fille Aimée Martel épouse Henri Joseph Boisleux, les 2 frères de «la famille Boisleux , ancienne famille noble d’Artois», dit la généalogie. Les 2 sœurs ne sont pas décédées à Saint-Omer. Léonie à Wancourt, Aimée à Marconelle.
En 1843 le 9 mars dans les pages « Nouvelles » du Mémorial, Louis Martel réchappe d’un accident de voiture:
1844
le 7 septembre le Mémorial annonce que Louis Martel est membre du Conseil de l’Ordre des avocats pour l’année judiciaire 1844-1845.
On l’a vu plaider toute l’année 1844 aux assises de Saint-Omer et en correctionnel. François Quenson est président du Tribunal civil.
1845
le Mémorial du 10 mai donne la liste des jurés d’assises pour la prochaine session: Louis Martel, avocat, et François Hermant-Henneguier, le neveu et l’oncle sont sur la liste. Louis Martel avocat et juré!
Le jeudi 6 novembre, c’est la rentrée du Tribunal Civil de Saint-Omer, présidée par le Président Quenson, et précédée d’une «messe du Saint-Esprit, à laquelle assistaient la magistrature et le barreau.»
le 8, Louis Martel est nommé, par le ministère de l’instruction publique, membre de la commission administrative du collège royal de St-Omer. De même que « le président Quenson ». La transformation du collège de Saint-Omer en collège Royale a été l’objet de nombreux articles du Mémorial et de nombreuses et longues tractations avant l’officialisation par un décret royal.
1846
Au recensement , au 12 rue des Sœurs Grises, Jacques Martel est propriétaire, 67 ans, sa femme Rosalie Hermant, 55 ans, leurs enfants : Louis, avocat, 32 ans, Rosalie 31 ans, Henri 29 ans farinier, Lucie 25 ans, Léonie 20 ans, Aimée 18 ans, Hermance 15 ans. Manquent Charles Joseph (1811-1812), Jules (1819-1820), Charles (1823-1825). 2 domestiques Pélagie Courbet 53 ans et Philippine Bodart 46 ans. Canton sud AD62 M 3919 48/170
en 1846 Jacques Martel vend son immeuble « Au Cornet d’Or » 10 place Royale à JB Moronval. Au recensement de 1846 Henriette Guerut, veuve Moronval, est débitante de tabac.
Il vend également à la municipalité de Saint-Omer, pour 6000fr, «un jardin entouré de murs avec les constructions et amazements rue du Bon Pasteur», acheté le 17 mai 1817. Un avis de purge d’hypothèque est publié le 17 octobre 1846 dans le Mémorial. Ce terrain est destiné à l’implantation d’une école communale.
En 1846 aussi, l’oncle, par alliance, de Jacques Martel, Augustin Vandenbossche-Malbrancq, il a 80 ans, vend 2 maisons, l’une 6 rue des Epéers, l’autre 8 rue de l’Écusserie. Dans le même temps «M Vandenbossche-Marbrancq, ancien marchand, rue de Calais, n°43», vend les 26 et 27 octobre des meubles et marchandises, pour cessation de commerce.
Augustin Vandenbossche-Malbrancq est un des 9 enfants de Jacques Vandenbossche-Loquéty, sa soeur Marie Cécile Dominique Vandenbossche a épousé Charles Joseph Martel, père de Jacques Martel.
1847
le 20 janvier le Mémorial publie la nomination de Louis Martel, avocat, comme juge au Tribunal Civil de Saint-Omer. Il a 34 ans, il est célibataire, domicilié chez ses parents, 12 rue des Soeurs Grises. François Quenson est Président du Tribunal Civil.
Il est «installé» le vendredi 21 mai. «c’est vendredi dernier qu’a eu lieu à l’audience du Tribunal Civil l’installation de M Martel, comme juge, en remplacement de M Moland, décédé.»
1848. L’année commence par un discours confiant du roi Louis-Philippe.
Fin février, l’affaire du banquet réformiste interdit met le feu aux poudres, Louis-Philippe abdique face aux émeutes.
Un gouvernement provisoire est installé, des élections organisées pour une assemblée constituante.
Fin juin, une gauche radicale tente de renverser le gouvernement, par des émeutes sanglantes, réprimées par le Général Cavaignac.
Louis Napoléon Bonaparte, de proscrit, s’installe petit à petit dans le paysage politique.
La nouvelle Constitution est adoptée, prévoyant l’élection du président de la République au suffrage universel.
Le 10 décembre, Louis Napoléon Bonaparte s’impose largement face au Général Cavaignac et est élu président de la République.
1848 relatée par le Mémorial Artésien. ICI
1848
La Révolution de février bouleverse Paris, la France et Saint-Omer. Les changements de structures, d’organisation, de personnes se multiplient.
Cependant en fin d’année 1848, Louis Martel est toujours juge au Tribunal de Saint-Omer, avec François Quenson comme président, qui a connu quelques difficultés cependant. Il est également membre du Conseil Municipal, avec son cousin Édouard Deneuville et son oncle François Hermant Henneguier. Celui-ci avait par ailleurs été réélu, par arrêté de la commission exécutive, président du tribunal de commerce de Saint-Omer, le 10 juin précédent.
1848 , le 10 décembre ont eu lieu les élections présidentielle au suffrage universel. Louis Napoléon Bonaparte est largement élu face à Cavaignac. Les résultats sont publiés le 23 décembre dans le Mémorial, le gouvernement est formé dans la suite immédiate.
À noter que, contrairement au pays, Saint-Omer a voté Cavaignac. Il faut dire que la presse et le Mémorial avaient fait une campagne active dans ce sens. Avec des articles parfois rudes, parfois savoureux.
1849
Au conseil municipal du 1er mars, «M. le maire donne la parole à M. Martel, rapporteur de la commission élue le 6 février sur la question concernant le comptoir d’escompte.»
Le Mémorial du 28 avril rapporte la probable candidature de Louis Martel à l’élection à l’assemblée nationale.
Le 9 mai, Louis Martel fait la une: Candidat «républicain modéré». Les élections auront lieu le 13.
Le 23 mai, publication des résultats aux élections à l’Assemblée nationale. Louis Martel est élu,10ème/65 en nombre de suffrages.
Sa carrière politique commence. Il siège avec Victor Hugo élu dans le département de la Seine et à l’Hôtel de Ville de Paris, mais aussi avec Tocqueville nommé ministre des affaires étrangères, et Alfred de Falloux, ministre de l’instruction publique, et en juillet avec Lamartine. L’Assemblée législative se réunit pour la première fois le 28 mai. Il siège avec d’autres élus du Pas de Calais « … sur les deux bancs supérieurs du centre droit.»
le 20 juin Louis Martel démissionnaire est remplacé au poste de juge du Tribunal civil de Saint-Omer par M Couture.
Dans les mois qui suivent, à l’assemblée nationale, il est nommé membre de plusieurs commissions.
En particulier, utilisant ses compétences juridiques, début octobre «M Martel est nommé membre de la commission chargée d’examiner le projet de loi sur l’organisation judiciaire… commission composée de 15 membres chargée d’un travail important.»
le 24 octobre, le Mémorial: « Notre concitoyen, M Martel, membre de l’assemblée législative, vient d’adresser à l’administration municipale une somme de 500fr., qui, selon l’intention du donateur, sera distribuée dans la morte saison aux ouvriers sans travail.»
Il vote pour le possible retour des Bourbons exilés.
le 16 décembre ont lieu des élections municipales à Saint-Omer. 3 listes en présence, des candidats présents sur 2 listes différentes ! Louis Martel est sur 2 listes. Il ne sera pas dans le liste des 17 élus.
Le nouveau conseil municipal est installé le 28. Le maire sera Louis Fiolet, industriel pipier, François Hermant-Henneguier adjoint (oncle de Louis Martel). Fr. Hermant-Henneguier avait assuré l’intérim du maire, M Armant, souffrant, pendant de longs mois et sa personne, son action, son dévouement avaient été salués dans des articles du Mémorial.
Pour la vie locale, le 25 juillet le Mémorial: «Les 5ème et 6ème compagnies de grenadiers de la garde nationale se sont réunies dimanche dernier sur les bruyères, pour un tir à la cible. Les prix ont été obtenus dans l’ordre suivant: – 1er prix, un service en argent, M Hermant-Henneguier, sergent major de la 5ème...»
M. Hermant-Henneguier est nommé membre d’une «commission de 5 membres à effet d’examiner les produits destinés à l’exposition de Londres.» «Au vœu de M le Ministre de l’agriculture et du commerce.» Il est également, au Conseil Municipal, à la commission pour les comptes de 1849.
1850
le 6 février Louis Martel est nommé à la commission chargée des crédits pour l’achèvement du tombeau de Napoléon.
Aussi membre de la commission sur le projet de loi sur les Caisses d’Épargne.
En février 1850 le Mémorial rapporte, comme il le fera régulièrement, les votes à l’Assemblée des élus représentants du Pas de Calais. Cette fois il est question de l’Église dans l’instruction publique. «La question de l’admission des archevêques et évêques dans le Conseil supérieur de l’instruction publique, adoptée par 396 voix contre 230.» à part 2 abstentions, tous les représentants du département ont voté pour. Dont Louis Martel.
Le 13 mars 1850 Louis Martel est missionné par le Conseil municipal auprès du Conseil d’état et du Ministère des droits de la ville, pour défendre les intérêts de la ville de St-Omer en ce qui concerne la desserte de St-Omer par le chemin de fer. Ce sera une longue histoire dont on reparlera encore dans 20 ans pour la ligne Boulogne-Saint-Omer.
1851,
Jacques Martel propriétaire, 72 ans est 12 rue des Sœurs Grises avec son épouse Rosalie Hermant 60 ans, leurs filles Rosalie 36 ans, Lucie 30 ans, Léonie 25 ans, Aimée 23 ans, les 2 domestiques Pélagie Courbet 57 ans et Philippine Bodart 50 ans, cuisinière. AD62 M 3959 92/340
Louis Martel est absent de tous les recensements de 1851 jusqu’en 1872 où il sera domicilié 3 rue des Classes.
Pourtant il sera déclarant en 1862 du décès de François Hermant Henneguier, avec Charles Désiré Martel, et «domiciliés en cette ville». 1 an avant sa réélection à l’Assemblée.
Le 14 mai de cette même année 1851 Louis Martel épouse Élisa Charvet à Évreux. AD 27 8 Mi 1621 507/607
« Louis Martel représentant du peuple à l’Assemblée Législative pour le département du Pas de Calais demeurant en ce moment à Paris rue de la ferme des Mathurins, 23, né à Saint-Omer le 15 septembre 1813 fils de Jacques Joseph Martel propriétaire ancien négociant et de Françoise Joseph Rosalie Hermant sans profession domiciliés audit Saint-Omer.
Élisa Charvet sans profession demeurant avec son père à Évreux hameau de Saint-Germain, née à Elboeuf (Seine Inférieure) le 9 mars 1828, fille majeure de Jean-Pierre Charvet propriétaire ancien manufacturier et de Prudence Fanny Chefdrue son épouse sans profession décédée audit Elboeuf le 11 janvier 1833
… consentement en forme de procuration enregistré et légalisé donné au présent mariage par le père du futur devant maître Waremghem et son collègue, Notaires à Saint-Omer… … vu le consentement verbal donné audit mariage par la mère du contractant, laquelle agit ici non seulement en son nom personnel mais encore pour renouveler le consentement notarié sus-visé que son mari a déjà donné aussi au présent mariage.
Témoins : François Louis Joseph Quenson, chevalier de la légion d’honneur, ancien député, président du tribunal civil de Saint-Omer et membre du Conseil Général du Pas de Calais, âgé de 56 ans.( Il est également membre titulaire de la Société des Antiquaires de la Morinie et président de la Société d’Agriculture et d’Archéologie.) Édouard Joseph Deneuville propriétaire 42 ans, Mathieu Édouard Delarue propriétaire ancien manufacturier, 58 ans, Jean Louis Saint-Jean notaire 38 ans,
Demeurant les 2 premiers à Saint-Omer (Pas de Calais), le 3ème à Elboeuf (Seine Inférieure) et le 4ème à Paris 2 rue de Choiseul… »
Édouard Joseph Deneuville, fils de Jean Baptiste Augustin Deneuville et Marie Cécile Martel est le cousin de Louis Martel fils de Jacques Joseph Martel. L’effort que représente ce voyage à Évreux témoigne de la proximité de Louis Martel et Édouard Deneuville. En 1841 Louis Martel était déclarant du décès de Jean Baptiste Deneuville.
Jacques Joseph Martel, père du marié, absent de la cérémonie, décèdera 3 ans plus tard, le 10 octobre 1854. Il était peut-être fatigué, 73 ans, peut-être rebuté devant un tel déplacement : Saint-Omer à Évreux, 250 à 300km à l’époque en voiture à cheval, en 4 ou 5 jours. Son épouse Françoise Rosalie Hermant a fait le voyage. Un article du Mémorial lors de son décès écrit: «Malheureusement il lui a manqué la santé, et après avoir, avec une incroyable énergie, lutté durant 40 années contre une douloureuse maladie, il y a succombé à l’âge d’environ 76 ans.»
Un témoin François Louis Joseph Quenson, président du tribunal civil de Saint-Omer et membre du Conseil Général, avait fait le déplacement. Il sera déclarant du décès de Jacques Joseph Martel 3 ans plus tard. Assurément un très proche, pour faire le déplacement. Personnage marquant et important de Saint-Omer, juriste et épris de culture, aux nombreuses responsabilités. Il est un des représentants de ceux que le site du musée de Saint-Omer qualifie de «membres des grandes familles audomaroises, lettrés, amateurs d’arts ou curieux des choses de la nature.» (https://www.musees-saint-omer.fr/histoire-musee-sandelin/)
Louis Martel a été nommé en 1847, juge au Tribunal Civil, que préside François Quenson. Avec Édouard Deneuville, ils sont tous les 3 membres de la Société des Antiquaires de la Morinie. Il a été élu député le 13 mai 1849.
L’année 1851 pour Louis Martel, représentant du Pas-de-Calais à l’Assemblée nationale.
En janvier, il fait partie du Conseil Municipal de Saint-Omer, de même que François Hermant-Henneguier, Édouard Deneuville et Alexandre Hellemans.
Le 18 janvier, « Notre honorable concitoyen M. Louis Martel, représentant du Pas de Calais vient de mettre à la disposition du maire de Saint-Omer une somme de 800 fr ; 500 fr seront envoyés au bureau de Bienfaisance et 300 fr aux salles d’asile. »
Et le 25 janvier « On nous écrit d’Aire : « M Martel, représentant du Peuple, vient de mettre 400 fr à la disposition de M. le maire de la ville d’Aire, pour être versés dans la caisse des pauvres. »
Le 26 février. – « M. Martel a déposé sur le bureau de l’Assemblée, dans la séance du 21 février 1851, les pétitions de nombreux cultivateurs des communes de St-Martin-au-Laërt, Tatinghem, Wizernes, Salperwick, Tilques, Serques, Campagne-Wardrecques et Arques (arrondissement de St-Omer), qui réclament contre les conclusions émises par la commission chargée d’examiner le projet de loi sur les sucres. »
Le 17 mai, il est noté absent à l’Assemblée pour congé. Le 14, il s’est marié, a épousé Élisa Charvet. Aucune mention dans le Mémorial, le mariage a eu lieu à Évreux.
Le 28 juin. « Plusieurs journaux annoncent que M.L. Martel, représentant du peuple, vient d’obtenir la levée du dernier obstacle qui s’opposait à l’érection d’une église nouvelle dans le faubourg du Haut-Pont, et que les travaux vont incessamment commencer. – Ce succès ne peut manquer d’être agréable aux habitants du Haut-Pont et de Lyzel pour lesquels la chapelle actuelle est depuis longtemps insuffisante. »
Le 23 juillet, les 15 représentants du Pas-de-Calais, (dont L Martel) ont voté pour la révision de la Constitution.
Le 6 septembre « M. le ministre de l’intérieur, sur la demande de M. L. Martel, notre représentant, vient d’accorder pour la décoration de l’église Notre-Dame de Saint-Omer, un tableau exécuté par M Dauphin et qui représente le baiser de Juda.- Ce tableau, qui a figuré à l’exposition de 1851 et qui y a été très favorablement jugé, est déposé dans la chapelle des antiquaires de la Morinie.- Les amateurs de peinture le trouvent très bon et émettent le vœu qu’il soit placé de manière à recevoir un jour très lumineux. »
Le 27 août, Louis Martel, habituellement absent, occupé à l’Assemblée, est présent au Conseil Municipal de Saint-Omer, qui en profite pour le nommer dans le jury d’un concours.
Au cours de l’année il est nommé membre de plusieurs commissions, dont la commission d’initiative parlementaire.
Le 2 décembre a lieu le coup d’état de Louis Napoléon Bonaparte qui va modifier les choses.
Le coup d’état du 2 décembre 1851
La Constitution de 1848 a permis l’élection au suffrage universel de Louis Napoléon Bonaparte qui a très largement battu le Général Cavaignac.
Cette constitution limitait le mandat présidentiel à 4 ans, non renouvelable.
Le fonctionnement de l’Assemblée perturbé par les extrêmes a rapidement convaincu le Président qu’il fallait un pouvoir plus stable et centralisé.
Il tente, mais échoue, de faire modifier la Constitution qui ne peut l’être que par l’Assemblée. Ayant soigné sa popularité dans le pays au cours de son exercice, il désire faire modifier également l’article du 31 mai 1850 qui exclue environ 3 millions d’électeurs, essentiellement ruraux, qui lui sont favorables.
Il réussit à mettre aux voix l’abrogation de cet article. Malheureusement, il fallait réunir une majorité des ¾ de l’Assemblée. Il lui manquera quelques voix.
La décision du coup d’état est prise, fixé finalement au 2 décembre 1851, 6 mois avant la fin théorique de son mandat.
La préparation a été minutieuse, s’assurant le soutient indéfectible de l’armée par des modifications dans l’état major.
Le coup d’état est déclenché le 2 décembre, les opérations dureront les 3 et 4, avec un moment d’incertitude sur la réussite.
Finalement le calme revient, Louis Napoléon a la situation en main.
Un plébiscite est organisé dans le pays pour les 20 et 21 décembre. Largement approuvé par 7.439.000 voix contre 646.000, il autorise Louis Napoléon Bonaparte à présenter une nouvelle Constitution. Les voies du rétablissement de l’Empire sont tracées.
Et Louis Martel, le «républicain modéré», va tenter de poursuivre sa carrière politique sous l’Empire. Malgré son opposition.
1852
le 9 janvier sont expulsés du territoire « pour cause de sûreté générale » Victor Hugo, Shoelcher, Madier de Monjaut, Mathieu de la Drôme.
Éloigné temporairement : Thiers,
Février 1852 les français sont appelés aux élections. Le gouvernement choisit ses candidats:
Le 29 mai, vote des députés du Pas de Calais. Louis Martel n’y figure plus, il n’était pas dans les listes électorales.
Louis Martel n’est plus député ni conseiller municipal. Il faudra attendre 1863 pour le revoir à l’Assemblée.
le 25 juillet, Louis Martel «ex représentant» est 19ème sur 20 sur la liste des élus pour le 1er tour au Conseil Municipal.
Le 1er août, il ne fait pas partie de l’équipe des 8 élus au second tour du Conseil Municipal. Sont élus, Édouard Deneuville et Charles Roëls.
Début Juin avaient eu lieu les élections au Tribunal de Commerce de Saint-Omer, François Hermant-Henneguier est élu président, Édouard Revillon est élu juge pour 1 an et François Hermant fils juge suppléant. François Marie Hermant-Henneguier est marchand de vin, 83 rue Nationale. Quelques semaines plus tard, l’élection de François Joseph Hermant, son fils, sera annulée en raison du degré de parenté.
1853
Mémorial du 8 janvier, élections à la Chambre de Commerce. François Hermant-Henneguier, négociant est élu. Il est par ailleurs président du Tribunal de Commerce.
Édouard Revillion, négociant, est réélu.
Le 18 août, naissance à Évreux de Fanny Marie Charlotte Jacqueline Martel, fille de Louis Martel et Élisa Charvet (généalogie Martel de Fanny Houzet Martel, p 73)
Le 25 septembre visite de Napoléon III à Saint-Omer. «Arrivée de l’empereur Napoléon III à la gare de St-Omer, sous la pluie. .. sa Majesté arrive mouillée comme le dernier de ses soldats».
«30 jeunes personnes de notre ville ont été admises à complimenter Leurs Majestés et à offrir des fleurs à l’Impératrice ; Ce sont, Mlle Fiolet, Mlle Herbout, Mlle Deneuville. … M. Quenson, Président du tribunal civil… M. Hermant-Henneguier, Président du tribunal de commerce… ont été invités au dîner de l’Empereur.»
«Par décret impérial, en date du 6 octobre, et publié hier, 4 novembre, par le Moniteur, ont été nommés chevaliers dans l’ordre impérial de la Légion d’honneur : … M. Hermant-Henneguier (François-Marie), président du tribunal de Commerce de St-Omer : a rempli cette fonction depuis 1840 jusqu’à ce jour ; précédemment juge au même tribunal pendant 17 ans ; maire intérimaire de la ville de Saint-Omer en 1849 et 1850.» Membre du conseil municipal, il assume l’interim du Maire.
Le 28 décembre. Une commission chargée de la distribution des secours aux indigents avec le produit d’une quête est constituée. Fin décembre le résultat est publié: 16100 fr.
Plusieurs listes de quête avaient été établies dans les quartiers. Il y a les listes Roëls, Aimable Fauvel, Deneuville, Revillion, Hermant-Henneguier.
1854
En juin, François Hermant-Henneguier est président de la Chambre de Commerce.
Le 10 août, ont lieu les élections pour le Tribunal de Commerce. François Hermant-Henneguier a déclaré vouloir ne pas se représenter.
Le 10 octobre, décède Jacques Joseph Martel à 76 ans, 12 rue des sœurs grises, … « à 1h30 du soir décès de Jacques Joseph Martel. Sont comparus François Louis Joseph Quenson, chevalier de la Légion d’Honneur président du tribunal civil de Saint-Omer, âgé de 59 ans et André Joseph Revillion, commissaire priseur âgé de 56 ans, voisin du défunt Jacques Joseph Martel propriétaire âgé de 75 ans et demie, époux de Françoise Joseph Rosalie Hermant, fils de feu Charles Joseph Martel et de feue Marie Cécile Dominique Vandenbossche, nous étant assuré de sa mort par notre transport en sa demeure rue des Sœurs Grises 12, lecture faite nous avons signé avec les témoins. » AD62 5 MIR 765/63 1087/1396
Le Mémorial se joint à l’émotion et fait allusion à des problèmes de santé, ce qui humanise un peu plus son histoire:
« La ville vient de perdre un de ses citoyens les plus distingués : M. Jacques Martel, ancien négociant, ancien membre du conseil municipal et du tribunal de commerce, que toutes les positions sociales, comme toutes les opinions, ont entouré à ses funérailles d’un témoignage d’estime bien mérité. M. J. Martel était un homme d’une nature d’élite, doué d’une intelligence remarquable, d’une mémoire et d’un jugement parfaits, d’une aptitude peu commune en affaires, il avait de plus une âme des plus honnêtes et un cœur plein de dévouement pour son pays comme pour les siens. Malheureusement il lui a manqué la santé, et après avoir, avec une incroyable énergie, lutté durant 40 années contre une douloureuse maladie, il y a succombé à l’âge d’environ 76 ans. Cette mort qui prive la ville d’un homme dont les excellents conseils ont été maintes fois appréciés, est une perte véritable pour le pays, et l’opinion publique a bien manifesté tous ses regrets à cet égard par l’affluence qui s’est portée à son enterrement, et qui a partagé le deuil de sa famille. »
Jacques Martel et André Revillion demeurent l’un en face de l’autre, rue des Sœurs Grises.
Le 15 novembre, au conseil municipal:
« Un projet pour la répartition nouvelle des logements militaires a été présentée par M. le Maire et renvoyé à une commission composée des juges de paix des deux cantons de St-Omer et de MM. Hermant-Henneguier et Poulain, conseillers municipaux. »
Dans les années 1830-1840, étaient voisins proches, Jacques Martel et Rosalie Hermant au 12 rue des Sœurs Grises, André Revillion et Euphémie Martel au 7 rue des Sœurs Grises et Charles Désiré Martel et Mélanie Fauvel au19 rue des Epéers.
Proches géographiquement mais aussi familialement, on les voit témoins de naissances, mariages et décès. Jacques Martel est le cousin de Charles Marie Martel, père de Charles Désiré et beau-père d’André Revillion.
Tous les Martel Carem et Martel Vandenbossch sont proches les uns des autres.
Louis Martel a quitté Saint Omer après son mariage et son élection à l’Assemblée. Je ne l’ai pas vu au bas d’un acte familial d’état civil, sauf au décès de son oncle Jean Baptiste Deneuville, il avait 28 ans, et en 1862 déclarant du décès de François Hermant-Henneguier.
Mais il sera très actif envers la ville et la région au cours de ses mandats de députés.
On ne le retrouvera dans les recensements de Saint-Omer qu’en 1872, rue des Classes.
1855
L’état civil du Mémorial du 22 avril publie l’avis de mariage de Aimée Martel, sœur de Louis Martel: « Henri Boisleux, propriétaire, domicilié à Wancourt, canton de Croisilles, (Pas-de-Calais, et Aimée Martel, propriétaire, domiciliée à St-Omer, majeure. »
Le 25 juillet, le Mémorial publie les résultats des élections municipales à Saint-Omer. Il y avait 27 postes à pourvoir. François Hermant-Henneguier, Édouard Deneuville et Charles Roëls ont été réélus.
début septembre le conseil municipal met en place une commission: « Nomination d’une commission formée dans le but d’examiner s’il y aurait lieu d’autoriser la vente du charbon au poids et non à la mesure. Cette commission se compose de MM. Fiolet, Hermant-Henneguier… »
Le 17 septembre. À la chambre de commerce: « Le 17 de ce mois, la chambre de commerce de l’arrondissement de St-Omer, a procédé au renouvellement de son bureau. M. Hermant-Henneguier a été élu président, M. Framezelle, secrétaire, M. Caffieri, trésorier. »
Depuis des mois, la guerre de Crimée est la principale nouvelle de tous les numéros du Mémorial. La prise de Sébastopol est célébrée comme une victoire nationale.
Le 13 septembre. « Nous, Maire de la Ville de Saint-Omer, Commandeur de l’Ordre Impérial de la Légion d’Honneur ; Vu la circulaire de M. le Préfet en date du 13 de ce mois, prescrivant qu’un TE DEUM solennel d’actions de grâces sera chanté Dimanche prochain, dans toutes les églises, à l’occasion de la Prise de Sébastopol; Un TE DEUM solennel d’actions de grâces sera chanté à midi dans l’église cathédrale. À l’issue du Te Deum le défilé de toutes les troupes de la garnison aura lieu sur la Grande Place.»
1856
Françoise Rosalie Hermant veuve de Jacques Martel a 65 ans, « propriétaire, chef de ménage », Rosalie « sa fille, propriétaire », 41 ans, Louise 35 ans, les domestiques Philippine Bodart, 55 ans et Henriette Lardeur 34 ans. Au 13 rue des Sœurs Grises, au lieu du 12 (changement probable de numérotation au début du 2d Empire). AD62 M 3995 50/172
Le 13 décembre, François Hermant-Henneguier est président de «la Commission provisoire de la Société de Secours Mutuels récemment fondée à St-Omer». Louis Fiolet en est vice-président et Charles de Givenchy, secrétaire.
1857,
En Mai. Au Conseil municipal, M. Hermant-Henneguier et M. Édouard Deneuville sont membres d’une commission chargée d’examiner les différents comptes.
En juin, le préfet désigne comme assesseurs aux prochaines élections législatives du 21 juin, MM. Hermant-Henneguier et Édouard Deneuville.
Les candidats du gouvernement sont annoncés dans la presse. Pour Saint-Omer, il s’agit de M. Lefebvre-Hermand, député sortant. Il n’aura pas de candidat concurrent. Il est réélu.
Louis Martel n’était pas candidat. Il n’apparaît plus dans la chronique judiciaire locale.
Le 16 juillet.« L’installation de MM. Les membres de la chambre de commerce, élus le 27 mai dernier, a eu lieu le 16 de ce mois, à l’Hôtel-de-Ville, sous la présidence de M. Hermant-Henneguier délégué par M. le Sous-Préfet… Ayant réuni chacun 7 suffrages sur 8 votants, ont été réélus : Président, M. Hermant-Henneguier ; secrétaire, M. Framzelle ; trésorier, M. Caffieri. »
1858.
Le Conseil Municipal du 13 novembre 1858, confirme la liste des membres: En font partie: François Hermant-Henneguier, Charles Roëls, Édouard Deneuville.
1859,
Le 26 février: « Demain dimanche, le conseil d’administration de la caisse de secours mutuels, qui rend de si grands services aux ouvriers et ouvrières de notre ville se réunit en séance sous la présidence de M. Hermant-Henneguier. »
Le 1er juin: « Une réunion de la commission administrative de la Société de Secours mutuels a eu lieu vendredi dernier à l’hôtel de la Sous-Préfecture pour aviser au remplacement, comme président nommé par l’Empereur, de l’honorable M. Hermant-Henneguier qui, au grand regret de la Société tout entière et malgré les instances de l’autorité supérieure, s’est démis des importantes fonctions qu’il n’avait acceptées que sous la condition expresse de les résigner, une fois la Société organisée et bien assise comme elle l’est aujourd’hui. M. J. Derheims a été nommé président provisoire. » François Hermant-Henneguier a 68 ans, il décèdera 3 ans plus tard, le 29 juin 1862.
Le 1er août, naissance à Évreux de Louis Auguste Marie Omer Martel, fils de Louis Martel et Élisa Charvet. (généalogie Martel de Fanny Houzet Martel, p 74)
Le 6 août: Au renouvellement partiel du tribunal de commerce, a été élu juge M. Hermant-Bouquillon, fils de Mr Hermant-Henneguier. M. François Joseph Hermant-Bouquillon, domicilié au 107 rue du Commandant, est marchand de vin.
Au renouvellement partiel de la chambre de commerce, M. Hermant-Henneguier membre sortant a été réélu.
1860
Elections municipales des 18 et 19 août , la majorité absolue, soit le ¼ des électeurs, est de 992 votants. M. Hermant-Henneguier 1493 voix , M. Deneuville Edouard 1384, M. Ch Roëls 1271, sont réélus, le 16 août se tient le 1er conseil municipal.
Le 14 novembre, Louis Martel fait l’acquisition d’une ancienne ferme sur 92 hectares de terrain. Il est domicilié à Saint-Omer mais réside près d’Évreux. « vente à Louis Joseph Martel, ancien représentant à l’assemblée législative, domicilié à Saint-Omer, résidant à Saint-Germain de Navarre, près d’Évreux d’une ancienne ferme à Vieil Eglise, Audruicq, contenant d’après les n° 320 à 339 inclus de la section C du plan cadastral, 92 hectares, 57 ares, 70 centiares à usage de jardin, pâtures, bois, pépinières, passage et terres labourables d’un seul gazon tenant du nord à la rivière de Vinfil. Moyennant le prix principal de 200.000 fr outre les charges. Les anciens propriétaires du bien vendu étaient Mme Louise Alexandrine Marguerite De Brunet veuve du baron Pierre Louis François Tellier de Blanriez … »
1861
Le 17 avril: Funérailles du maire d’Ardres.
Un événement, en principe sans intérêt historique, mais qui me semble refléter un aspect de l’époque. Le Mémorial, au fil des années fait état de l’extrême misère d’une partie des habitants de la ville. Mais rapporte aussi à maintes reprises les comportements très nombreux, d’aides personnelles, de particuliers ou d’élus, et collectives par associations, le soucis de dévouement, qui se substituaient à l’absence à l’époque de structures officielles.
Et pas seulement un souci électoral ou de promotion, une vraie préoccupation humaine et un fonctionnement de la communauté municipale. Et même dans les comportements personnels d’individu à individu, dans la ville, dans la rue, au quotidien … les entraides collectives qui se mettent en place de suite en cas d’incendie (très fréquent) d’une maison, etc. C’est ce que j’ai lu au fil des articles bi-hebdomadaires du Mémorial. Je pense ici à la personnalité de François Hellemans, beau-père de Jules Le Roux.
Ici, le testament du maire d’Ardres, s’inscrit dans cet esprit.
2 semaines plus tard, le 4 mai, le Mémorial publie un article qui illustre directement ce fonctionnement de la société locale à cette période: « On nous écrit de Blendecques: Grâce à la généreuse initiative de M. Houzet, maire de Blendecques, les époux Pruvost dont la maison a été incendiée la semaine dernière, retrouveront bientôt une nouvelle demeure.- L’appel fait à la population en faveur de cette famille a déjà procuré une somme assez importante qui permet de commencer les travaux de construction d’une maison à la fois solide et commode qui sera établie sur les ruines de l’habitation incendiée.- Ajoutons que les époux Pruvost ont été dans les communes voisines l’objet de la même sympathie, et qu’un grand nombre de personnes du dehors ont voulu contribuer à cette œuvre charitable. »
Mais aussi, intérêt à propos de Louis Martel, personnellement. Au-delà du parcours politique, l’expression d’une vraie amitié et d’une admiration. Et on lit dans son hommage les qualités qu’il appréciait et dont il aurait aimé sans doute qu’on le qualifie. Il demeurait à l’époque dans l’Eure. Il a fait le voyage, long à l’époque, même s’il pouvait déjà, en partie, se faire en train.
J’ai aimé cet article qui a humanisé celui qui n’est vu que comme l’homme politique de Saint-Omer. Louis Martel a été, à plusieurs reprises, donateur pour les pauvres de Saint-Omer.
« Ont eu lieu les funérailles de M.Eugène Francoville, maire d’Ardres, ancien juge de paix, ancien membre du conseil général du Pas-de-Calais, décédé à 58 ans. »
« Par son testament, M. Francoville laisse pour les pauvres une somme de 20,000 fr provenant de ses appointements de juge de paix depuis sa nomination, à répartir entre les différentes communes du canton – 4,000 fr pour être distribués aux pauvres par son exécuteur testamentaire ; – 300 fr de rente viagère au capital de 8,000 fr aux pauvres de sa commune – enfin divers legs à ses nombreux domestiques, suivant l’ancienneté de leurs services. »
« Nous sommes heureux de pouvoir reproduire ici, comme un hommage à la mémoire de l’honorable défunt, les paroles éloquentes et profondément senties de notre concitoyen, M. Louis Martel, ancien membre de l’assemblée législative, intime ami de M. Eugène Francoville et son exécuteur testamentaire:
… nous pleurons un bon ami, nous pleurons un homme de bien… un homme honnête dans toutes les acceptions que le mot comporte, fidèle à ses attachements comme à ses devoirs, de relations toujours sûres, toujours aimables, ferme et droit en même temps que conciliant et indulgent, tellement enclin à rendre service… »
Quelques mois plus tard, le Mémorial publie:
Le 23 juillet M. Hermant-Bouquillion est réélu juge au Tribunal de Commerce. On passe d’une génération à l’autre, de François Hermant-Henneguier à son fils François Hermant-Bouquillon.
1862,
Le mardi 3 juin, la ville entreprend la reconstruction du Pont du Vainquai, supprimant la rue de l’Épinette. La cérémonie de pose de la première pierre s’accompagne de l’inclusion d’une boite en plomb scellée dans la pierre refermant un parchemin en latin revêtu du sceau de la ville et inscrivant les noms des élus, dont le maire, Joseph de Folard et MM. Hermant-Henneguier, Édouard Deneuville et Charles Roëls.
Le 29 juin décède François Marie Hermant, époux de Lucie Henneguier, à 71 ans, après une vie d’implications multiples dans la vie publique de Saint-Omer.
«L’an 1862 le 30 juin… sont comparus Louis Joseph Martel propriétaire, ancien représentant du Pas de Calais, âgé de 48 ans neveu maternel du défunt et Charles Désiré Martel, négociant, âgé de 58 ans, domiciliés en cette ville. Lesquels nous ont déclaré qu’hier à 9 heures du matin, est décédé François Marie Hermant, négociant, Président de la Chambre de Commerce, chevalier de la légion d’honneur, Membre du Conseil Municipal, ancien Président du tribunal de commerce, âgé de 71 ans, natif de Saint-Omer, époux de Cécile Lucie Henneguier, domiciliés en cette ville, fils de feu Jean François Hermant et de feue Rosalie Bénédictine Thomas, nous étant assurés de sa mort par notre transport en sa demeure rue du Commandant, 80.»
La déclaration de décès montre la proximité des membres de cette famille : les Martel Carem et les Martel Vandenbossche. Cousins ou neveux. Tous proches géographiquement dans cette petite ville. François Hermant-Henneguier a été très actif et au centre de la vie de Saint-Omer pendant 4 décennies et semble avoir fait l’unanimité pour lui.
Un hommage lui est rendu par la publication de sa nécrologie dans le Mémorial ICI
3 jours avant, avaient eu lieu les élections au Tribunal de Commerce. François Hermant-Bouquillon, fils de François Hermant-Henneguier a été élu au siège que celui-ci avait longtemps occupé. Le 26 juin « ont eu lieu les élections pour le Tribunal de Commerce ; ont été nommés : M. Hermant-Bouquillon, président, en remplacement de M. Belin… »
Quelques jours plus tard, Juillet 1862 marque le retour en politique locale de Louis Martel.
Le 5 juillet, le Mémorial annonce aux électeurs: « M. Louis Martel, ancien représentant, se porte candidat pour le conseil général dans le canton d’Audruicq, en remplacement de M. De Keisère, décédé. »
Le 16 juillet : « Les électeurs du canton d’Audruicq étaient convoqués les samedi 12 et dimanche 13 juillet à l’effet de procéder à l’élection d’un membre du conseil général en remplacement de M. Dekeisère décédé. Le nombre des électeurs inscrits était de 4161. Le nombre des votants a été de 2903. M. Louis Martel, ancien représentant a obtenu 2901 voix. »
Avec une petite touche locale : « Bien que le chiffre de la majorité soit considérable, il eût été plus fort encore sans la fête de Gravelines où s’étaient rendus bon nombre d’électeurs du canton. »
Le 24 décembre: Le maire de Saint-Omer, M. Joseph de Folard démissionne pour raison de santé, le nouveau maire est nommé par décret impérial: M. Felix Lesergeant de Monecove.
1863.
Le 7 janvier. Installation du nouveau maire Felix Le Sergeant de Monnecove. Édouard Deneuville et Charles Roëls sont conseillers municipaux
Le 14 janvier le Mémorial publie le discours de l’empereur Napoléon III devant les représentants du peuple: bilan de la législature et perspectives. ICI
Le 9 mai: Candidat du Gouvernement, député sortant et maire de Saint-Omer
Le 16 mai: « M. Louis Martel, ancien représentant du Pas-de-Calais, et membre du conseil général, pose sa candidature pour la députation dans la 5ème circonscription électorale. »
Le 23 mai, la campagne bat son plein:
Le candidat du Gouvernement, Felix Le Sergeant de Monnecove, maire de Saint-Omer, publie dans le Mémorial une Proclamation. « Électeurs de la 5ème circonscription. L’Empereur confiant dans le pays, fait appel à son patriotisme. Il le convoque à des élections générales … En remettant le sceptre à l’auguste héritier de Napoléon 1er, vous invoquiez la fin de l’anarchie ; la consolidation de l’ordre politique, religieux et social ; la plus grande expansion du travail et de la richesse publics ; Le rétablissement de l’influence française dans le monde. Tels étaient vos vœux et vos espérances. L’Empereur les a dépassés ! Vous savez ce que la nation en échange des merveilles enfantées par le génie, le courage et la sagesse de son Élu, lui a voué d’admiration, de fidélité, d’amour ! Le scrutin des 31 mai et 1er juin nous offre l’occasion solennelle de lui prouver notre reconnaissance. »
Le 30 mai, le rédacteur propriétaire du Mémorial, Gustave Fleury, publie un article appelant à voter pour le candidat officiel. C’est lui qui avait appelé à voter pour le Général Cavaignac battu par Louis Napoléon Bonaparte le 10 décembre 1848.
Les 31 mai et 1er juin ont lieu les élections législatives. Dans la 5ème circonscription, canton de Saint-Omer, le candidat sortant M. Le Sergeant de Monecove, candidat officiel du gouvernement est battu.
Louis Martel remporte l’élection par 13861 voix contre 12045. Onze ans après avoir quitté l’assemblée, il retrouve son siège pour un nouveau départ de sa carrière politique.
1864,
Il y a des élections municipales partielles, le Mémorial du 6 avril:
« Deux listes pour les élections partielles municipales de samedi et dimanche prochains. Nous n’avons donc pas à donner de conseils à nos concitoyens ; ils sauront choisir parmi les honorables candidats ceux qui leur conviendront le mieux, pour défendre les intérêts généraux de la localité. »
« Nous recevons au moment de mettre sous presse la liste suivante que publie l’administration municipale. » Liste officielle.
Hermant-Bouquillon, négociant et Dambricourt Alexandre, négociant, figurent sur les 3 listes … Ils sont élus en tête des suffrages le 13 avril avec 2101 voix pour Hermant-Bouquillon et 1987 voix pour Alexandre Dambricourt.
Le 25 juillet se réunit le Conseil d’arrondissement de Saint-Omer, en l’Hôtel de la Sous-Préfecture, sont présents Hermant-Bouquillon et Alexandre Dambricourt. Alexandre Dambricourt est nommé secrétaire. Ils sont tous deux désignés pour procéder au récollement du mobilier de la Sous-Préfecture.
Ligne politique de Louis Martel en 1864 à l’Assemblée Nationale.
Il soutient un amendement sur le suffrage universel, pour assurer la régularité et la sincérité de son application.
Il a réclamé la liberté de la presse pour les journaux de province à l’égal des journaux de Paris.
Il réclame une conclusion prochaine de l’expédition militaire au Mexique
Il s’implique dans le projet de loi sur les sucres. L’industrie sucrière est importante dans la région de Saint-Omer
Il vote le projet de loi sur les pensions de retraite pour la vieillesse.
Il vote pour le projet de loi portant appel de cent mille hommes, en 1865, sur le contingent militaire
1867
Le 5 janvier: Une commission est instituée pour fixer les indemnités à allouer aux courtiers de marchandises pour le département du Pas-de-Calais. Elle comporte 3 membres désignés par le Ministre de l’agriculture, du commerce et des travaux publics, 3 par les Courtiers et 3 « choisis à l’unanimité par les 6 premiers membres » : M. Martel député au corps législatif, MM. Berthier et Devinck, anciens présidents du Tribunal de Commerce de la Seine.
Le 1er février. Au Conseil Municipal, M. Hermant-Bouquillon, conseiller municipal , est à la tête d’une commission qui examine la fusion de la compagnie des usines à gaz du Nord avec la compagnie générale Belge. Il est conseiller municipal et juge au Tribunal de commerce, comme l’était son père François Hermant-Henneguier.
Le 9 février, le Mémorial Artésien: Louis Martel fait un don pour les marais dévastés.
« On sait les effets désastreux causés dans nos marais par la crue subite des eaux pendant le mois dernier, et les dégâts nombreux causés aux propriétés de nos maraîchers par suite des inondations qui ont atteint des proportions que l’on n’avait pas soupçonnées d’abord. M. Martel, notre député, qui s’occupe avec sollicitude des intérêts du pays, après avoir constaté, il y a quelques jours, l’état de nos marais, a spontanément déposé entre les mains de M. Blot, maire de Clairmarais, une somme de 300 francs. L’excellent exemple donné par notre député, sera suivi, nous n’en doutons pas, par tous les hommes qui ont à cœur l’intérêt de l’Agriculture. »
Le 9 mars, Dans la séance à l’Assemblée, Louis Martel confirme une ligne politique : «Un débat très important s’est élevé sur la nomination des instituteurs communaux réservée aujourd’hui exclusivement à messieurs les Préfets dans les départements. Un amendement réclamant le renvoi en commission pour éventuellement modifier la législation actuelle.» Louis Martel, député du Pas-de-Calais a voté pour le renvoi.
Le 27 mars: « Le corps législatif a commencé aujourd’hui, la discussion du projet de loi sur la contrainte par corps. M. Martel se montre défavorable à l’abolition de la contrainte par corps et l’incarcération en cas de dette. Abolition, qui serait nuisible aux transactions commerciales et plus favorable aux hommes sans probité, qu’aux honnêtes gens. »
Le 25 mai, Le Mémorial évoque la candidature de Louis Martel aux cantonales d’Audruicq.
« L’honorable M. Martel, député, conseiller sortant, se présente aux suffrages des électeurs de ce canton. Nous avons entendu dire que l’administration aurait l’intention de combattre cette candidature. Nous ne le croyons pas. M. Martel jouit dans le pays de sympathies considérables. On n’a pas oublié qu’en 1862, il fut élu au conseil général à la majorité remarquable de 3000 voix contre 2. » Ch. Vrignault.
Le 27 juillet, « Audruicq. M. L. Martel, député au Corps législatif, conseiller général sortant, se porte de nouveau comme candidat aux élections des 3 et 4 août. Entouré de vives sympathies, dévoué aux intérêts du pays, M. Martel ne peut manquer d’obtenir, cette fois encore, dans le canton d’Audruicq, la presque unanimité des suffrages. »
Le 3 août, Louis Martel est réélu conseiller général d’Audruicq, seul candidat , avec 2876 voix sur 2882 votants.
Le 17 août, sitôt élu, c’est un message de gratitude et d’espoir: « nos maraîchers n’ont pas oublié avec quel dévouement l’honorable député de Saint-Omer, M. Martel, a pris la défense de leurs intérêts sacrifiés. Aussi espèrent-ils que, bientôt, dans le sein du conseil général, ses nouveaux efforts, joints à ceux de ses collègues, pour chercher à dissiper tous les doutes et réfuter les contradicteurs, contribueront à faire sortir enfin victorieusement la vérité du fond des eaux de l’Aa. »
Le 20 octobre, Louis Martel assiste au bal des pompiers. « la compagnie des sapeurs-pompiers de Saint-Omer, a célébré dimanche(le 20 octobre) sa fête patronale avec la solennité habituelle. Après avoir assisté à une messe à la cathédrale… La compagnie a été passée en revue sur la grand place par Monsieur le sous-préfet… à 2 heures, un banquet a réuni la compagnie à son hôtel, place du Vainquai… Le bal a été ouvert à 9 heures dans le grand salon de l’hôtel, M. Le sous-préfet, M. Le maire, M. Martel député y assistaient. » Le député, homme publique, se doit d’être présent à toutes sortes de manifestations.
Le 23 novembre, élection de Louis Martel comme secrétaire du corps législatif , le journal exprime une fierté.
« nous apprenons avec plaisir l’élection de M. Louis Martel, aux fonctions de secrétaire du corps législatif. Ce choix est un témoignage mérité de l’estime et des sympathies de la chambre pour notre honorable député. »
1868,
Le 18 janvier, dans le Mémorial:
Louis Martel surenchérit sur l’adjudication d’un terrain de 87 hect 96 ares 52 centiares à « Ste-Marie-Kerque, St-Folquin et St-Omer-Capelle, canton d’Audruicq ».
… Et aux requête, poursuite et diligence de M. Louis-Joseph Martel, député au Corps législatif, résidant aujourd’hui à Paris, boulevard Malesherbes, n°12, et domicilié à Saint-Omer (Pas-de-Calais), ayant pour avoué Me Léon Dupont, demeurant à Paris, rue Cadet, n°7 ;
Louis Martel est élu du canton d’Audruicq depuis juillet 1862.
En 1860 déjà, il avait fait l’acquisition d’une ancienne ferme sur 92 hectares de terrain, à Vieil Eglise, Audruicq.
En février, Louis Martel député vote la loi sur la liberté de la presse. Il s’était déjà battu pour cette cause: en 1864, Il a réclamé la liberté de la presse pour les journaux de province à l’égal des journaux de Paris .
« Le Corps législatif a adopté, par 215 voix contre 7, l’article 1er de la loi sur la presse, ainsi conçu : « Tout Français majeur et jouissant de ses droits civils et politiques peut, sans autorisation préalable, publier un journal ou écrit périodique paraissant, soit régulièrement à jour fixe, soit par livraison et irrégulièrement. » Cet article est toute la loi. Il consacre le droit légal et supprime l’autorité discrétionnaire. La liberté de la Presse est rétablie en France. C’est une grande et solennelle épreuve. »
1868 a été marquée par un combat sans relâche des élus du Pas-de-Calais pour obtenir la liaison par chemin de fer entre Boulogne et Saint-Omer, et Aire. Louis Martel s’est particulièrement investi dans cette mission.
Le 16 mai,: « Dans la séance du Corps législatif du 16 mai, notre député M. Martel a présenté l’amendement suivant au projet de loi relatif à l’exécution de plusieurs chemins de fer : « Ajouter à la nomenclature de l’article 1er l’embranchement partant de Boulogne-sur-Mer, et aboutissant à Berguette (Chemin de fer du Nord) en passant par Desvres, Lumbres, Saint-Omer, Aire-sur-la-Lys. »
Le 29 mai. À propos du chemin de fer de Boulogne à Saint-Omer. « Paris le 29 mai 1868. Réception des députations de Boulogne, de Saint-Omer et d’Aire au ministère des travaux publics. « Son Excellence le Ministre des travaux publics… reçu aujourd’hui vendredi les députations des villes de Boulogne, de Saint-Omer, et d’Aire qui leur ont été présentées par M. le Préfet du Pas-de-Calais, accompagné de MM. Pinart, Martel, Jourdain et Sénéca, députés. M. le maire de Boulogne a fait ensuite un tableau animé des souffrances de sa ville et du tort que lui cause son manque de débouchés directs sur St-Omer et sur Lille qui lui seraient si nécessaires pour le transit sur la Belgique et l’Allemagne, ainsi que son éloignement des houillères du Pas-de-Calais résultant du tracé actuel du chemin de fer. Les députés Pinart, Martel et Sénéca, ainsi que M. le maire de St-Omer ont fait valoir de sérieuses considérations à l’appui de cette demande. »
Le 20 juin. « M. Martel, notre député, a remis il y a quelques jours au Ministre de la guerre, une demande des habitants de la ville d’Aire où étaient développées les considérations stratégiques qui recommandent à la sollicitude du Gouvernement la ligne de Boulogne à St-Omer et Lille par Armentières. »
Le 18 novembre. « La ville d’Aire peut compter aussi, nous en sommes persuadés, sur l’appui intelligent de notre député M. L. Martel, qui s’occupe depuis longtemps, avec tant de dévouement de la question du réseau ferré si utile aux intérêts du pays. – Nous lui devons, en grande partie, le succès que tous les journaux du Nord et du Pas-de-Calais sont unanimes à signaler. »
Le 5 décembre. «Voici une excellente nouvelle concernant les chemins de fer du Nord et du Pas-de-Calais. M. le Ministre a déclaré que les vœux des populations recevraient pleine et entière satisfaction. Tout le réseau du Nord et du Pas-de-Calais sera mis à exécution avec garantie de l’État et des départements. Le projet de loi qui sera soumis à la prochaine session du Corps Législatif, comprendra, outre la ligne de Boulogne à Saint-Omer, celle de Saint-Omer à Aire et à Berguettes.»
« On ne saurait trop remercier l’administration départementale du zèle qu’elle a déployé dans cette circonstance. On ne saurait trop remercier non plus ceux des députés du Nord et du Pas-de-Calais, et surtout M. L. Martel, notre député, qui se sont occupés si longtemps et avec tant de dévouement et de persévérance, de cette œuvre qui est appelée à rendre tant de services à toute une contrée dépourvue jusqu’ici de communications rapides, si utiles au développement de son commerce et de son industrie. »
Mais Louis Martel n’en oublie pas pour autant la vie local. Le printemps a été marqué par la préparation de la Fête Historique de Saint-Omer qui a eu lieu les 15 et 16 juin, lors de la kermesse. Le 27 mai Louis Martel, député, souscrit 100 fr pour l’organisation de cette Fête. Les souscriptions sont nombreuses et rendues publiques par le Mémorial.
Le 25 octobre, le Mémorial publie dans l’état-civil, l’avis de décès de son propriétaire et rédacteur.
« Décès. 25 octobre 1868. Gustave Fleury, imprimeur, propriétaire-gérant du Mémorial Artésien, 56 ans, époux de Pauline Lemaire. »
Une figure de Saint-Omer disparait. Il a fait l’information, il a fait l’opinion pendant des décennies à Saint-Omer. sa signature « G. Fleury » était dans chaque édition.
Il a commenté tous les événements. Il a pris parti. Pas toujours avec bonheur. Il avait appelé à voter pour le Général Cavaignac battu par Louis Napoléon Bonaparte le 10 décembre 1848. le 30 mai 1863 il appelle a voter pour le député sortant Le Sergeant de Monnecove, candidat officiel qui est nettement battu par Louis Martel.
Son fils Victor Fleury prend la relève. Il sera désormais un soutien sans faille à « notre honorable député M. Louis Martel».
1869
Le 10 février, Le Mémorial rapporte un portrait, un brin ironique, de Louis Martel député, paru dans Le Figaro, sous la plume de Monsieur de La Combe:
«Quel honnête homme ! – Le premier venu qui parle de Monsieur Martel commence toujours ainsi, et le premier venu à raison ; Monsieur Martel brille au premier rang parmi les honnêtes gens de la Chambre. Cette honnêteté a traversé intacte et virginale toutes nos révolutions ; elle va jusqu’à la candeur. On peut expliquer devant Monsieur Martel toutes les roueries et toutes les vilenies dont se compose la politique, il ne rougira pas, il ne comprendra pas, son innocence est au-dessus des périphrases et des mots à double entente ; elle a 55 ans et on dirait qu’elle vient de naître. – Si par hasard on va trop loin, et qu’il commence à comprendre, alors il a des effarements de pudeur bourgeoise qui rappellent d’assez près les chastes alarmes de Prudhomme et les vertueuses indignations de Paturot.
Est-ce vertu ? Est-ce un vice ? Libéral, sincèrement libéral, profondément libéral, quand Monsieur Martel parle de la liberté, il a l’air de croire que c’est arrivé. – Ce n’est peut-être pas le meilleur moyen pour qu’elle arrive.
Il a été le premier à réclamer chaque année des juges pour les journalistes. Chaque année, il renouvelait son amendement et voyait grossir autour de lui sa phalange. A la fin, il était suivi d’une petite armée de 80 députés, tous fiers d’avoir Martel en tête. Quand les juges sont venus, Martel était en queue. Cet homme de bien se montre à la peine et s’efface à l’honneur. Toutefois ses collègues lui ont voté une récompense, ils l’ont nommé secrétaire de la Chambre, à côté de Monsieur de Guillontet. »
Le 24 février, à nouveau, un portrait élogieux de Louis Martel, député:
« Comme le grand Figaro, le Petit Journal donne chaque jour, à ses lecteurs, les portraits à la plume, de quelques membres du corps législatif, signé : Jean Bonhomme.
Voici celui de notre député : « Messieurs Martel et de Guillontet ne sont pas des inconnus, bien qu’ils aient à la notoriété des titres de tout à fait différents.
Monsieur Martel, député du Pas-de-Calais, n’a pas été nommé secrétaire du premier coup, et on lui a fait attendre plusieurs années ce poste de confiance ; il y avait à cela des raisons politiques dont nous n’avons pas parlé ici.
Cet ajournement ne l’empêchait pas d’être aimé et estimé de tous ses collègues. Peu d’hommes ont su se concilier plus de sympathie et de respect.
Monsieur Martel n’a pas même su se les concilier, car cette expression supposerait de sa part une volonté et un effort ; la sympathie et le respect lui sont venus spontanément, aussitôt qu’on se trouvait en présence de sa bonté, de sa bienveillance, de sa rigide, scrupuleuse, profonde honnêteté.
On peut bien assurer que ceux même, qui ne lui donnaient pas leur voix, lui donnaient leur plus cordiale affection et ne votaient pour un autre que lui qu’à leur corps défendant.
Enfin, on n’a pu y résister, on l’a appelé à ce poste d’honneur, et il en a paru tout heureux, non pas qu’il en tira vanité ; mais rien ne flatte un homme de bien comme un hommage de ses pairs. »
Voilà qui donne un bon aperçu de la personnalité du député du Pas-de-Calais.
Le 1er mai. 1869 année d’élections législatives. les élections auront lieu le 23 mai. Le rédacteur du Mémorial, Victor Fleury publie un plaidoyer sans nuances en faveur du candidat Louis Martel.
« L’heure est donc sonnée. La discussion électorale commence dès aujourd’hui. Pour notre part, nous tacherons de remplir notre devoir en nous élevant contre l’abstention. D’ailleurs, les circonstances sont graves, plus graves qu’elles ne l’ont été depuis longtemps. Il s’agit de perfectionner les institutions libérales… De marcher franchement et paisiblement vers un avenir de liberté, de concorde et de prospérité.
Si de nombreux candidats se présentent dans les diverses circonscriptions du Pas-de-Calais, personne n’a encore songé, jusqu’ici, à se porter dans la 5e circonscription en concurrence avec Monsieur Louis Martel.
Quoi qu’il en soit, les électeurs ne s’abstiendront pas, lorsqu’il s’agira de rendre justice au député qui a occupé pendant 7 années à la Chambre, avec distinction, le siège de notre circonscription.
Nous n’avons pas besoin de rappeler la considération dont Monsieur Martel est entouré à l’assemblée législative, où il est toujours écouté avec une sympathie marquée. Les électeurs connaissent aussi bien que nous le rang distingué qu’il a occupé dans toutes les discussions.
Ce que nous devons rappeler toutefois, ce sont les services qu’il a rendus au pays. Les électeurs n’oublieront pas, en effet, les efforts énergiques et dévoués de Monsieur Martel pour obtenir, dans la question des chemins de fer du Nord et du Pas-de-Calais, une solution conforme aux intérêts du pays ; ils n’oublieront pas que le député de la 5e circonscription est un de ceux à qui l’on doit surtout les résultats heureux, auquel, il y a quelques jours, les populations de la région applaudissaient avec tant de satisfaction. Ce que Monsieur Martel a été au début dans la question du chemin de fer, il le serait encore, d’ailleurs, si les intérêts de la ville de Saint-Omer étaient lésés dans le tracé définitif des diverses lignes.
Orateur de talent, esprit loyal et indépendant, ne votant que d’après sa conscience droite et honnête, Monsieur Martel a acquis depuis trop longtemps l’estime de ses concitoyens et des électeurs de la circonscription, pour qu’ils ne lui donnent pas une nouvelle preuve de sympathie en se rendant en masse au scrutin des 23 et 24 mai. Signé Victor Fleury »
Et dans la presse à Aire-sur-la-Lys : « la ville d’Aire n’oubliera pas le dévouement de Monsieur Martel. Son nom était vendredi dernier dans toutes les bouches ; il sera, nous n’en doutons pas, dans toutes les mains le jour du scrutin. »
Le 22 mai, la veille du scrutin:
«Presque tous les journaux de Paris et du département, quelle que soit leur nuance, ont rendu hommage au député de la 5e circonscription du Pas-de-Calais. Tous ont recommandé la candidature de Monsieur Martel et se sont élevées contre l’abstention. Nous sommes heureux de pouvoir mettre sous les yeux de nos lecteurs les lignes suivantes extraites du Propagateur du Nord et du Pas-de-Calais.»
« Au point de vue politique, on peut apprécier l’homme chacun à sa manière ; mais l’immense majorité du pays ne veut-elle pas aujourd’hui conserver le gouvernement établi et demander au pouvoir les libertés sages qu’une nation comme la France est en droit de réclamer ?
Un des grands mérites de Monsieur Martel c’est d’avoir tant contribué à le réaliser. Voilà pourquoi sa candidature est aujourd’hui accueillie avec une si vive adhésion dans toute la 5e circonscription. Monsieur Martel jouit à la Chambre d’une considération que ne lui a pas seulement donnée son talent si remarquable, mais surtout sa haute probité politique. Monsieur Martel a toujours voulu rester dans les limites des améliorations possibles ; c’est pour cela qu’il a réuni autour de lui un groupe de députés si influent. Ce tiers-parti, comme on le nomme, libéral et conservateur n’est-il pas appelé à exercer dans la chambre une influence considérable, et si le système du gouvernement venait à se modifier, ne doit-il pas occuper la première place dans les conseils du souverain ? C’est l’avenir qui nous le dira.
Monsieur Martel n’a-t-il pas rendu à l’agriculture du pays des services signalés ? On n’a pas oublié cette loi sur la peste bovine, qui a été votée sur la proposition et sur les sollicitations les plus pressantes de notre député.… »
Le 26 mai, le Mémorial publie les résultats: Louis Martel est réélu avec 21 948 voix sur 22 085 votants ou 21 948 voix sur 29 848 inscrits, soit 73.5%.
Le 29 mai, le Mémorial: « Les élections législatives de 1869 ont une grande signification pour tous les esprits impartiaux. Si elles ont signalé le réveil du sentiment public, elles ont affirmé le parti libéral conservateur dans ses idées de progrès ; elles ont prouvé que la province, confiante dans les promesses de gouvernement de l’Empereur, désire ardemment l’élargissement des libertés publiques dont elle saurait user sagement ; enfin, elles ont mis en relief les intentions, les idées et les sentiments des hommes du désordre et de la révolution. Ce sont là d’importants résultats. Ils porteront leurs fruits. »
Le 2 juin: Théâtre de Saint-Omer. Les représentations d’opéras: « Quelques personnes avaient exprimé la crainte que le refus de subvention ne mit fin aux représentations d’opéras ; nous sommes heureux de pouvoir rassurer nos concitoyens amateurs du théâtre. Après la séance où la majorité du conseil n’a pas cru pouvoir mettre à la charge de la caisse municipale la subvention demandée, quelques conseillers ont songé à s’entendre avec un certain nombre de leurs amis, pour offrir à Monsieur Troy, de leurs deniers privés, l’équivalent de la subvention. Cette idée a été accueillie avec empressement, et, confié à quelques jeunes gens, une liste d’adhésion a immédiatement réuni 39 signatures parmi lesquels figurent celles des 20 conseillers municipaux. » Mais également celle de Louis Martel, député, pour la somme de 50 Fr.
Le 14 juillet, Louis Martel est réélu secrétaire de la Chambre: « la chambre législative vient de prouver encore une fois ses sympathies pour notre honorable député Monsieur Louis Martel, en le nommant secrétaire avec une majorité de 169 voix, 2e sur 6. »
Le 14 août, le député et conseiller général Louis Martel est proche de son électorat:
« Concours cantonal de bestiaux à Audruicq. Il sera ouvert, le mercredi 22 septembre, à 10 heures du matin, pour les animaux reproducteurs.
… Génisses (un an et au-delà) présentées par bande, ou lot composé d’au moins 3 sujets, qui ne pourront concourir que dans cette section. – Prix unique : médaille d’or de 100 Fr., don de Monsieur Martel, député, conseiller général du canton d’Audruicq. »
« Concours de Labourage et d’Instruments agricoles à Zutkerque, canton d’Audruicq. Ils auront lieu le dimanche 10 octobre à une heure après-midi… Une grande Médaille d’argent, donné par Monsieur Martel député, sera affecté à l’un des prix de ce Concours. » Le 10 octobre « le premier prix de 50 Fr., avec Médaille d’argent donnée par Monsieur Martel, député, à Monsieur Deprecq, père, cultivateur à Nort-Leulinghem. »
Le 4 décembre: « d’après un journal, le nouveau centre gauche serait composé de 41 membres, dont voici les noms :… Louis Martel… »
«… M. Émile Ollivier … a semblé indiquer le regret qu’il éprouve de se voir abandonné par les hommes considérables qui constituent le centre gauche. M. Martel a répondu à M. Ollivier, en termes assez vifs, que ni lui ni ses amis ne sont disposés à laisser à personne le monopole de l’œuvre à accomplir pour arriver à l’alliance de la liberté et de l’Empire. »
Le 29 décembre: « le Corps législatif a procédé hier à la nomination de son bureau pour la session ordinaire qui s’ouvrira le 10 janvier 1870. Cette fois encore la Chambre a voulu témoigner ses sympathies à notre député Monsieur Louis Martel, en le nommant le 2e des 6 secrétaires de la Chambre, avec une majorité de 158 voix. »
1870
Année politique 1870
- L’année commence avec la nomination de M. Émile Ollivier à la tête du gouvernement, par la lettre de l’Empereur du 28 décembre 1869. Les élections de 1869 ont vu une percée du mouvement républicain. Cet événement est qualifié par la presse: «Le dernier chapitre de l’empire autoritaire. » « C’est l’empire parlementaire qui est fondé, il faut ajouter aux grandes dates du règne et de la dynastie le 28 décembre.»
- Le début de 1870 commence mal avec un Bonaparte accusé de meurtre dans « l’Affaire d’Auteuil ». Le 10 janvier, le Prince Pierre Bonaparte tue, à son domicile à Auteuil, d’un coup de révolver Victor Noir, journaliste à La Marseillaise, appartenant à Henri Rochefort. Pierre Bonaparte est cousin germain de Napoléon III, fils de Lucien, frère cadet de Napoléon 1er.
- «La chose est décidée : on réduira, dès cette année le contingent à 90 000 hommes. La paix assurée à l’extérieur, la tranquillité et l’apaisement des esprits à l’intérieur, nous permettent d’exécuter dès aujourd’hui une réduction qui, tout en profitant au développement de nos intérêts agricoles, affirmera vis-à-vis de l’Europe les intentions pacifiques de la France.»
- Le 8 mai Le plébiscite va être proposé aux Français, pour une nouvelle constitution et en particulier le caractère héréditaire de l’empire. Le plébiscite est approuvé avec 7 210 296 oui et 1 530 610 non.
- Le gouvernement provisoire espagnol du général Prim avait offert la couronne d’Espagne à Léopold de Hohenzollern-Sigmaringen, petit-cousin du roi de Prusse. Léopold, longtemps hésitant, accepte, sur les instances de Bismarck, et obtient l’accord du roi Guillaume Ier, chef de la famille.
- Le 3 juillet, la nouvelle éclate à Paris où elle apparaît comme une provocation et une menace d’encerclement. L’ambassadeur Benedetti est envoyé auprès de Guillaume Ier, qui prenait alors les eaux à Ems ; il obtient le retrait de la « candidature Hohenzollern. » Napoléon III exige des garanties officielles de renonciation définitive, engageant Guillaume Ier en tant que roi de Prusse. Après deux refus fermes mais courtois, celui-ci repousse une troisième demande d’audience de Benedetti.
- le 13 juillet Il envoie à Bismarck un compte rendu télégraphique de la journée. Bismarck ne falsifie pas exactement la dépêche, mais l’écourte et en durcit le ton, en insistant sur le refus : « Le roi a refusé de voir l’ambassadeur et lui a fait dire par l’aide de camp qu’il n’avait plus rien à lui communiquer. »
- Les Français tombent dans le piège :
- le 15 juillet, le corps législatif votait les crédits de guerre et
- le 19 juillet la France déclarait la guerre à la Prusse.
- Le 23 juillet Déclaration de l’Empereur : « Français, je vais me mettre à la tête de cette vaillante armée qu’anime l’amour du devoir et de la patrie. Elle sait ce qu’elle vaut, car elle a vu dans les 4 parties du monde la victoire s’attacher à ses pas. J’amène mon fils avec moi, malgré son jeune âge. Il sait quels sont les devoirs que son nom lui impose et il est fier de prendre sa part dans les dangers de ceux qui combattent. Dieu bénisse nos efforts. Un grand peuple qui défend une cause juste est invincible ! Napoléon »
- Le 3 août « Une dépêche annonçant le premier succès sérieux de nos armes sur le territoire prussien, est arrivée hier vers 10 heures du soir à la sous-préfecture. »
- Le 6 août, « Tous les engagements n’ont pas le même résultat que celui de Sarrebruck, surtout lorsque des parties de l’armée sont attaquées par surprise, par des forces de beaucoup supérieures.»
- Le 10 août. Échos alarmistes de la guerre. « Proclamation de l’Impératrice, désignée régente par Napoléon III à son départ pour l’armée.. Palais des Tuileries, 7 août. Le début de la guerre ne nous est pas favorable ; nos armes ont subi un échec. Soyons fermes dans ce revers, et hâtons-nous de le réparer. Qu’il n’y ait parmi nous qu’un seul parti, celui de la France ; qu’un seul drapeau de l’honneur national. Je viens au milieu de vous, fidèle à ma mission et à mon devoir. » L’Impératrice est espagnole.
- Le 2 septembre, « L’Empereur a été fait prisonnier dans la lutte. À Sedan. Le gouvernement, d’accord avec les pouvoirs publics, prend toutes les mesures que comporte la gravité des événements. (Le conseil des ministres). Hélas, dimanche matin, un manifeste nous annonçait qu’un grand malheur avait frappé la patrie ; – après 3 jours d’une lutte héroïque, Mac-Mahon succombant sous l’effort de plus de 300 000 hommes avaient été frappé sur le champ de bataille et que 40 000 hommes, cernés de tous côtés, étaient tombés entre les mains de l’ennemi. »
- Le 1er octobre Les élections législatives à nouveau repoussées, sur les pressions de la Prusse.
- Le 7 octobre. Gambetta, 32 ans, quitte Paris en ballon. ICI
- Le 7 novembre :« Lyon. Les Allemands avancent par la vallée de l’Ouche, pour occuper le Creusot et la ligne de Nevers. – Les dragons badois sont entrés à Nuits. – Chagny sera vigoureusement défendue. »
- Le 8 novembre. « Verdun vient de capituler. La ville n’avait littéralement plus rien à manger. Elle est complètement détruite ; les remparts seuls sont encore debout et encore sont-ils dans un grand état de délabrement. L’ennemi ne recueille que la poussière d’une ville. » « Occupation mixte de l’un des forts de Paris ; occupation de Dieppe et du Havre.
- Le 6 décembre Région du Nord. Le Général Faidherbe, appelé à commander le 22e corps d’armée, est arrivé à Lille, il vient de s’adresser aux troupes.
- Le 9 décembre Le gouvernement est transféré de Tours à Bordeaux
Comme le pays tout entier, 1870 va bouleverser Saint-Omer.
Le 8 janvier.
Le début de l’année 1870 voit la formation du ministère Émile Ollivier. De l’avis de la presse nationale et internationale (Daily Telegraph et Times) il s’agit d’un véritable tournant dans la politique vers plus de libéralisme et d’importance de la représentation nationale. Louis Martel aurait été pressenti pour un ministère de la justice d’après la presse régionale (L’Émancipateur de Cambrai). « On nous assure que M. Ollivier a offert le portefeuille de la justice à M. Martel qui l’a refusé. Nous félicitons bien sincèrement M. Ollivier de cette démarche dont nous n’avons aucune raison de douter. Nous ne pouvons ni ne voulons rechercher quels ont été les motifs du refus de M. Martel, mais nous pouvons affirmer qu’en s’adressant à lui, M. Ollivier s’est inspiré des sentiments de haute considération qu’éprouve la Chambre toute entière pour le caractère et le talent de ce député. M. Martel est, sans contredit, une des notoriétés les plus honorables du centre gauche, c’est un de ces hommes dont les intentions loyales et la valeur personnelle s’imposent à la sympathie de tous leurs collègues à quelque parti qu’ils appartiennent. Tout en regrettant la détermination de M. Martel, nous disons que sa place est dès à présent marquée au ministère et nous faisons des vœux pour qu’il ne tarde pas à occuper cette position à laquelle son refus d’aujourd’hui lui donne peut-être un titre de plus.»
Le 2 février, Accusé par un journal d’avoir œuvré pour le déplacement du sous-préfet de Saint-Omer, Louis Martel réfute catégoriquement : « Je n’aime pas, dit Monsieur Martel, les questions de personnes, et mes habitudes politiques proclament assez que je les évite toujours, quand un devoir étroit ne m’oblige pas à m’en occuper. »
Le 23 février, «Déclarations et résolutions du centre gauche. Le centre gauche s’est réuni vendredi au Grand-Hôtel. 40 membres étaient présents. M. Thiers s’est excusé. Un des membres les plus éminents de cette réunion, M. Martel, a parfaitement caractérisé la situation en déclarant que le ministère était libéral, mais qu’il manquait de fermeté pour manifester son libéralisme, soit par des actes, soit par des lois, soit même dans l’administration. »
Le 9 mars « La municipalité de Saint-Omer désire réaménager le camp militaire d’Helfaut. Le directeur du génie au ministère de la guerre a visité le site et a exprimé à Monsieur le maire de Saint-Omer l’espoir d’arriver au résultat désiré par la ville et pour lequel notre député, Monsieur Martel, a fait plusieurs démarches pressantes près de Monsieur le ministre de la guerre. »
Le 6 avril « À la chambre :… L’orateur pense que le devoir et droit de la chambre c’est de retourner devant les électeurs.»
Monsieur Martel réplique : « le groupe auquel j’appartiens, s’honore de voir quelques-uns de ses membres travailler au gouvernement parlementaire. Ce que nous désirons par-dessus tout, c’est le maintien du cabinet actuel. Le cabinet a eu jusqu’aujourd’hui la majorité. Supposez-le renversé ; quel est le cabinet qui aura la majorité ? On se trouverait en présence de l’inconnu. Et c’est parce que nous désirons le maintien du cabinet, que nous venons lui exposer nos scrupules et chercher le moyen d’y satisfaire. »
Le 8 mai Le plébiscite va être proposé aux Français, pour une nouvelle constitution et en particulier le caractère héréditaire de l’empire.
Le plébiscite est approuvé avec 7 210 296 oui et 1 530 610 non.
lettre de Louis Martel a propos du plébiscite:
« Monsieur et cher collègue, j’ai bien reçu à Paris la lettre que vous m’avez fait l’honneur de m’adresser, concernant le plébiscite du 8 mai, et je vous remercie du témoignage de confiance qu’elle m’exprime.
Que faut-il faire ?
Je n’hésite pas à vous déclarer que, dans les circonstances fort graves où l’on a placé la France, je n’ai pu ni voulu donner aucun conseil, parce que je crois n’avoir aujourd’hui aucun devoir politique à remplir en ma qualité de député.
Remarquez, en effet, que le plébiscite est un appel direct de l’Empereur au peuple. Cet appel est absolument indépendant de la chambre des députés, qui n’a rien à y voir, rien à dire. Il passe littéralement à côté d’elle, ou plutôt au-dessus d’elle, pour aller interroger les populations dont les mandataires se trouvent ainsi momentanément et complètement effacés. Je ne saurais vraiment, en cette conjecture avoir la prétention de tracer à mes concitoyens leur ligne de conduite.
Pour moi-même, que vais-je faire devant l’urne du 8 mai ? À cet égard, je n’éprouve non plus aucun embarras pour vous répondre, car ma conduite est naturellement fixée par mes discours comme par mes votes. En réalité, il est incontestable que la question renfermée dans le plébiscite est complexe, bien qu’il soit demandé au peuple d’y répondre par un oui ou par un non. Je vais, par conséquent, déposer dans l’urne un bulletin ainsi conçu : oui, pour l’empire parlementaire. Non pour le régime plébiscitaire. Ma conscience ne me permet pas de formuler mon vote d’une autre manière. Je vous prie, Monsieur et cher collègue, d’agréer l’assurance de tous les sentiments de ma considération la plus distinguée. » Saint-Omer, le 7 mai 1870.
le 25 mai, Le problème de l’implantation de la gare centrale de Saint-Omer, continue d’agiter les esprits: « Si notre député, Monsieur Martel, n’intervient point auprès de Monsieur Plichon, ministre des travaux publics… s’en est fini pour jamais. » signé A.M.
Monsieur Bléchet industriel, maître verrier, à Arques nous adresse la lettre suivante: «… Ces articles après avoir constaté que Saint-Omer devait à peu près renoncer à voir s’établir dans ses murs une gare centrale adjurent Monsieur Martel député d’intervenir auprès de Monsieur Plichon ministre des travaux publics à l’effet d’obtenir… une solution conforme aux intérêts de la cité. »
Le 19 juillet Déclaration de Guerre à la Prusse.
Le 20 juillet, Le Mémorial: « Au moment où notre armée se prépare à venger l’affront que Guillaume de Prusse a fait à notre drapeau, des souscriptions patriotiques s’ouvrent par toute la France afin d’alléger les calamités de la guerre, et pour montrer surtout à nos soldats que le pays veille avec sollicitude sur eux et sur leurs familles. »
« Notre député, Monsieur Louis Martel, nous a adressé la lettre suivante : Paris, 18 juillet 1870. Monsieur le rédacteur, la guerre est déclarée ! Soyons unis pour lutter et pour vaincre. Sûr à l’avance que vous ouvrirez dans votre journal une souscription patriotique, je viens vous prier de m’inscrire pour une somme de 1000 Fr. Recevez, etc. signé Louis Martel »
« Sur la Petite-Place, la foule s’arrêta et la musique fit entendre la Marseillaise, accompagnée par des milliers de voix et accueillie aux cris de vive la France ! – Sur la Grande-Place, en face de l’Hôtel de ville, même démonstration. – Le cortège reprit ensuite sa marche en passant par la rue de Dunkerque et la foule, qui grossissait à chaque instant, se composait bientôt de plus de 5000 personnes qui chantaient la Marseillaise et le Chant du Départ. À la gare, où il était presque impossible de pénétrer, on redemanda la Marseillaise, puis, malgré les efforts des employés la foule envahit le quai de débarquement. »
Le 3 août, À Saint-Omer la vie continue : « Ainsi que nous l’avons annoncé, la Société des Carabiniers Audomarois offrira, le dimanche et le lundi 14 et 15 août 1870,1 grand Tir national libre et volonté, dont le produit sera destiné à venir en aide aux femmes de Saint-Omer laissées sans ressources par le départ de leurs maris appelés à la défense de la patrie. – Mise : un franc.
1er prix : offert par Monsieur Martel député. 2e prix offert par Monsieur le sous-préfet. 3e prix offert par des anonymes… »
Le 20 août, « un convoi de plus de 400 blessés est arrivé hier matin dans notre ville par un train spécial, au-dessus duquel flottait le drapeau blanc à croire rouge des ambulances. »
« Le train qui a amené les blessés à la gare de Saint-Omer était composé en grande partie de wagons de marchandises transformés en ambulances. – Les blessés étaient couchés sur des hamacs suspendus par des crochets de chaque côté des wagons. – La plupart des voitures dont le train était formé appartiennent à la compagnie de l’Est. »
Le 31 août, Les portes de St-Omer. « Place de Saint-Omer. Le Maire de la ville de Saint-Omer informe ses administrés que conformément à l’avis de Monsieur le Colonel, commandant la place, et à partir du 1er septembre 1870, les portes de la ville seront fermées à 9 heures du soir et ouvertes à 4h30 du matin. Les guichets des portes seront fermés à 11 heures. La porte de Lyzel sera ouverte un quart d’heure avant l’arrivée des trains de nuit et fermée un quart d’heure après leur départ. »
Le 7 septembre: « Habitants de Saint-Omer… les dépêches officielles reçues cette nuit… La déchéance de l’Empereur et de sa dynastie a été prononcée à la Chambre. La République a été proclamée ; un gouvernement provisoire de Défense nationale est institué.»
Le 14 septembre à Saint-Omer. « Les comités pourront affecter à l’organisation et l’entretien des ambulances et hôpitaux provisoires établis dans l’arrondissement, les sommes recueillies pour les blessés ou pour l’armée sans destination spéciale. Sont nommés membre dudit comité pour l’arrondissement de Saint-Omer : Monsieur le Maire de Saint-Omer, le Grand Doyen, Élie Bret, conseiller général, Martel, ancien député, conseiller général, le président Quenson, conseiller général… »
Le 1er octobre Les élections législatives à nouveau repoussées, sur les pressions de la Prusse.
« Conseil Général du Pas-de-Calais. Séance extraordinaire du 1er octobre 1870. Monsieur le président déclare la séance ouverte. Après avoir pris place au fauteuil, Monsieur Martel a adressé à ses collègues une brève allocution : « Messieurs, je suis ému, et je suis profondément reconnaissant du témoignage de confiance que vous venez de m’accorder. Je ferai tous mes efforts pour la justifier. Cette confiance veuillez me la continuer. Qu’elle me soutienne dans l’accomplissement de mes fonctions ! J’en ai besoin. Nous nous trouvons réunis dans les plus graves, les plus douloureuses circonstances. La France est envahie, et l’ennemi lui fait des conditions de paix inacceptables. Il faut donc lutter ! Nous lutterons avec courage et persévérance : pour lutter, il faut être unis : nous serons unis. Le gouvernement provisoire a assumé sur lui la grande, immense, la terrible responsabilité de la Défense nationale. Tous nous devons faire, et nous faisons les vœux les plus ardents pour le succès de son entreprise. Il a placé à la tête de l’administration de notre département un honnête homme dont la tâche est difficile. Nous prêterons tous à Monsieur Lenglet le plus loyal concours. En agissant ainsi c’est le drapeau de la France que nous servirons. » Ces paroles ont été accueillies par de vives approbations du conseil.
Le scrutin est ouvert pour la nomination du président. Monsieur Martel a obtenu 23 voix sur 37 votants; Monsieur le préfet prend à son tour la parole. Il remercie Monsieur le président des sentiments patriotiques qu’il a exprimés et de la phrase bienveillante où il fait intervenir sa personne. »
1871
C’est la guerre.
Le 1er janvier, Le Mémorial : « 1870. Encore une année qui va finir !…Que d’heures néfastes elle a vu s’écouler; que de linceuls elle a vu se fermer ; que de sang a coulé pendant ces derniers mois sur nos plaines autrefois bénies par la providence… puisse le Gouvernement de la République ne rencontrer partout dans le pays qu’un même dévouement, un même appui, une même reconnaissance. Puisse l’union et la concorde régner entre tous les citoyens. Nul ne peut regretter un passé écroulé si honteusement dans les plaines de Sedan et sous les murs de Metz. »
« La France peut-elle mourir ? Imaginons pour un instant, la France, cette noble nation, rayée de la carte d’Europe. Qu’arrivera-t-il ? Que verrons-nous ? Le deuil dans le monde civilisé, le progrès subitement arrêté, la confusion partout ; les peuples atterrés se demanderaient s’il existe encore une sécurité qui garantisse leur nationalité, leurs droits, leurs foyers, leur honneur… » « enfin la neige a disparu… » « Les Prussiens sont pressés et bombardent Issy, Vanves, et un peu Montrouge, les obus tombent sur le Panthéon. L’Odéon, St-Sulpice et dans la rue de Babylone. La population est admirable ; aucun effroi, les nouvelles apportées par votre pigeon et connues le 9 par les journaux, redoublent les courages. Vive la République ! »
Le 17 janvier, François Hermant-Bouquillon, conseiller municipal, cousin de Louis Martel, devient maire de Saint-Omer par intérim. Le maire M. Lefebvre du Prey a démissionné pour un conflit avec l’administration.
L’année 1871 sera agitée au Conseil Municipal de Saint-Omer et François Hermant-Bouquillon sera sur la brèche.
Le Conseil Municipal de Saint-Omer en 1871 ICI
Le 4 février 1871. Les élections législatives sont prévues pour le 8 février.
L’armistice vient d’être signé. Les Prussiens occupent le pays. L’empereur Guillaume 1er et le chancelier Bismarck sont installés à Versailles. L’Assemblée actuelle siège à Bordeaux. Les élections législatives auront lieu dans les jours suivant pour élire une Assemblée Constituante.
Les candidatures sont annoncées. Louis Martel se présente avec Adolphe Thiers dans le Pas-de-Calais.
Louis Martel s’adresse à ses électeurs. ICI
Le 10 février le Mémorial évoque la situation à Paris assiégé et affamé depuis des mois: « la moyenne de la mortalité, à Paris, et de 900 à 1000 personnes par semaine. Les chiffres ont une éloquence brutale qui vaut tous les commentaires ! Le chien s’est vendu jusqu’à 4 Fr. la livre. Les rats, devenus fort rares, valaient en dernier lieu, 1,50 Fr. pièce. »
Aux élections du 8 février, Monsieur Thiers et Monsieur Martel sont en tête des résultats.
« Par une dépêche télégraphique, Monsieur le ministre de l’Intérieur rappelle que la réunion de l’Assemblée nationale aura lieu à Bordeaux le dimanche 12 février. »
Le 14 février. Les résultats des élections législatives donnent, à Saint-Omer, Monsieur Thiers en tête avec 18 557 voix devant Monsieur Martel 18 443 voix.
Pour l’ensemble du département du Pas-de-Calais : Monsieur Martel, en tête avec 147 847 voix devant Monsieur Thiers avec 144 678 voix.
Le 17 février « Arras. 17 février, 3 heures du soir. Préfet Pas-de-Calais à Sous-Préfets. Je reçois de Bordeaux la circulaire suivante :
Le bureau de la chambre a été constitué ainsi: Monsieur Grévy, président 519 voix sur 536, Messieurs Martel, 420 voix; Benoîst d’Azy, 391; Vitet, 319; Léon de Marville, 285, vice-présidents… »
Le 21 février. « Nous sommes heureux de lire dans le « Progrès du Nord« , journal franchement démocratique, les lignes suivantes qui sont un hommage rendu au caractère du député de notre arrondissement Monsieur Louis Martel, élu premier vice-président de la Constituante avec une imposante majorité.
« Le premier vice-président élu par la chambre est Monsieur Martel député du Pas-de-Calais. Lui aussi est un honnête homme appartenant par ses études et son passé à l’opinion libérale. Doué d’une grande aptitude aux affaires, d’une ardeur infatigable pour le travail, d’une parfaite aménité de relations, connaissant bien les hommes et les choses, estimé de tous les partis, le grand nombre de voix que son nom a réunies est aussi un hommage rendu à ses nombreuses qualités. Nous croyons qu’on a, bien à tort, rangé Monsieur Martel parmi les impérialistes libéraux.
Le 24 février. « Paris-Journal » publie une série de silhouettes des dignitaires de l’Assemblée nationale: « Monsieur Martel. Encore un vétéran des assemblées parlementaires ; ancien député du Pas-de-Calais, il était de la majorité pendant la législative. Au coup d’état il protesta avec énergie et se réfugia au barreau de Saint-Omer. Longtemps après, en 1863, il fut élu comme candidat de l’opposition. C’est lui qui, le premier, stipulant pour la liberté de la presse, demanda que le régime judiciaire fut substitué au régime administratif. Il est un des amis intimes de Monsieur Thiers. La considération dont il jouit est universelle. Très bon choix comme vice-président. »
Le 2 mars. « Voici la dépêche officielle qui annonce au pays la signature de la paix:
Bordeaux, 2 mars, soir. L’Assemblée nationale a ratifié les préliminaires de paix. Il y avait 653 votants. Le vote s’est réparti ainsi : Pour… 546 Contre… 107. »
L’Assemblée réunie à 4h30. Au milieu d’un profond silence, Monsieur Thiers s’est levé et a prononcé les paroles suivantes : « nous avons accepté une mission pénible. Après avoir fait tout ce qu’il était possible de faire, nous venons, avec regret, soumettre à votre approbation une proposition pour laquelle nous demandons l’urgence.
« Article unique. L’Assemblée nationale, forcée par la nécessité, n’est pas responsable et adopte les préliminaires de paix signés à Versailles le 26 février. » Après avoir lu cet article. Monsieur Thiers, en proie à une grande émotion, a dû descendre de la tribune et quitter la salle. Monsieur Barthélémy Saint-Hilaire a continué la lecture des préliminaires. Et la lecture des 10 articles : la perte de l’Alsace et de la Lorraine, le tribut de 5 milliards, l’occupation du territoire en fonction du paiement du tribut, les troupes d’occupations sont entretenues par la France, un délai est accordé aux habitants pour opter entre les 2 nationalités, des prisonniers de guerre sont immédiatement mis en liberté, les négociations pour un traité de paix définitif sont ouvertes, l’administration des départements occupés et sous contrôle des troupes d’occupations, aucun droit dans les territoires occupés, ce traité doit être ratifié par l’Assemblée nationale de France.»
« À 10 heures du matin les Allemands sont entrés dans Paris. Ils ont fait le tour de la place de la Concorde en prenant par les Champs-Élysées. Sur leur route pas un curieux, partout le désert et le vide. » « Le 1er mars est une date que Paris n’oubliera jamais »
Le 17 mars. « Au moment de la réorganisation de l’armée, le gouvernement songe aussi à la création de nouvelles écoles d’application d’artillerie. Nous tenons d’une source aussi sûre que sérieuse, que l’attention de beaucoup d’esprits compétents s’est portée déjà sur la ville de Saint-Omer, qui paraît admirablement située pour devenir le siège d’un semblable établissement. Ses casernes, son arsenal, ses vastes bruyères… Nous espérons, qu’avec l’aide de Monsieur Martel, qui prêtera sans doute à notre ville son actif et puissant concours, nous obtiendrons l’avantage que semble devoir assurer à la cité sa situation exceptionnelle. »
Les 30 avril et 7 mai. Élections municipales à Saint-Omer. François Hermant-Bouquillon arrive en tête des suffrages. Mais il refuse la charge de Maire et reste conseiller municipal. Constant Duméril accepte le poste conscient des difficultés.
Le 21 mai. « Des élections viennent d’avoir lieu au Corps législatif pour le renouvellement du bureau. Notre député et concitoyen M. L. Martel a été réélu vice-président à la majorité de 321 voix sur 330 suffrages exprimés. »
le 7 juin. Le Mémorial. « Depuis quelques jours les bruits les plus absurdes circulent en ville. Pour ce qui nous touche, nous croyons devoir donner le démenti le plus formel et le plus énergique, à ceux qui, dans un but que nous ne comprenons pas bien, se sont amusés à annoncer la vente du Mémorial et de son imprimerie à Monsieur Martel député et à des négociants et industriels de la ville. Certes, les noms cités sont trop honorables pour que nous eussions à rougir de leur avoir cédé ; cependant comme le fait est complètement faux nous espérons, qu’après l’avoir démenti, les propagateurs de fausses nouvelles cesseront de s’en occuper. »
Le 19 juillet. Pour la 1ère fois, l’épouse de Louis Martel est publiquement citée: « L’appel fait par Madame Thiers au concours de toutes les dames de France en faveur des orphelins de la guerre, a rencontré partout l’empressement qu’on était en droit d’espérer et que méritait d’ailleurs une œuvre aussi patriotique.
Un comité central pour le Pas-de-Calais a été formé à Arras sous la présidence d’honneur de Madame la comtesse de Rambuteau. Les dames de Saint-Omer fidèles aux traditions de charités qui ont toujours distingué notre ville, se sont réunies également il y a quelques jours sous la présidence de sa grandeur Monseigneur Lequette, afin de s’entendre sur les moyens d’apporter un concours efficace à cette œuvre de patriotique reconnaissance.
Monsieur le Sous-Préfet qui en avait prit l’initiative, assistait à cette réunion ainsi que Monsieur le Maire de la ville, Monsieur le Grand Doyen et Messieurs les curés des paroisses du Saint sépulcre et de Saint-Denis.
Un comité a été immédiatement formé: ont été nommées : présidente : Madame Louis Martel, vice présidente : Madame Omer Pley… Il a été décidé qu’une quête faite à domicile serait le meilleur moyen d’obtenir les offrandes de tous. Les dames du comité secondées par une grande quantité de dames charitables de la ville qui s’empressent d’apporter leur précieux concours, ne tarderont donc pas à se présenter dans les maisons pour recueillir les offrandes. Assurément les habitants de Saint-Omer ont déjà beaucoup donné et dans bien d’autres villes on pourrait craindre que le zèle de nos aimables quêteuses ne fut dépensé en pure perte. Mais nous connaissons nos concitoyens, à Saint-Omer en fait de charité rien n’est fait tant qu’il reste quelque chose à faire. Et n’est-ce pas en effet une œuvre admirable commandée par la reconnaissance que celle qui a pour but de protéger contre la misère les enfants de ceux qui ont succombé au champ d’honneur pour défendre le sol de la patrie. »
Le 6 août. Le député Louis Martel se démène depuis des années contre la Compagnie des chemins de fer du Nord, pour la liaison Boulogne – Saint-Omer , puis l’établissement d’une gare centrale en ville.
« le conseil municipal s’est réuni extraordinairement, hier, à six heures du soir, pour entendre la lecture de l’exposé de Monsieur le Maire, à propos de sa visite et de celle des délégués du conseil à Paris, pour défendre les intérêts de la ville de Saint-Omer.
Nous nous sommes empressés de faire exposer immédiatement les documents que l’administration bien voulu nous communiquer sur cette importante question. Nos concitoyens verront avec quel dévouement et quelle vigueur Messieurs Duméril, Trible et Hermant-Bouquillon, énergiquement soutenus par Messieurs Martel et St-Malo, députés du Pas-de-Calais, ont soutenu la cause de la ville de Saint-Omer. »
Le 11 août. « Monsieur le ministre des travaux publics a ordonné un sursis pour que la ville de Saint-Omer puisse faire l’étude du tracé du chemin de fer de Boulogne. Voici la dépêche arrivée hier et qui annonce cette bonne nouvelle: « Versailles, le 11 août 3h18 minutes, soir. Sursis accordé pour faire études. Signé : St-Malo, Martel. » »
Le 30 août. Les suites judiciaires de la Commune et les condamnations: « La commission des grâces a eu avant-hier, ainsi que nous l’avons annoncé, une entrevue avec Monsieur Thiers. On y a convenu du mode de procéder et on y a arrêté une sorte de règlement. Hier, le président de la commission, Monsieur Martel, a reçu de Monsieur Thiers les deux premiers dossiers relatifs à deux condamnations à mort. La commission est convoquée pour aujourd’hui. »
Le 3 septembre. « Si nous en croyons les informations du Moniteur Universel publiées en tête de ses dernières nouvelles, on désignait généralement avant-hier, notre concitoyen Monsieur Martel, vice-président de l’Assemblée nationale, comme le successeur probable de Monsieur de Larcy, au ministère des travaux publics. »
Monsieur de Larcy donné un temps démissionnaire restera en fait à son poste.
Le 24 septembre. « Élections cantonales. Canton d’Audruicq. Monsieur Louis Martel, député, vice-président de l’Assemblée nationale, se présentera sans doute dans le canton d’Audruicq, où il trouvera toutes les sympathies qui ont toujours accueilli sa candidature. Nous apprenons au dernier moment que Monsieur Evrard, conseiller d’arrondissement, pose aussi sa candidature au conseil général dans ce canton. »
Comment Louis Martel, député, vice-président de l’Assemblée nationale, ancien conseiller largement élu… chute à Audruicq:
Le 29 septembre. « Dans ce canton d’Audruicq on fait courir les bruits les plus ridicules contre l’honorable Monsieur Martel, entouré par toutes les fractions de la chambre de si vives sympathies. Nous n’avons pas besoin de les relever ils tomberont d’eux-mêmes. Monsieur Martel ne s’est jamais départi des idées libérales qui lui ont toujours valu les suffrages des électeurs. Il compte parmi les hommes qui, à la tête de l’assemblée, veulent le maintien de la forme républicaine. Ce ne sont pas les bruits calomnieux qui nuiront à sa candidature. »
Le 6 octobre. « Nous avions pu espérer que les élections se feraient partout avec la plus entière indépendance, et surtout avec la plus grande loyauté. Il paraît qu’il n’en est pas ainsi partout et que dans certains cantons, on ne se fait pas faute de répandre, sur certains candidats, des bruits absurdes et calomnieux. C’est ce qui a lieu dans le canton d’Audruicq, où l’on accuse Monsieur Martel d’avoir lésé les intérêts du pays, à propos du chemin de fer de Gravelines à Bourbourg et Watten, etc., etc. ceux qui se font les colporteurs de ces dires savent pertinemment qu’ils ne disent pas la vérité. Mais que leur importe, il est des gens pour qui tous les moyens sont bons »
Le 8 octobre. « Le Mémorial : nous croyons que la candidature de Monsieur Martel obtiendra les votes sympathiques du plus grand nombre des électeurs du canton d’Audruicq. C’est à désirer pour le canton. »
Le 10 octobre à la mairie de Saint-Omer, pour la 2ème fois de l’année, François Hermant-Bouquillon est chargé de la fonction de Maire par intérim, par le Sous-Préfet. Le maire Constant Duméril a démissionné en désaccord total avec le rapport de la commission du budget.
11 octobre « Dans le canton d’Audruicq, Monsieur Martel n’a pas réussi. C’est Monsieur Evrard qui a obtenu le plus de suffrages. Une majorité d’un peu plus de 200 voix. C’est un fait très regrettable, mais sur lequel nous n’insisterons pas, les décisions du suffrage universel devant être toujours respectées. Nous croyons devoir dire toutefois que la politique a été complètement étrangère à ce qui est arrivé. Une question de clocher habilement exploitée. Le titre de candidat officiel donné faussement à Monsieur Martel, enfin des bruits répandus, à propos des impôts, etc., etc. ont été pour beaucoup la cause du résultat que nous constatons. Puisse-t-il n’avoir pour le canton d’Audruicq que de bons résultats. »
« Dans son numéro de ce matin, le Courrier du Pas-de-Calais se réjouit de la réussite de quelques candidatures bonapartistes, et notamment de celle de Monsieur Evrard à Audruicq. »
« Un résultat dont il importe de préciser la signification s’est produit à Audruicq. Monsieur Martel, qui sous l’empire s’était signalé par une opposition assez vive, que le parti républicain avait presque adopté après le 4 septembre, et dont le pays ne trouvait pas l’attitude conservatrice assez nette, a succombé devant Monsieur Evrard, malgré l’appui que lui prêtait trop ostensiblement certains maires du canton. »
Les intrigues politiques:
Le 10 octobre « Un fait qui se dégage particulièrement des élections du Pas-de-Calais, c’est qu’elles n’ont pas été favorables aux députés élus le 8 février. L’un des plus honorables parmi eux, et certainement le plus libéral, Monsieur Martel, a porté malheureusement la peine des tendances monarchiques de la droite. »
« « L’Ordre » a déjà déclaré, il y a 10 jours qu’il préférait 1000 fois Monsieur Martel à Monsieur Evrard. Cela lui a même valu les injures du « Pas-de-Calais », qui tenait à faire croire que Monsieur Martel lui appartenait entièrement. D’un autre côté, le président du comité électoral de Saint-Omer a fait savoir publiquement que Monsieur Evrard avait tort de répandre le bruit qu’il était appuyé par le parti républicain. Nous ne sommes donc pour rien dans l’échec subi par Monsieur Martel, dont nous regrettons l’absence au conseil général. »
« Ajoutons pour notre part que l’élection de Monsieur Martel a été combattue par le parti légitimiste, bonapartiste et par le clergé. Le parti légitimiste avait voté préalablement pour les candidats qu’il devait soutenir. Monsieur Martel n’eut qu’une voix dans ce vote. Les monarchistes légitimistes avaient fait mine de le soutenir, il y a quelques mois, afin de lui enlever les sympathies qu’il avait dans le parti républicain. Cela fait, ils l’abandonnèrent aux amers reproches des libéraux, trop heureux surtout de lui préparer un échec. »
Le 1er décembre. À la mairie de Saint-Omer, démission de François Hermant-Bouquillon de sa fonction de maire par intérim.
Depuis de nombreuses semaines un conflit entre l’équipe dirigeante de la mairie et la Commission du budget avait abouti à des démissions successives au conseil municipal. Ce conseil réduit ne permet plus de gérer normalement les affaires. L’équipe municipale a demandé avec insistance au préfet l’organisation d’élections partielles. Ce qui lui est refusé. M. Hermant-Bouquillon et ses adjoints démissionnent. ICI
Le 1er décembre. « La justice après la Commune. Bulletin. Malgré les efforts de Monsieur Thiers et du Président de la commission des grâces, Monsieur Martel, efforts signalés dans un des derniers numéros de « la République », pour ce jeune homme qu’un patriotisme trop ardent avait exalté au point de lui faire oublier ce devoir. Malgré les sympathies de la jeunesse française, qui, de toutes parts, criait grâce pour lui, Rossel a été exécuté avec Ferré et le sergent Bourgeois. »
Le 8 décembre. « Le journal « La Liberté » croit savoir de source certaine que la commission des grâces reprendra ses séances le lundi 11 courant. Il y a eu, en effet, un assez grand nombre de nouveaux dossiers à examiner. Son président, Monsieur Martel, qui, à la suite d’un travail sans interruption et d’émotions violentes, était tombé malade et avait dû prendre le lit, est aujourd’hui complètement remis et pourra assister demain à la séance de réouverture de l’Assemblée nationale. »
« Le centre gauche, si nos renseignements sont exacts aurait fait les choix suivants pour la composition du bureau de l’assemblée… Résultat du vote pour la nomination des vice-présidents. Votants : 521, majorité absolue de 261. Martel 363, élu, Saint-Marc-Girardin 326, Benoist d’Azy 316… »
Le 9 décembre, le Préfet arrête des élections municipales partielles pour les 24 et 31 décembre. La liste des candidats républicains sera élue, mettant fin à cette longue instabilité.
1871 avait commencé par l’union nationale face à la tragédie, elle se termine avec un retour à la petite politique;
Le 24 décembre. « Quelques journaux, hostiles à Monsieur Martel, ont cru devoir dire que notre honorable concitoyen avait couru vers les princes d’Orléans à leur arrivée à la chambre, et que les princes étaient allés se placer entre lui et un autre député. Ces allégations dictées par l’esprit de parti, n’ont rien de vrai. Il est facile, pour s’en convaincre, de lire à ce sujet le compte rendu des journaux sérieux sur la séance, à laquelle les princes d’Orléans ont cru devoir assister.
Monsieur Martel a promis son concours au gouvernement de la République. C’est un homme honnête, il ne manquera pas à sa parole. »
1872
Louis Martel 58 ans, « propriétaire, député, vice-président à l’assemblée nationale », est domicilié 3 rue des classes, Élisabeth Charvet 44 ans, sa femme, native d’Elboeuf, leur fille Jacqueline a 18 ans, leur fils Louis 12 ans. Aucun de ses 4 enfants, (entre 1852 et 1859) n’est né à Saint-Omer.
Des employés : Louis Glode, 41 ans, « maître d’hôtel au service de Mr Martel », originaire de Gironde, Catherine Kate, anglaise, sa femme, femme de chambre, née à Londres, Alexandrine Bureaux cuisinière 57 ans originaire de Pont de L’Arche Normandie. Canton sud AD62 M 4101 91/167
Il n’apparaîtra plus lors des recensements ultérieurs jusqu’à son décès en 1892 à Navarre-lez-Évreux.
Louis Martel n’y sera présent qu’au seul recensement de 1872.
Rue des classes, actuelle rue Gambetta. L’immeuble du N°3, proche de la place Sithieu , immeuble de prestige, était occupé jusqu’au recensement de 1861 par Maximilien Legrand 84 ans, veuf, avec 3 enfants et qui avait eu 4 employés.
Au recensement de 1866, l’immeuble était vacant. Jusqu’à celui de 1872, quand il est occupé par Louis Martel.
En 1876 il est à nouveau vacant jusqu’au recensement de 1896.
Le 7 janvier. Élections législatives partielles dans le Pas-de-Calais le 7 janvier. Louis Martel appelle clairement à voter Monsieur Lenglet et surtout pas Monsieur Lever.
« Monsieur Martel n’a jamais oublié les violences inutiles, au point de vue de la loi et de la morale publique, que commit Monsieur Levert à Saint-Omer, en décembre 1851, uniquement pour se mettre en évidence et gagner ses éperons »
Le 7 janvier M. Levert, bonapartiste, villipendé par le Mémorial est élu avec 10617 voix contre Lenglet audomarois, 9116, apprécié et franchement soutenu par L. Martel
le Courrier du Pas-de-Calais et l’Ordre, organes de presse réactionnaires avaient publié de fausses déclarations de Louis Martel soutenant Monsieur Levert.
Le 9 février. À l’Assemblée, « L’ordre du jour appelle la discussion du projet de loi autorisant de poursuivre plusieurs journaux pour articles contre la commission des grâces. Messieurs Dufaure et Martel appuient le projet de loi. » Louis Martel est président de la Commission des grâces.
« Mardi, l’incertitude régnait encore sur le nom du nouveau ministre de l’intérieur. On prétendait seulement que Monsieur Victor Lefranc serait nommé à l’intérieur et Monsieur Martel au commerce. » Au final M. Martel ne figure pas au gouvernement.
L. Martel élu 1er vice-président de l’Assemblée. « Monsieur Grévy a été nommé président de l’Assemblée nationale avec une immense majorité de 494 voix sur 537 votants. Notre concitoyen, Monsieur Louis Martel, député du Pas-de-Calais, a été élu premier vice-président avec 408 voix sur 427 votants. Cette presque unanimité prouve la grande estime que toutes les fractions de la chambre ont pour Monsieur Martel. »
Le 20 mars. À la souscription nationale pour la libération du Territoire, Louis Martel fait un don de 10 000fr. La moyenne des dons est entre 25 et 500 frs.
Le 24 avril. À chaque remaniement ministériel, on cite Louis Martel. « Au portefeuille du commerce on parle de M. Martel. Monsieur Benoîst d’Azy ayant refusé le portefeuille du commerce, il est maintenant question de Monsieur Ricard ou de Monsieur Martel.»
Le 28 juin. M. Martel soutien de Thiers. « On nous écrit de plusieurs points du Pas-de-Calais pour nous demander quelle a été l’attitude des représentants de notre département à l’occasion de la dernière crise qui, dans la pensée de ceux qui l’ont provoquée, devait renverser Monsieur Thiers, et qui, chose bien heureuse pour la France, n’a eu d’autre résultat que la confusion et la déroute de ses adversaires. En réalité, on peut dire qu’il n’y a que Monsieur Martel qui se rapproche de Monsieur Thiers et marche d’accord avec lui. Un seul député sur 15, qui ait l’intelligence des événements et qui comprenne qu’il ne faut pas chercher à faire échec à Monsieur Thiers dans un moment où il s’occupe de la libération du territoire… On conviendra que le Pas-de-Calais n’est pas gâté ! »
Le 5 juillet. L’enjeu de la gare de St-Omer, crucial pour la ville, pour lequel Louis Martel se bat depuis plusieurs années, appuyant la municipalité.
« La ville de Saint-Omer attache avec raison la plus grande importance à ce que la gare de raccordement du chemin de fer de Boulogne à Saint-Omer avec celui de Saint-Omer à Berguettes, ait lieu sur son territoire et non à Arques ou Batavia comme le propose la compagnie du nord-est. C’est pour cette ville une question capitale. Car au lieu de devenir pour elle une source de prospérité, l’établissement du chemin de Boulogne dans ces conditions deviendrait une cause inévitable de ruine, l’industrie ne manquerait pas en effet de se transporter à Arques, qui deviendrait nécessairement alors, le Saint-Pierre-lez-Calais de Saint-Omer. Le devoir de l’administration et du Conseil est donc de lutter jusqu’au bout contre des prétentions qui, nous allons le démontrer en peu de mots, sont contraires à la loi même de concession du chemin, à l’intérêt général, au but que le législateur s’est proposé à une bonne exploitation. »
Le 12 juillet. Thiers a proclamé la République. « La proclamation de la République par Monsieur Thiers, dans la séance de l’Assemblée nationale française du 12 juillet, est, à Paris, le texte de toutes les conversations. En général, on approuve l’énergie résolue avec laquelle Monsieur Thiers a ainsi brusquement tranché le nœud que, dans les derniers temps, les royalistes s’évertuaient à nouer. Ainsi il a fait cesser enfin une situation qui, d’une part, était intolérable, et qui, d’autre part, rendait la France ridicule vis-à-vis de l’étranger. »
Le 28 juillet. « Monsieur Martel, notre député, a transmis, il y a quelque temps, à Monsieur le ministre des beaux-arts, une demande de Monsieur le maire de Saint-Omer, qui sollicitait un tableau pour notre musée. Monsieur le ministre s’est empressé de faire droit à cette demande, mais au lieu d’un tableau, il en a mis cinq à la disposition de l’administration municipale. Monsieur Martel a informé ce matin Monsieur Duméril de cette décision, en lui envoyant la liste des tableaux accordés par le ministre au musée de Saint-Omer. »
À l’Assemblée:
Proposition de Louis Martel de prorogation de la session de l’Assemblée, adoptée pour la date du 11 novembre.
« la discussion dans les bureaux pour la nomination de la commission chargée d’examiner la proposition de Monsieur Martel, relative à la prorogation, a été assez longue. On a surtout insisté sur la nécessité de voter, avant les vacances, la loi sur l’armée, le rapport sur les marchés du comité des moyens de défense et la loi sur le jury en matière criminelle.»
«Aujourd’hui la commission de prorogation se réunit pour discuter le fond de la proposition de Monsieur Martel et décider des matières que devra encore discuter l’assemblée avant de se séparer. »
« La commission pour la prorogation a choisi pour président Monsieur Martel. Les concurrents de la droite étaient Messieurs Saint-Marc Girardin et Batbie.»
Le 31 juillet. Louis Martel et Thiers. « La commission de prorogation s’est réunie le 27 et a discuté la question de savoir s’il y a lieu de s’occuper, avant les vacances, du projet du gouvernement tendant à la réorganisation du jury criminel. La majorité s’est prononcée pour la discussion immédiate. Toutefois avant de prendre une résolution définitive, la commission a décidé de prendre auparavant l’avis de Monsieur Dufaure. Le matin, Monsieur Martel s’est rendu auprès de Monsieur Thiers pour lui demander s’il consentait à venir donner des explications sur la politique intérieure. Le Président de la République a répondu affirmativement, et a fixé lundi pour donner à la commission les explications qu’elle demande.»
Le 28 août. Pamphlet contre Louis Martel dans « le Gaulois ». « Le Gaulois de dimanche a publié un soi-disant portrait de Monsieur Martel qui n’est rien autre chose qu’un pamphlet dirigé contre notre concitoyen qu’il accuse de pencher vers la gauche. Monsieur Martel ne s’inquiète guère des écrits du Gaulois, et nous ne pensons pas qu’il puisse ici faire tort dans l’esprit de ses concitoyens. Les honnêtes gens s’honorent de mériter des injures de la presse bonapartiste ; ils rougiraient s’ils devaient subir ses éloges.»
Le 18 septembre. L. Martel à la commission des grâces, travaille d’arrache-pied. « La commission des grâces qui selon un bruit très répandu, ne devait que siéger une ou deux fois encore avant le retour de l’assemblée, tient au contraire des séances quotidiennes fort assidues. Les commissaires travaillent du matin au soir, sous la présidence de Monsieur Martel et ne s’accordent, dans le milieu de la journée qu’une heure de repos, tout au plus. La commission compte ne plus se séparer avant d’avoir examiné tous les dossiers, dont le nombre, encore très élevé, s’augmente tous les jours.»
Le 8 novembre. L. Martel toujours actif pour le chemin de fer. « On nous assure que la question du chemin de fer, depuis si longtemps en discussion quant au tracé de Wizernes à Saint-Omer, ne tardera pas à recevoir une solution définitive. Nous espérons que cette solution sera conforme aux désirs et aux besoins de la cité. Si le résultat est celui que nous espérons, nous le devrons à notre administration municipale, dont le zèle ne s’est pas démenti un instant, au conseil qui a toujours soutenu nos intérêts avec la plus grande énergie et à notre député Monsieur Louis Martel qui n’a épargné aucune démarche ni reculé devant aucune discussion, pour prouver le bien fondé de nos réclamations. »
Le 15 novembre. « Notre concitoyen et député Monsieur Louis Martel, vient d’être réélu vice-président de l’assemblée nationale par 402 voix sur 420. »
Le 27 novembre. L. Martel à nouveau objet d’attaques de la part des « réactionnaires ». La bataille de la droite contre Thiers, son gouvernement et ses défenseurs se poursuit.
« Monsieur Martel dont la déclaration honnête et loyale a été accueillie avec tant de satisfaction par la population, est en ce moment l’objet des attaques violentes et toujours anonymes de l’organe réactionnaire. Il en est de même des membres du conseil municipal qui ont affirmé, dans une adresse à Monsieur Thiers, leur sympathie pour le Président de la République et pour son gouvernement.»
Un conseiller municipal de Saint-Omer, M. Derbesse, plus que la défense, rend un hommage appuyé à Louis Martel.
« Saint-Omer, le 24 novembre 1872, Monsieur le rédacteur, j’ai l’honneur de vous adresser, ci-joint la copie d’une lettre que j’ai eu l’avantage d’envoyer à Monsieur Louis Martel, premier vice-président de l’Assemblée nationale, notre concitoyen, persuadé que, partageant mes sentiments pour la France et pour Monsieur Martel, vous voudrez bien me faire l’honneur d’insérer dans votre journal cette copie ci après. Votre tout dévoué.
À Monsieur Martel, premier vice-président de l’Assemblée nationale.
Monsieur Martel, vous venez de faire un grand pas et un immense progrès dans notre république française ; et je me permets de venir vous en féliciter bien sincèrement. Vous avez déjà l’estime de l’Assemblée nationale qui vous nomma plusieurs fois son premier vice-président. Vous avez en plus aujourd’hui toute l’estime du pays, qui veut, comme vous, le maintien de la République, comme étant le gouvernement le plus naturel, le plus juste et le plus fort.
Avec un tel gouvernement il n’y a plus de guerre civile ni autre à craindre en France, attendu que la dynastie régnante, étant la France entière, est immortelle. Continuez, continuons à vouloir, à consolider notre mère patrie, non pas avec des forts avancés que les traîtres pourraient encore livrer à l’ennemi, mais avec de vifs et solides cœurs avancés, tel que le vôtre, et avec une constitution juste, ferme et populaire qu’il est temps de préparer et de soumettre à l’approbation de la nation, avant de la mettre en vigueur. Telles sont, Monsieur Martel, mes sentiments pour notre bien aimée France et pour vous qui venez d’être bien inspiré pour elle. Ma conviction est que c’est l’Esprit Saint qui est descendu dans votre cœur sincère, depuis le 17 de ce mois, pour que vous répandiez ses lumières, vos sentiments politiques nouvellement éclairés. C’est ce que vous avez fait ces jours derniers au milieu de la tempête causée par le céleste message, et ne cesserez de faire, afin de seconder le sage fondateur de notre République Conservatrice, que la France et l’étranger admirent. Daignez, Monsieur Martel, vous qui êtes devenu un des sages de l’Assemblée nationale, agréer l’assurance de mes sentiments dévoués. Signé Derbesse. Conseiller municipal de la ville de Saint-Omer. Saint-Omer, le 23 novembre 1872. »
Le 4 décembre. L. Martel seul député du Pas-de-Calais à voter pour le gouvernement de Thiers. Des bruits de remaniements ministériels.
« Tous les députés du Pas-de-Calais, à l’exception d’un seul, Monsieur Martel, ont voté vendredi contre le gouvernement. Il en a été de même samedi à l’occasion du vote qui a nécessité le départ de Monsieur Victor Lefranc, ministre de l’intérieur. Les populations du département apprécieront et se souviendront lors des élections. »
« Au sortir de la séance. Monsieur Victor Lefranc a déposé sa démission de ministre de l’intérieur. Plusieurs noms sont mis en avant, principalement ceux de Messieurs Martel, Casimir Périer et Ricard ; mais rien n’est encore arrêté, et un choix définitif ne sera fait que dans un prochain conseil. »
Le 6 décembre. M. Martel proposé dans la commission des 30 pour les réformes constitutionnelles.
« Voici la liste des candidats choisis à l’unanimité par les fractions de la gauche pour la commission des 30 membres, chargée de l’examen des réformes constitutionnelles.
Au cinquième bureau : Monsieur Martel et Monsieur de Fourtou. Quatrième bureau, Monsieur Jules Grévy (président de l’assemblée). Au 13e bureau Monsieur Denfert-Rochereau. Au 14e bureau Monsieur Casimir Périer.
Le statu quo ministériel se maintiendra au moins jusqu’à vendredi. La démission de Monsieur de Goulard paraît certaine, les autres bruits de remaniement sont tous des plus problématiques. On dit que la santé de Monsieur Martel, très fatigué en ce moment, ne lui permet pas de prendre le portefeuille de l’intérieur qui reviendrait décidément à Monsieur Dufaure. Monsieur Martel serait garde des sceaux.»
«Les prédictions, à propos du portefeuille de l’intérieur, continuaient à se partager entre Monsieur Martel, qui, disait-on, paraissait disposé à accepter et Monsieur Casimir Périer qui, prétendait-on, ne rentrerait dans le gouvernement que si Monsieur Thiers fondait un nouveau cabinet, au grand complet.»
Le 7 décembre. Conseil des ministres du 7 avec remaniement ministériel, Louis Martel n’y figure pas.
Le 20 décembre. Discours de Thiers qui est pour 2 chambres: « je suis un monarchiste qui a pris résolument son parti ; il faut rendre la République viable, praticable, utile. »
1873
La vie théâtrale a repris après le guerre: programmes tout au long de l’année 1873. ICI
le 29 janvier. « La commission de la bibliothèque populaire s’est réunie samedi soir à l’hôtel de ville. Monsieur Charles Hermant a donné lecture d’un rapport très intéressant sur la marche de l’œuvre depuis le mois de novembre, époque de sa création. Les résultats constatés par Monsieur Hermant sont excellents et ils font honneur, comme le dit le rapporteur, aux sentiments de la population audomaroise. »
Le 12 février. Assemblée nationale. Séance du 12 février. il s’agit du renouvellement du bureau. Monsieur Martel préside. À 4h30, Monsieur Martel donne connaissance à l’assemblée des résultats du scrutin pour l’élection du président : Monsieur Grévy est élu par 421 voix. On passe au scrutin sur la nomination des vice-présidents. Les résultats suivants sont proclamés : Monsieur Martel 364 voix, Monsieur Benoîst d’Azy, 319, Saint-Marc Girardin 307, Vitet 306.
La bataille fait rage à l’Assemblée entre les monarchistes et le gouvernement de Thiers.
le 16 février. « Les électeurs de Monsieur Martel, dit l’Ordre d’Arras, savent tous que cet honorable représentant a, seul parmi les députés du Pas-de-Calais, renoncé à poursuivre une véritable chimère, c’est-à-dire la monarchie. Monsieur Martel s’est franchement rallié à la politique du président de la république. Dans notre département comme partout, ce que l’on veut avant tout, c’est la tranquillité, indispensable condition du travail. Les électeurs de Monsieur Martel applaudiront à la conduite politique de leur mandataire qui pourra hardiment se représenter devant eux. Messieurs les ultras de la droite ont vu avec colère un homme de la valeur de Monsieur Martel résister aux avances de toutes sortes qui lui ont été faites dans l’espérance de pouvoir compter sur lui à un moment donné.»
le 11 mars. Conseil municipal. « Sur l’exposé de Monsieur le maire. Une commission de trois membres, devant s’adjoindre à l’administration, est nommée pour compléter le classement réclamé par Monsieur le ministre de l’intérieur, des archives ecclésiastiques qui étaient la propriété de la fabrique de Notre-Dame. Sont nommés membres de cette commission Messieurs Tible, de Neuville, Hermant-Bouquillon »
le 22 mai. « Plusieurs journaux, dans le but de diminuer à l’avance l’autorité du nouveau cabinet ont répandu le bruit que Monsieur Martel, sollicité avait refusé son concours. Cette allégation est inexacte… Monsieur Martel a vu se tourner contre lui tous les efforts de la coalition monarchiste. Celle-ci a obtenu la majorité en faveur de Monsieur Buffet, et Monsieur Martel chargé des haines de cette coterie turbulente qui ne songe qu’à renverser le gouvernement, n’a même pas été élu vice-président.» Il était premier vice-président.
le 25 mai. Cependant, « Les partis parlementaires attachaient une très grande importance à la nomination du quatrième vice-président. Monsieur de Larcy était toujours le candidat de l’opposition monarchique ; Monsieur Martel le candidat du gouvernement et de toutes les gauches. C’est Monsieur Martel qui a été élu avec une majorité de 7 voix. »
le 22 juillet, Monsieur Constant Duméril, maire de Saint-Omer annonce à ses concitoyens sa démission. Celle-ci est consécutive à des difficultés avec son administration, et la démission de Monsieur Pidoux adjoint pour « divergences d’opinion en matière administrative ».
Le 1er août. Une fois de plus François Hermant-Bouquillon est maire par intérim de Saint-Omer.
« Monsieur Duméril, maire démissionnaire, n’étant pas relevé de ses fonctions à la date du 28 juillet, s’est adressé à Monsieur le Sous-Préfet pour le prier de pourvoir dans le plus bref délai possible à son remplacement. Ce magistrat déférant au désir de Monsieur Duméril vient de lui faire connaître que Monsieur Hermant-Bouquillon était désigné par lui pour reprendre la direction des affaires municipales. Monsieur Hermant s’est rendu aujourd’hui même à l’Hôtel-de-Ville et Monsieur Duméril lui a remis son service.»
Décidément les Hermant, père et fils sont destinés à être maires par intérim à Saint-Omer. En 1849, déjà : François Hermant-Henneguier adjoint ( père de François Hermant-Bouquillon) avait assuré l’intérim du maire, M Armant, souffrant, pendant de longs mois et sa personne, son action, son dévouement avaient été salués dans des articles du Mémorial.
Mais tous deux sont très appréciés au Conseil Municipal comme dans la ville.
Le 22 août. « Cet après-midi a eu lieu au manège de cavalerie, sous la présidence de Monsieur Hermant-Bouquillon, la distribution des prix aux élèves des écoles municipales, dirigées par les Frères de la doctrine chrétienne. Il y avait foule. Monsieur Hermant a prononcé un discours que nous espérons pouvoir publier dans notre prochain numéro. »
le 27 août. « Notre honorable et sympathique concitoyen, Monsieur Hermant-Bouquillon, ne pouvant remplir à la fois les fonctions d’administrateur municipal et de président du tribunal de commerce, vient de remettre ses pouvoirs entre les mains de Messieurs Charles Tible et Pidoux, anciens adjoints, qui ont bien voulu prendre la direction de la mairie jusqu’à la fin du mandat de l’assemblée municipale. »
Et déjà le Tunnel sous la Manche…
Le 17 octobre. « Par arrêté préfectoral en date du 13 octobre, une enquête est ouverte sur l’avant-projet présenté par un comité anglo-français, présidé : pour le groupe anglais par Lord Richard Grosvenor, pour le groupe français par Monsieur Michel Chevalier, inspecteur général des mines, et relatif à la création sous le détroit du Pas-de-Calais, d’un tunnel destiné à l’établissement d’un chemin de fer mettant en communication la France et l’Angleterre.
Sont nommés membres de la commission d’enquête : Messieurs Adam, de Clercq, Dussaussoy, Hamille, Martel, de Partz, députés ; Dewailly, de Fourment, Henry, de Rosamel et Sens, conseillers généraux ; Mathieu, directeur des mines de Courrières ; Oeschger, manufacturier à Blache.
Elle se réunira à la préfecture, sous la présidence de Monsieur Martel, le 30 octobre et jours suivants, s’il y a lieu, pour examiner les dires des enquêtes et donner son avis. »
Le 10 décembre. « La commission chargée de donner un avis motivé sur l’utilité publique du tunnel sous-marin destiné à relier la France à l’Angleterre, a clos hier soir ses travaux à Paris après de longs délibérés, par un avis favorable à l’unanimité. La commission était présidée par notre honorable député et concitoyen Monsieur Martel, vice-président de l’Assemblée nationale. »
1 an plus tard le Mémorial publie le projet officiel de Tunnel ferroviaire sous la Manche ICI
1874
Le 11 janvier. Charles Hermant est renommé secrétaire adjoint de la bibliothèque de St-Omer pour 1874.
Le 18 janvier. La place de la religion dans l’enseignement public est en débat, comme on l’a vu au Conseil municipal de Saint-Omer. «… Monsieur Martel avait été obligé de se rendre ce jour là à Paris pour y assister à la séance du conseil supérieur de l’instruction publique dont il est membre, et qui devait entendre les instituteurs lyonnais appelant de la sentence qui leur a interdit l’exercice de leur profession parce qu’il n’avait pas comprit l’enseignement religieux dans le programme des matières enseignées par eux. »
«… Monsieur Martel est, en effet, plus convaincu que jamais que la politique de Monsieur de Broglie est une politique détestable.»
le 6 mars : « À la suite d’une conférence qui a eu lieu entre Monsieur le Maréchal de Mac-Mahon et Monsieur Martel (du Pas-de-Calais), président de la commission des grâces, la peine de mort prononcée contre le capitaine d’infanterie Matuszewitz, chevalier de la Légion d’honneur, ancien élève de Saint-Cyr, par le conseil de guerre, pour participation à l’insurrection du 18 mars, vient d’être commuée en celle de la déportation dans une enceinte fortifiée. »
Le 13 mars. La Vie sociale est animée à Saint-Omer: « Grande tombola de bienfaisance de 1874. Liste des lots offerts. Premier lot : une table de laque, Monsieur Martel député. Troisième lot : une cave à liqueurs, Alexandre Dambricourt. Une caisse de raisins Malaga, Émile Houzet. lot numéro 405:1 sac de farine, Madame veuve Dambricourt. »
le 13 mai. « Louis Martel et réélu vice-président de l’Assemblée à la séance du mercredi 13. »
Le 22 mai. « Voici les votes des députés du Pas-de-Calais dans le scrutin qui a renversé le ministère de Broglie. Ont voté contre la proposition du ministère : Messieurs… Levert, Martel… »
«Le 16 mai 1874, une coalition composée des légitimistes, bonapartistes et républicains mit le gouvernement de Centre droit en minorité lors d’un vote relatif à la priorité à donner à la loi électorale politique (381 voix contre 317), Albert de Broglie remit la démission du gouvernement au président de la République.»
Le 24 juin. « Le dernier vote par lequel l’Assemblée nationale a adopté l’amendement Clapier maintenant au gouvernement, pendant deux ans encore, la nomination des maires, était prévu… Notre député Monsieur Louis Martel a voté dans le sens libéral, contre l’amendement Clapier.»
le 12 juillet. « Monsieur Louis Martel fait parti du centre gauche avec Messieurs Thiers et Casimir Périer. »
le 5 août. L’été bat son plein à Saint-Omer: «Régates de Saint-Omer du 9 août 1874. Nous publions ci-après le programme complet des régates avec la liste des embarcations engagées.
TROISIÈME COURSE. GIGS à 4 avirons de pointe. Parcours environ 4000 m. Premier prix médaille d’or de 100 Fr. offerte par l’administration municipale et 100 Fr. offerts par Monsieur Martel député. »
Le 18 septembre. Le Président de la République, le Maréchal Mac-Mahon est en déplacement officiel dans le Pas-de-Calais: « Nos lecteurs liront plus loin, dans le compte rendu de la réception du Président de la République à Arras, la remarquable allocution adressée au chef de l’État par notre honorable concitoyen et député Monsieur Martel, vice-président de l’Assemblée nationale.
Contrairement au singulier usage mis depuis quelque temps en pratique par les fonctionnaires et par un certain nombre de personnages politiques qui affectent, dans toutes les circonstances, de ne pas donner au Maréchal Mac-Mahon le titre illustre qu’il est si digne de porter. Monsieur Martel n’a pas craint de saluer en lui le Président de la République, et de faire entendre dans un moment où certains partis voudraient faire régner partout l’arbitraire, les grands mots d’ordre et de liberté.
Le 27 septembre. « Nous apprenons avec plaisir que Monsieur Martel, député, vice-président de l’Assemblée nationale, cédant aux vives instances d’un grand nombre d’électeurs du canton de Calais a accepté la candidature républicaine pour le conseil général. Monsieur Martel aura pour concurrent Monsieur Dussaussoy député bonapartiste. Si nous en croyons les excellents renseignements qui nous sont transmis, le succès de Monsieur Martel dans le canton de Calais n’est pas douteux. »
le 30 septembre. « Un journal du Calaisis dont on a toujours eu beaucoup de peine à définir et à comprendre la ligne politique, si tant est qu’il en ait une, croit devoir tomber à bras raccourci sur la candidature de Monsieur Martel qui a, dit-il, toutes ses attaches dans les cantons d’Ardres et d’Audruicq, et qui n’a, selon lui aucun titre à la représentation de Calais au conseil général.»
Sans doute réponse au courrier adressé la veille par Louis Martel qui défend son bilan:
Le 29 septembre. « Monsieur Martel vient d’adresser la lettre suivante : Saint-Omer le 29 septembre 1874. À Messieurs les électeurs du canton de Calais. Messieurs, j’ai cédé à de pressantes instances, en acceptant la candidature au siège de conseiller général du canton de Calais. Je ne suis pas un étranger pour vous, car déjà j’ai eu l’occasion de m’occuper des intérêts de votre canton : en 1868, et en 1870, j’ai présidé la commission d’enquête relative au chemin de fer de Calais à Dunkerque ; en 1870, je me suis efforcé de préserver Saint-Pierre et les campagnes de l’inondation par eau de mer dont ils étaient menacés pour la défense de la place de Calais ; plus récemment, j’ai présidé la commission chargée d’examiner le projet de tunnel sous-marin. Actuellement, mon zèle ne faillirait pas pour les travaux de votre port, pour l’industrie et le commerce de vos deux villes si considérables, pour le besoin de vos populations agricoles. Vous savez que les conseils généraux ont des attributions politiques et que l’Assemblée nationale se prépare à leur ont donner de nouvelles. Sur ce terrain vous me verrez ce que j’ai été jusqu’à présent, le défenseur convaincu de la République conservatrice. Signé L. Martel. Député du Pas-de-Calais.»
La diatribe continue de plus belle:
Le Mémorial, par la plume de Victor Fleury, publie: « L’Avenir de Saint-Pierre, journal jusqu’ici incolore, bonapartiste pour la circonstance, publie sur Monsieur Martel un article furibond et conçu dans des termes que nous ne saurions qualifier. Cet article ne comporte que des insinuations malveillantes ou des calomnies qu’ils ne valent même pas la peine d’être réfutées. – C’est bon signe. – Si les affaires du candidat bonapartiste marchaient bien, l’unique feuille du Calaisis qui soutient Monsieur Dussaussoy n’en serait pas réduite à de pareils expédients. Nous comptons bien que les habitants du canton de Calais sauront répondre par un vote libéral et intelligent aux articles de l’Avenir.»
et toujours le Mémorial:
Le 7 octobre. « Malgré les articles fulminants et malveillants de l’Avenir de Saint-Pierre, les habitants du canton de Calais ont élu Monsieur Martel, avec une grande majorité : Monsieur Martel a obtenu 3349 voix, le bonapartiste Monsieur Dussaussoy 2011 voix. Cette leçon profitera, nous l’espérons, à l’Avenir de Saint-Pierre. Ce dernier fera bien de s’en tenir dorénavant aux calembours, aux grosses farces et à la simple police. »
L. Martel présent aussi bien à Versailles qu’à St-Omer où il participe à la vie locale.
le 9 octobre. « Tombola de la 31e exposition horticole et agricole, organisée par la section d’horticulture de la société d’agriculture de Saint-Omer. La participation a été très importante. Toute la ville a participé. Monsieur Martel député a gagné les 113e et 121e lots. Louis Martel est proche de M. Quenson, président de la Société d’Agriculture de Saint-Omer.
Ambiance politique:
Le 9 octobre. « Le Siècle apprécie ainsi le résultat des élections départementales dans le Pas-de-Calais : on nous permettra, dit notre confrère, de faire une place à part, entre toutes les élections des conseils généraux, aux résultats d’une élection du Pas-de-Calais, celle de Calais. Là, deux concurrents étaient en présence, députés tous deux, Monsieur Martel et Monsieur Dussaussoy, l’un républicain du centre gauche, l’autre bonapartiste.
La candidature de l’honorable Monsieur Martel avait été posée plus tard, au dernier moment pour ainsi dire ; c’est elle cependant qui a triomphé. On n’oubliera pas que le Pas-de-Calais est un des départements où les bonapartistes se vantent le plus superbement de régner en maîtres. On voit que le Pas-de-Calais appartient au parti de l’empire beaucoup moins solidement qu’il ne plaît à ce parti de le dire. Ici comme partout, la hâblerie bonapartiste exagère toutes choses. On peut combattre les impérialistes dans le Pas-de-Calais, on peut même les y vaincre, et les y vaincre, comme dans l’occasion présente, au pied levé ! L’élection de Calais nous est d’un heureux augure pour l’élection politique qui doit avoir lieu le 18 octobre. »
le 10 octobre. « Le mémorial annonce dans les pages sur l’État civil le décès de Victor Fleury, rédacteur en chef, gérant du mémorial artésien, 32 ans, célibataire. Cette disparition subite survient six ans après celle de son père Gustave Fleury. Lorsque l’on suit les numéros du mémorial, la signature Fleury est dans chaque numéro depuis des décennies. Ernest, le frère de Victor, prend la suite. Victor Fleury était un fervent défenseur de Louis Martel.
Le 22 novembre. Aux élections municipales, M. Hermant-Bouquillon est élu et arrive en tête du nombre des suffrages 1148voix sur 1960 votants.
le 2 décembre. « Par décret publié à l’officiel, l’honorable Monsieur Martel est nommé membre du conseil supérieur du commerce, de l’agriculture et de l’industrie. – Il faisait déjà parti du conseil supérieur de l’instruction publique. »
le 4 décembre. « Monsieur Martel, notre député, a été réélu premier vice-président de l’Assemblée nationale par 422 voix. »
Le 24 décembre. Fr. Hermant-Bouquillon est réélu Président du Tribunal de Commerce.
Le 27 décembre. Élections prochaines à la Chambre de Commerce : François Hermant-Bouquillon annonce qu’il n’est pas candidat et propose de se reporter sur Alexandre Dambricourt. Il a 53 ans.
1875
Le 25 janvier Le préfet du Pas de Calais dépose, à la préfecture et dans les sous-préfectures, l’avant-projet d’un chemin de fer entre Anvin et Calais, passant par Ardres. Louis Martel est nommé membre de la commission d’enquête.
Le samedi 30 janvier. Louis Martel est le seul député du Pas de Calais à voter l’amendement Wallon : instaurant l’élection du Président de la République par les 2 chambres, «Nombre de votants 705, majorité absolue 353, pour l’amendement 353, contre 352. M. Martel, seul des députés du Pas de Calais, a voté pour l’amendement; tous les autres ont voté contre». C’est peut-être le bulletin de Louis Martel qui a fait la nature du régime de la 3ème république !
Le 7 février. Une commission pour l’examen du projet de loi relatif à la déclaration d’utilité publique et à la concession d’un chemin de fer sous-marin entre la France et l’Angleterre a été nommée. Elle se compose de 15 membres dont Louis Martel.
Le 26 février. La commission des grâces s’est réunie sous la présidence de Monsieur Martel et a décidé de proposer au Maréchal de Mac-Mahon un certain nombre de commutations de peines.
Le 3 mars. À l’Assemblée, « Dans l’élection des vice-présidents, notre honorable concitoyen et député Monsieur Martel, a été réélu le premier, par 468 voix. »
Le 9 avril, le Mémorial publie un éditorial de Ch. Laurent, de La France, qui trace un vif portrait de Louis Martel dans son rôle de vice-président de l’Assemblée nationale.
«M. Martel
Au temps où M. Buffet présidait… M. Martel était au fauteuil chaque samedi. C’était, en effet, le jour consacré aux rapports de pétitions, et le président en profitait pour se reposer des fatigants débats de la semaine.
Or, M. Martel a toujours été vice-président de l’Assemblée nationale. Dès le premier jour, on s’est entendu, à droite comme à gauche, pour lui donner cette marque de respect et de confiance, et bien qu’il soit du centre gauche, les plus farouches royalistes votent pour lui aux renouvellements du bureau.
Il a 62 ans, mais n’en paraît pas avoir plus de 50. Petit et maigre, il porte toujours le large col dont les pointes encadrent le menton et sur lequel s’enroule une triple ou quadruple cravate noire. Sa tête est pleine de vivacité et de feu. Deux petits yeux très noirs l’animent singulièrement, et leur regard direct, mobile, un peu dur et jamais souriant, est ce qui caractérise sa physionomie. Il faut y joindre un nez d’une coupe hardie, un peu courbé et qui s’en va droit devant lui. Deux longs plis partent du coin de chaque narine et descendent jusqu’à la bouche, qu’ils semblent vouloir empêcher de s’épanouir.
Le crâne est chauve, mais de chaque côté, sur les tempes, s’étalent deux larges mèches noires qui se relèvent en pointes audacieuses et en dérobent obstinément la largeur.
Quand M. Martel est assis et préside, ces deux mèches sont ce qui frappe tout d’abord le public. Selon une expression vulgaire, « elles poignardent le ciel » avec une audace significative. Ces deux mèches-là veulent dire : « je veux ; ce que j’aurais décidé sera quoi que l’on fasse. » Elles signifient aussi : « Tout de premier mouvement, je suis accessible comme un autre aux émotions, mais je n’ai pas le temps de m’arrêter pour les attendre ; qu’elles courent après moi, si elles veulent ! »
Le fait est que M. Martel est le président le plus rapide qu’on puisse voir. Il met les secrétaires et les huissiers sur les dents. Avec lui, une loi est votée à la vapeur. Il en lit si vite le texte que l’on s’imagine d’abord, sur les bancs de la Chambre, qu’il s’agit d’un sujet sans importance ; aussi lorsque de sa voix claire et tranchante il demande si personne ne veut prendre la parole, on voit tous les orateurs inscrits se retourner avec stupeur vers leurs voisins, les consulter des yeux et ne point savoir s’ils doivent monter à la tribune. Avant qu’ils aient pris une résolution, la clôture de la discussion générale est déjà prononcée.
– Bon ! Se disent-ils, nous nous rattraperons sur l’article Ier.
Mais, pendant qu’ils font in petto cette réflexion, l’article est mis aux voix. Un scrupule les prend, l’article est voté. Ils se lèvent pour parler, c’est une voix de plus pour la loi. Ils s’asseyent en protestant et en agitant le bras, c’est une voix de moins.
Et puis l’article 2, l’article 3, l’article 4 défilent avec une égale rapidité ; les infortunés orateurs prennent le parti de gagner le pied de la tribune pour guetter l’instant propice ; mais, au moment où ils mettent le pied sur la première marche, l’Assemblée vient de décider, sur la proposition de son vertigineux président, qu’elle passera à une seconde délibération.
– L’ordre du jour, dit alors M. Martel, appelle la discussion du projet de loi sur…
Et cette autre discussion commence et finit de même.
Quelquefois, un député plus habile a pris ses précautions ; aidé de quelques amis, il a déposé une demande de scrutin sur un article.
M. Martel est bien forcé de s’arrêter, car, avant qu’il reprenne la parole, son malin collègue est à la tribune. L’honorable vice-président paraît alors être au désespoir ; il se rassied cependant avec résignation, car il est, avant tout, l’esclave du règlement et il sait bien que chaque membre de l’Assemblée a le droit d’exprimer sa pensée. Par exemple, si le discours est long, s’il est suivi d’une réponse, si la discussion s’échauffe, si les interruptions pleuvent, alors il retrouve sa vivacité. Plus prompt que la pensée, il ne punit par les interrupteurs, il les interrompt. Ne voulussent-ils dire qu’un mot, qu’ils n’auraient pas le temps de l’achever.
La parole nette et vibrante du président cloue les syllabes sur leurs lèvres. Il est de tous les côtés à la fois ; il parle à droite, il parle à gauche ; M. de Lorgeril, qui a la bouche entrouverte, reste coi sous son regard ; M. de Gavardie, qui d’ordinaire sonne quatre heures avec régularité, en lançant quelques protestations rétrospectives contre les « crimes de la république » laisse passer l’heure et fait manquer leur train à nombre de ses collègues. M. de Castellane s’oublie jusqu’à écouter avant de répondre ; on n’entend plus le bruyant organe de M. Arago ; on n’entend plus même l’orateur ; – rien que la voix et la sonnette du président. Vous comprenez bien qu’alors la tribune se vide bientôt ; – le moyen d’y tenir ? Et les votes reprennent leur cours, un instant interrompu.
On peut croire qu’avec cette propension extraordinaire à se hâter, M. Martel ne demande pas souvent la parole, quand il ne préside pas. Silencieux à son banc, au milieu de la droite, bien qu’il n’en fasse pas partie, il se lève, en effet, et s’en va dès que la discussion traîne en longueur. Il a l’excuse d’être fort occupé, étant membre de la commission des marchés et surtout président de la commission des grâces.
Il fait parti de la députation du Pas-de-Calais, tout entière composée de membre de la droite et du groupe de l’Appel au peuple. Sa grande honorabilité l’a, de tout temps, désigné au choix des électeurs, quels que fussent leurs sentiments politiques, et lorsque viendra l’Assemblée prochaine, nous espérons bien l’y revoir. – Et l’y revoir vice-président.»
(La France.) Signé : Ch. Laurent.
Le 21 avril, L. Martel est qualité dans un article du Mémorial de «républicain des plus modérés».
Le 14 mai. « On écrit de Montreuil à l’Avenir d’Arras : la réintégration de l’honorable Monsieur Cachelou dans ses fonctions de juge de paix produit le meilleur effet dans le pays Montreuillois. Tout le monde sait ici qu’elle est due à l’heureuse intervention de Monsieur Martel auprès de son ami Monsieur le garde des sceaux. »
Le 23 mai: « l’Écho du Nord annonce que par suite des pertes considérables que Monsieur Philippart a faites à la Bourse de Paris, à la liquidation du 30 avril, l’ordre est donné de suspendre les travaux sur toute les lignes du nord-est. Tous les ouvriers ont été congédiés. »
Louis Martel, le recours : « Bien que n’ayant pas toujours eu lieu à se louer de l’attitude que la ville (Aire-sur-la-Lys) a prise dans certaines circonstances, Monsieur Martel notre député si dévoué, nous aidera de toute son influence, dans la situation critique où nous met la déconfiture de Monsieur Philippart et le sort du chemin de fer d’Armentières à Saint-Omer par Aire, auquel Monsieur Martel a tant contribué et dont on peut dire qu’il est le père, ne sera pas compromis par le fâcheux incident qui vient de surgir. »
Le 9 juin. Projet de tunnel sous la Manche. « Calais. – Le conseil d’État a donné avis à M. Martel, le président de la commission du tunnel sous-marin, qu’il avait examiné la question et émis un avis favorable. »
Le 18 juin. Position de Louis Martel. « Sur l’amendement de M. Jules Ferry portant que les Facultés de l’État auront seules le droit de conférer les grades universitaires. Ont voté pour MM. Martel et Sens. »
Le 23 juin, Une crue historique de la Garonne provoque une terrible inondation mortelle et destructrice qui déclenche un élan national de solidarité. À Saint-Omer comme ailleurs les dons affluent.
Le 30 juillet. À l’Assemblée, scrutin sur l’amendement de M. de Saint-Pierre (gratuité des fonctions de sénateur). Louis Martel a voté contre.
Le 13 août. Au lycée Fontanes (ancien lycée Condorcet), qui compte plus de 1600 élèves, la distribution des prix est scindée et double. Celle des classes inférieures à la quatrième, a eu lieu lundi, sous la présidence de Monsieur Legrand, proviseur du lycée. Celle des classes supérieures a été présidée par Monsieur Martel, vice-président de l’Assemblée nationale. Monsieur Martel a ensuite pris la parole. Son discours tendait à combattre le dénigrement, et il a frappé d’un bras robuste sur les détracteurs de la société moderne.
« N’écoutez pas, chers élèves, vous qui serez nos héritiers, n’écoutez pas les critiques qui retentiront autour de vous contre la culture littéraire, premier et sûr fondement de toute éducation libérale. Dès les temps des Scipion, Rome, toute guerrière et toute rude qu’elle était, allait s’instruire et s’humaniser aux écoles de la Grèce vaincue par elle, une école pour nous et pour tous les peuples qu’éclairent les véritables lumières. Le système actuel de notre enseignement public a pour sanction la pratique ininterrompue de plus de 2000 ans. Cette garantie vaut à elle seule toutes les autres, et l’on peut craindre que le jour où l’on dédaignerait ce système en le désertant, ne fut aussi le jour de l’irrémédiable décadence. Mais si les lettres sont si vivement et si injustement critiquées, les principes généraux de notre société sont encore bien davantage. Les « laudatores temporis acti » voudraient nous faire croire que notre temps est le plus déplorable et le plus corrompu qu’aient vu les annales de l’histoire. Pour un peu l’on nous conseillerait, sous prétexte d’amélioration, de rebrousser chemin et de remonter le cours des âges. Ce sont là, je veux le croire, des conseils bienveillants de la part de ceux qui nous les offrent, mais ce n’est pas là de la sagesse.
Il n’est pas plus donné aux peuples qu’aux individus de revenir sur leurs pas et de faire revivre ce qui est mort. Le prix des épreuves héroïques que notre cher et malheureux pays a traversé depuis près d’un siècle, c’est la constitution définitive d’une société civile qu’on peut regarder à juste titre comme la plus équitable, la plus douce, la moins imparfaite que les hommes aient jamais connue. Je ne voudrais pas dire, par une exagération opposée à celle que je blâme, que cette société soit sans défauts, et que nos meurs soient tout ce qu’elles devraient être ; mais croyez-en mon impartialité, tout bien considéré, la France de nos jours, la France dont vous jouissez, celle que vous devez servir et aimer de tout votre cœur, est incomparablement supérieure à la France d’il y a 100 ans. Depuis cette époque, nous sommes entrés dans un monde absolument nouveau, l’ensemble est infiniment meilleur. s’il a encore ses inévitables imperfections, c’est à nous, c’est à vous surtout, jeunes élèves, de contribuer à les corriger, vous recevrez un riche et excellent héritage. Il ne dépendra que de vous d’en accroître encore la richesse et la beauté. Vous y réussirez comme vos pères, je n’en doute pas ; mais, en attendant des progrès qui ne vous feront pas défaut plus qu’à d’autres, n’accueillez pas à la légère les accusations passionnées et injustifiables dont notre temps est trop souvent poursuivi. Si ces accusations étaient fondées, le découragement serait permis, et il n’y aurait plus qu’à désespérer de notre patrie, qui n’aurait fait que d’inutiles et coupables efforts pour changer une situation devenue intolérable. Travaillez et songez sans cesse qu’il faut vous préparer, dans quelque rang que vous soyez placés, à être dignes un jour de la France. Cette France si illustre dans les annales du genre humain, si glorieuse par ses lumières et par son courage, aimez-la de toute la puissance de votre âme. Aimez-la cette noble patrie qui veut énergiquement garder ses institutions et ses libertés, pour recouvrer sa place dans le monde. Elle a le droit de compter sur le concours de tous ses enfants. Travaillez donc sans relâche, afin de devenir dans la République de bons, d’utiles, de vrais citoyens. Tous nos vœux, toutes nos espérances vous accompagnent ! votre génération, qui s’élève, remplacera bientôt la nôtre. que ces nobles et pratiques pensées fortifient vos cœurs, qu’elles les enflamment comme elles ont soutenu et soutiennent encore vos pères au milieu des plus terribles épreuves ! ces épreuves, que Dieu vous les épargne, puisqu’il nous les a fait subir, et que sous sa main miséricordieuse les temps où vous vivrez soient plus calmes que ceux où nous avons vécu ! »
Le 26 octobre. « Le conseil supérieur de l’instruction publique se réunit le 26 octobre sous la présidence de M. Wallon et arrêtera le programme des perfectionnements qu’il conviendrait d’apporter à l’enseignement universitaire. » Louis Martel en est vice-président.
Le 4 novembre. Louis Martel, en tant que député, est toujours à l’écoute des problèmes locaux, et depuis des décennies il y a des difficultés dans l’industrie sucrière si importante dans la région. « Une lettre du ministre des finances à M. Martel, député du Pas-de-Calais, lui annonce que l’Assemblée nationale sera saisie, dès la rentrée, de l’affaire relative à la situation de l’industrie sucrière. »
Le 17 novembre. Scrutin à l’Assemblée sur l’amendement de M. Plichon, qui porte que chaque département de l’Algérie nomme un député au lieu de deux. L’amendement est adopté, mais seul Louis Martel a voté contre, parmi les députés du Pas-de-Calais.
Le 24 novembre. «Les travaux du port de Calais, vont entrer dans une nouvelle phase ; c’est du moins ce qui ressort de la dépêche adressée il y a quelques jours, par M. Martel, au président de la Chambre de commerce de Calais. M. le vice-président de l’Assemblée nationale annonce, en effet, qu’il a vu les ministres des finances et des travaux publics, que le projet sera prochainement présenté et que l’on va aussi vite que possible. »
Le 1er décembre. Louis Martel seul dans le département à voter pour l’amendement Rolland et Jozon, qui a été rejeté . « Ces honorables députés ont proposé de diviser en circonscriptions électorales les départements où il y a plus de cinq députés à élire. Chaque circonscription nommerait alors une liste de députés. »
Le 12 décembre. « l’Assemblée nationale a commencé, jeudi dernier, les élections pour la nomination des 75 sénateurs inamovibles. Le premier scrutin n’a amené qu’un bien faible résultat, puisque deux sénateurs seulement ont été élus. – M. d’Audiffret-Pasquier qui était porté sur les deux listes de droite et de gauche, a obtenu 551 voix et notre honorable député, M. Martel, qui n’était porté que par les gauches, a été élu par 344 suffrages, chiffre de la majorité nécessaire. Ce succès de M. Martel est bien mérité ; c’est la plus belle récompense qu’il pouvait ambitionner pour la participation pleine de désintéressement qu’il a apportée dans l’élaboration de l’œuvre constitutionnelle du 25 février. »
Le 15 décembre. Article du journal l’Opinion, rapporté par le Mémorial.
Monsieur Martel. « Un des chefs des Francs fut acclamé de ce nom de Martel, après des coups écrasants comme ceux du marteau, furieusement portés aux Sarrasins.
Le nouveau sénateur ne tire pas sans doute son origine de si loin, est je le crois, d’autre part, d’une humeur moins terrible. Monsieur Martel est la figure du bourgeois placide, quoi que pointu, qui n’appelle pas les révolutions, mais qui proteste, dans la mesure de son énergie, contre l’usurpation sanglante, au nom de l’ordre, d’un César d’aventure, avec la même conscience qu’il le ferait contre les ténébreuses machinations d’un Catilina. C’est ainsi que sa voix s’éleva, aussi haute qu’il pût la donner, contre le guet-apens du Deux-Décembre. Son rôle avait été, du reste, assez effacé à la Constituante de 1849, pour laquelle sa candidature avait été soutenue par l’ancien parti conservateur orléaniste et par les électeurs légitimistes du Pas-de-Calais. C’était une prudence, sinon un talent, autour de laquelle les deux partis s’étaient groupés. Mais c’était aussi, sans tapage, une indépendance. Il est né à Saint-Omer, dans le Pas-de-Calais qui fut un pays de sceptiques et d’indépendants malgré tout, comme Sainte-Beuve, et il appartient à cette génération de la fin du règne vertigineux de Napoléon Ier, qui, enfantée au milieu des épouvantables désordres du césarisme, s’en est ressentie toujours. Deux fois, sous le second Empire, – en 1863 et en 1869, – les libres électeurs de son département en firent le candidat de l’opposition, et, deux fois, malgré les ministères et les administrations à poigne, il vint siéger au Corps législatif. C’était un modéré, mais non pas un muet : il assurait sa place parmi les hommes qui commandent l’estime, sinon l’admiration. Ceux-là mêmes sont rares dans tous les temps, au milieu de la foule des courtisans et des ambitieux. Le Pas-de-Calais s’est montré reconnaissant des services du passé, quand il a envoyé Monsieur Martel le représenter à l’assemblée de 1871. Là, on se souvenait si bien de la dignité de son attitude, qu’il fut élu aussitôt à la vice-présidence. Les orléanistes et les légitimistes comptaient sur sa modération, les républicains sur son honnêteté : il ne devait tromper personne. Après des jours néfastes, auxquels on ne peut toucher encore sans faire crier quelque douleur dans notre grand Paris, Monsieur Martel fut nommé président de la commission des grâces. Navrante présidence malgré le droit suprême qu’elle dirige, le droit de vie ou de mort, qui ne semble appartenir qu’à la nature ou à Dieu : Monsieur Martel était une conscience stricte, resserrée, même dans les cas les plus touchants. – et il y en a un au moins, – par la considération du passé servant d’exemple à l’avenir ; à ce point de vue, il fut le devoir. Mais c’est surtout le vice-président de l’assemblée qu’on était habitué à voir en lui jusqu’à présent. Monsieur Martel, sous cette sonnette à laquelle il est comme suspendu et dont il semble lui-même le battant, ne paraît pas être Monsieur Martel. On a songé un jour à lui pour la présidence : sa candidature a échoué. Je ne sais, du reste, si sa tête est bien faite, malgré le crâne en pointe, pour conjurer ou dominer les vrais orages d’un Parlement comme celui de Versailles. Une première place n’est pas la sienne ; il était destiné, sans l’institution du Sénat, à la vice-présidence à perpétuité. Mais ne nous pressons pas de le démettre de ce poste ; il le retrouvera peut-être ailleurs.
Ne dirait-on pas, en effet, que la deuxième place lui est fatalement réservée en toute occasion ? Monsieur Martel a été le deuxième sénateur élu. Monsieur Martel est le bourgeois honnête dont l’opinion politique consulte avant tout le bien du pays ; il nous console des égoïstes, des indifférents et des insatisfaits qui, comme les bonzes, contemplent le monde de la hauteur de leur nombril. Il est bon que cet honnête bourgeois siège au Sénat de la République. »
1876
Le 2 janvier.
À l’Assemblée: « Vote des députés du Pas de Calais. Scrutin sur l’article unique du projet de la commission concernant la levée de l’état de siège dans tous les départements :
pour l’adoption 315, contre 360. A voté pour, M. Martel. Ont voté contre : MM. Adam, de Clercq, de Diesbach, etc. »
Le 7 janvier. Manifeste du Centre Gauche. « … Animé de la modération la plus complète, M. Lanfrey parle au nom de la raison, de la justice, du droit et de la liberté des hommes ; voulant, lui aussi, comme M. Thiers et notre honorable représentant M. Martel, l’arrivée d’une ère nouvelle qui répare enfin les maux sans nombre déchaînés sur nous par l’Empire. »
Le 11 janvier, la Bibliothèque populaire de Saint-Omer a renouvelé son bureau au cours de son assemblée générale : « Secrétaire : M. Charles Hermant propriétaire ». « Assesseur: M. Deneuville, banquier ».Monsieur Émile Duméril, maire de la ville est président de droit. « … Cette prospérité est l’œuvre de tous les membres de la commission, elle est due surtout à l’activité de Messieurs les secrétaires et je me hâte de le dire à Monsieur Charles Hermant dont les loisirs honorables sont tout entiers dévoués à cette œuvre désintéressée. »
Le 16 janvier. Extraits de la lettre de Louis Martel avant les élections prochaines:
« Messieurs les électeurs du Pas-de-Calais,
Mes chers concitoyens… Le mot République ne doit pas nous effrayer… notre ligne de conduite est naturellement tracée : nous rallier tous autour du Gouvernement du Président de la République, prêter à ce Gouvernement un loyal concours, soutenir la Constitution du 25 février… Nous devons vouloir que le Gouvernement fondé par un vote de l’Assemblée nationale soit fort, respecté, capable de résister aux desseins et au coups des factions… C’est pourquoi, dans les élections, nous n’objecterons pas aux candidats leur passé, leurs antécédents politiques, s’ils sont honnêtes, nous ne leur demanderons pas d’où ils viennent, mais nous voudrons savoir où ils vont, nous nous inquiéterons sérieusement de ce qu’ils pensent, de ce qu’ils veulent, des résolutions qui les animent. À cet égard pas d’équivoque ni de sous-entendus. Nous avons le droit et le devoir d’obtenir des déclarations précises. Je peux tenir ce langage, parce que j’avoue, sans hésiter, que je suis un ancien monarchiste constitutionnel, devenu républicain conservateur par raison, et parce que je considère la République conservatrice comme un terrain ouvert, ainsi qu’on l’a dit, au patriotisme de tous. Saint-Omer, le 12 janvier 1876. L. MARTEL. (Pas-de-Calais).
Texte complet ICI
Commentaire du Mémorial: « Nous publions plus haut une lettre que M. Martel adresse aux électeurs du Pas-de-Calais. Cette lettre est l’œuvre d’un bon citoyen et un homme de cœur. – Elle fait le plus grand honneur à M. Martel qui n’hésite pas à déclarer, avec toute l’autorité qui s’attache à sa longue expérience politique, que la République est le seul gouvernement possible en France, en présence de la compétition des partis monarchistes. L’appel de M. Martel sera entendu, nous en avons la certitude par tous les honnêtes gens, par tous ceux qui mettent le bonheur de la France au-dessus de l’intérêt d’un prétendant au trône, quel qu’il puisse être. E. F. »
Le 4 mars. « Par arrêté préfectoral, en date du 4 mars, M. Charles Hermant a été nommé administrateur de la Commission des hospices de Saint-Omer, en remplacement de M. Élie Bret, décédé. »
Le 13 mars. Louis Martel nommé à la 1ère vice-présidence du Sénat.
Le Mémorial: « En annonçant dernièrement la nomination de M. Martel à la première vice-présidence du Sénat, nous éprouvons une véritable satisfaction de l’insigne honneur rejaillissant aussi sur la ville natale de notre digne concitoyen. »
Le 7 avril. Rapport sur les travaux de la Commission des grâces de l’ancienne Assemblée nationale, sous la présidence de Louis Martel, du 28 août 1872 au 8 mars 1876 : 8179 avis émis, 5039 rejets des recours en grâces, 4140 commutions, remises partielles ou totales de peines.
Le 23 avril. Louis Martel sénateur à vie n’oublie pas ses racines : « Audruick. Inauguration de l’hôtel de ville sous la présidence du nouveau Préfet du département, du Sous-Préfet de St-Omer et de M. Martel, ancien conseiller général du canton. S’adressant à M. le préfet, M. Martel a exprimé sa reconnaissance envers M. le maréchal-président de la République du choix qu’il a fait en confiant la préfecture du Pas-de-calais à M. Tenaille-Saligny. En finissant, M. Martel a adressé ses remerciements à M. le maire d’Audruick et à ses collègues du canton, pour avoir bien voulu se souvenir qu’il avait été pendant plusieurs années leur représentant au Conseil général, et lui avoir fait l’honneur de l’inviter.»
Le 25 mai. Calais.- «La délégation de la Chambre de commerce de Calais est toujours en instance à Paris pour la négociation de l’emprunt de 15 millions. La commission, à laquelle se sont réunis M. Martel, sénateur-conseiller général et M. Dussaussoy, député, a déjà dû obtenir audience des ministres de la guerre et des travaux publics… les travaux d’agrandissement du port pourront être entrepris très prochainement.»
Le 28 mai. L. Martel principal donateur particulier pour les incendiés de Bouvelinghem. «Le lundi 22 mai 1876, dans l’après-midi, Bouvelinghem, qui compte alors 238 habitants, connaît un incendie mémorable. En trois heures, le feu a ravagé le bourg : 34 maisons ont brûlé, y compris leur bétail, dégâts estimés à 182 850 francs. On déplore deux décès. (dont celui d’un enfant de 12 ans, Léon Payen, ayant voulu sauver deux livres des flammes et n’ayant pu ressortir de sa maison.) Le drame frappe l’opinion audomaroise et chacun se mobilise. Les dons ont permis de récolter 61 917 francs. En trois mois, le village est reconstruit en briques, avec des toitures en tuiles.»
Le 9 juillet. Décès le 6 juillet de Auguste Casimir-Perrier. « … la droite, fidèle à ses rancunes politiques, est restée absolument froide à l’annonce de la mort de M. Casimir Périer et n’a pas mêlé la moindre marque d’approbation aux applaudissements de la gauche à la suite des excellentes paroles dont M. Martel, le vice-président, a accompagné cette triste nouvelle.»
Le 14 juillet. Les journalistes ont de la mémoire : « le 20 janvier 1874, MM. Levert et Hamille étaient, avec tous les députés du Pas-de-Calais qui faisaient partie de l’ancienne Assemblée, pour le projet de loi de Monsieur le duc de Broglie accordant au gouvernement le droit, seulement de nommer les maires de toutes les communes de France, mais encore celui de les choisir en dehors des conseils municipaux. Seul, l’honorable Monsieur Martel votait contre ce projet. »
Le 17 juillet. « Le conseil d’arrondissement de Saint-Omer s’est réuni à la sous-préfecture le 17 juillet… la séance ouverte, le conseil a constitué son bureau de la manière suivante : Monsieur Hermant-Bouquillon, négociant à Saint-Omer, président… »
1877 et suivantes en cours d’Élaboration…
1878
le 30 avril 1878 décède Françoise Rosalie Joseph Hermant, 87 ans, veuve de Jacques Martel , fille de feu Jean François Hermant et de feue Rosalie Bénédictine Thomas, en son domicile 11 rue des sœurs grises. La numérotation rue des Soeurs Grises est variable et imprécise (11, 12 ou 13?).
« L’an 1878 le trente avril à 11 heures du matin… sont comparus Louis Coupigny âgé de 48 ans et Gustave Salle âgé de 28 ans, cordonniers domiciliés en cette ville, lesquels nous ont déclaré que ce matin à minuit est décédée Françoise Joseph Rosalie Hermant propriétaire âgée de 87 ans et 9 mois née à Saint-Omer y domiciliée veuve de Jacques Joseph Martel, fille de feu Jean-François Hermant et de feue Rosalie Bénédictine Thomas. Nous étant assuré de sa mort par notre transport en sa demeure rue des Sœurs Grises, 11. Lecture faite nous avons signé avec les comparants. » AD62 5 MIR 765/66 452/1347
1879
L’année 1879 voit l’aboutissement de la carrière politique de Louis Martel après le renouvellement partiel du Sénat:
« Ces élections donnent aux républicains la majorité au Sénat, la chambre haute étant précédemment dominée par les monarchistes à une voix de majorité. Le nouveau président du Sénat est Louis Joseph Martel, sénateur inamovible appartenant au groupe des républicains conservateurs du Centre gauche.
Cet évènement d’une grande portée entraîne la démission du président de la République française Patrice de Mac Mahon et le déclenchement de l’épuration de la fonction publique par les républicains. Le projet de Restauration monarchique est abandonné.»
1881
Le 21 décembre Louis Auguste Marie Omer Martel fils de Louis Martel et Élisa Charvet épouse à Londres Jenny Le Preux, veuve du comte de Nujac (généalogie Martel de Fanny Houzet Martel, p 74)
le 30 décembre, Louis Martel perd son épouse Élisa Charvet, décédée à Paris en leur domicile 180 boulevard Haussmann, elle a 53 ans.
Leur fils Louis 22 ans, étudiant en droit, est déclarant, il s’est marié 10 jours plus tôt à Londres. Archives Paris 1881 V4E 3462 4/5
1882
Le 15 juin, Fanny Marie Charlotte Jacqueline Martel, fille de Louis Martel et Élisa Charvet, épouse à Paris René Marie Georges de Coniac (généalogie Martel de Fanny Houzet Martel, p 73)
1886
Au 13 rue Caventou (anciennement rue des Sœurs Grises) Rosalie Martel 71 ans « rentière chef de ménage», célibataire, sa sœur Lucie 65 ans, célibataire. Célina Lahègue 37 ans et Octavie Vearstraes 34 ans, domestiques. Elles sont 2 filles de Jacques Martel et Rosalie Hermant, sœurs de Louis Martel. AD62 M 4214 25/169
1891
Avec 5 ans de plus, la situation est la même au 13 rue Caventou en 1891, Octavie Verstraes est cuisinière. AD62 2 MILNR 765/4 30/168.
1896
Rosalie a 81 ans, Lucie 75. AD62 M 4266 28/162
Le 8 août, Fanny Marie Charlotte Jacqueline Martel, fille de Louis Martel et Élisa Charvet, épouse à Paris en 2de noces Henri Bonabes, marquis de Rougé. (généalogie Martel de Fanny Houzet Martel, p 73)
1899
Lucie Martel, 78 ans, célibataire, décède le 23 mars 1899, 13 rue Carnot d’après l’acte de décès. La mention « 13 rue Carnot » est manifestement une erreur de transcription. Il s’agit du 13 rue Caventou. AD62 3 E 765/410 21/106
et sa sœur Rosalie décède le 4 octobre 1899, 84 ans, célibataire, au 13 rue Caventou. AD62 3 E 765/410 68/106
Mais c’est en 1892 que décède leur frère Louis Martel : « La mort le surprit le 4 mars 1892, dans sa propriété d’Evreux où la maladie l’avait confiné. Il était âgé de 79 ans. »
« l’an 1892, le 5 mars 11 heures du matin, à Évreux, en l’hôtel de ville, … sont comparus : René Marie Georges de Coniac, colonel de cavalerie en retraite, officier de la Légion d’honneur, âgé de 55 ans, gendre du décédé ci-après nommé et Paul Joseph Albert Petel, notaire, âgée de 49 ans, domicilié à Évreux, lesquels nous ont déclaré que hier à 1h30 minutes du soir, Louis Joseph Martel, sénateur inamovible, ancien président du Sénat, ancien garde des sceaux, domicilié à Évreux, avenue de Breteuil 22, né à Saint-Omer (Pas-de-Calais) le 15 septembre 1813, veuf de Elisa Charvet, fils de feu Jacques Joseph Martel et de feue Françoise Joseph Rosalie Hermant, son épouse, est décédé en son domicile sus-indiqué. » AD27 D (1890-1894)(8 Mi 4792) 318/750
« MARTEL (Louis, JOSEPH), né le 13 (15) septembre 1813 à Saint-Omer (Pas-de-Calais), mort le 4 mars 1892 à Evreux (Eure).
Représentant du Pas-de-Calais en 1849.
Député du Pas-de-Calais au Corps législatif de 1863 à 1870.
Représentant du Pas-de-Calais de 1871 à 1875.
Sénateur inamovible de 1875 à 1892.
Ministre de la Justice du 12 décembre 1876 au 16 mai 1877.
(Voir première partie de la biographie dans ROBERT ET COUGNY, Dictionnaire des Parlementaires, t. IV, p. 286.)
La mort le surprit le 4 mars 1892, dans sa propriété d’Evreux où la maladie l’avait confiné. Il était âgé de 79 ans.»
Extrait du « Dictionnaire des Parlementaires français », Jean Jolly (1960/1977).
La célébrité d’un homme politique
se mesure-t-elle aux caricatures qu’il suscite ?