1770 Guillaume Martel Cauche
Guillaume Martel apparaît comme effacé dans cette lignée Martel.
Sans doute parce qu’il n’a pas participé comme son frère Charles Marie Joseph, époux de Charlotte Hermant, et sa sœur Marie Madeleine Joseph Martel qui a épousé François Revillion, à la descendance que l’on retrouve jusqu’au XXème siècle.
1770
Le 7 octobre, naissance du 5ème et avant-dernier enfant de André Martel et Marie Madeleine Carem. Il est baptisé le même jour paroisse Saint-Denis.
« Le parrain a été Guillaume Innocent Dupont (mari de Anne Marie Carem) bel oncle du baptisé et la marraine Mademoiselle Marie Joseph Delbour cousine au dit baptisé.» 5 MIR 765/10 424/1422
Son père est marchand quincailler 19 rue des Epéers (paroisse St-Denis).
Avant lui 2 frères et 1 sœur décédés en bas âge : Pierre André, Omer Éloy, Marie Cécile.
Puis 1 frère aîné Charles Marie Joseph (qui épousera Charlotte Hermant) et 1 sœur cadette Marie Madeleine Joseph qui épousera François Revillion.
1793
Le 15 juillet, en pleine Révolution, la Terreur est proche à Paris, il épouse Françoise Scholastique Cauche dont il a eu 9 enfants,
« 15 juillet 1793 sont comparus Guillaume André Joseph Martel natif de cette ville y demeurant âgé de 23 ans, fabricant de tabac, fils d’André Joseph Martel marchand (quincailler) en cette ville, et de Marie Madeleine Joseph Carem d’une part,
Françoise Scholastique Joseph Cauche native de cette ville de Saint-Omer, y demeurant âgée de 19 ans et demie fille de Pierre Joseph Cauche juré vendeur en cette ville et de Marie Scholastique Rosman d’autre part
le dit Guillaume André Joseph Martel a dit à voix haute je déclare prendre Françoise Scholastique Joseph Cauche en mariage et ladite Françoise Scholastique Joseph Cauche a aussi dit à haute voix je déclare prendre Guillaume André Joseph Martel en mariage sur quoi moi officier public …
En présence et assisté de Pierre Joseph Cauche âgée de 50 ans père à la contractante qui a déclaré consentir au mariage d’André Joseph Martel âgé de 60 ans père au dit contractant de Charles Marie-Joseph Martel marchand âgé de 29 ans frère au contractant côté paternel et de Pierre René Boudry substitut du procureur de la commune de cette ville âgée de 26 ans tous demeurant en cette ville… » 5 MIR 765/45 875/1333
Lors de son mariage, Guillaume est « fabricant de tabac », il travaille probablement dans une fabrique de tabac, activité importante à Saint-Omer, où il y avait simultanément une importante activité de fabrique de pipes, comme cela apparaît aussi dans les recensements. En particulier l’importante fabrique de Louis Fiolet qui emploiera jusqu’à 600 ouvriers en 1830 et que l’on retrouvera plus tard.
1794
Le 18 septembre, naît leur premier enfant, une fille, Hiacinthe Génie Martel
« a comparu Guillaume André Joseph Martel, marchand, âgé de 23 ans, natif de cette commune, y demeurant, lequel m’a présenté un enfant de sexe féminin nommé Hiacinthe Génie Martel, né hier à 5 heures ¼ après-midi de son mariage avec Françoise Scolastique Joseph Cauche, native de cette commune, âgée de 20 ans ledit Martel assisté de Pierre Joseph Cauche, négociant, âgé de 52 ans, aïeul de l’enfant et de Charles Marie Joseph Martel, marchand âgé de 30 ans, oncle de l’enfant demeurant en cette commune. » 5 MIR 765/31 1135/1313
A la naissance de Hiacinthe Martel le 18 septembre 1794, il est « marchand » , 23 ans, son frère Charles Marie Martel est témoin, son aîné de 6 ans, mais les 2 frères semblent proches, témoins ou parrains à chaque occasion.
En 1791 Guillaume est parrain de Pulchérie Euphygénie Charlotte fille de Charles Marie Martel et de Charlotte Hermant
En 1801 il est témoin déclarant au décès de Mélanie Narcisse Charlotte Martel 12 ans fille de Charles Marie Martel et de Charlotte Hermant
En 1804 il est témoin de l’acte de naissance de Charles Désiré Joseph Martel le 16 mars « Second témoin Guillaume André Joseph Martel, âgé de 34 ans. »
Par contre on ne le rencontre jamais dans les actes des autres membres de la famille Martel, ses oncle et tante, cousins, Martel Vandenbossche.
sauf à la naissance d’André Revillion , fils de sa soeur Marie Magdeleine, le 2 mars 1798.
Hiacinthe décède 7 jours plus tard le 25 septembre (4 vendémiaire an 3) et Charles Marie accompagne son frère à la « Maison Commune » de Saint-Omer pour la déclaration. 5 MIR 765/54 856/1219
1795
Le 10 octobre (18 vendemaire an 4), un an après la naissance et le décès de Hiacinthe, naît « un enfant masculin nommé Auguste Désiré Martel né ce matin de Guillaume André Joseph Martel, marchand, 25 ans » 5 MIR 765/32 188/1176
décédé le 26 octobre, témoin déclarant Charles Marie Joseph Martel . Sur l’acte le domicile est rue de la Fédération. 5 MIR 765/54 888/1219
Guillaume Martel habitait donc en 1795 rue de la Fédération. D’après Justin de Pas cela correspondrait à l’ancienne rue Tenne, portion devenue rue des Carmes, entre la Grand Place et la rue St-Sépulcre, et actuellement rue de Dunkerque.
Domicile en 1795 rue de la Fédération,
Ancienne rue Tenne puis rue des Carmes
Future rue de Dunkerque (partielle)
Entre la Grand Place et la rue St-Sépulcre
1797
Le 7 décembre ( 17 frimaire an 6) naissance de Edouard André Martel né de Guillaume André Martel et Françoise Scholastique Joseph Cauche. 5 MIR 765/32 844/1176
décédé 14 floréal An 9, 4 mai 1801 à l’âge de 3 ans et demi. 5 MIR 765/55 1210/1343
1799
Le 20 mai, à la naissance de sa 2ème fille, Aimée Aimable ÉloÏse , (1er prairial an 7), il est « marchand », sans précision, de tabac, probablement. La marraine Rosalie Françoise Brocquet est l’épouse d’un fabricant de pipes, Louis Joseph Fiolet, que l’on retrouve ici. Son fils Louis Maximilien Fiolet prendra la suite. La tante qui recueillera en 1820 Désiré Parfait est Adélaïde Fiolet, épouse Cauche. 5 MIR 765/33 250/738
À propos de Rosalie Brocquet, Bernard Level écrit: «Rosalie Brocquet était orpheline en 1792. Le père de celle-ci avait été, semble-t-il, perruquier. » SAAM Tome XXIV juin 2000, page 145.
Plus tard on retrouvera Guillaume huissier au Tribunal de Commerce. Est-ce son environnement qui l’a incité à cette orientation et qui l’a facilitée ? un témoin de mariage Pierre René Boudry, donc proche, est substitut du procureur, son beau-père Pierre Joseph Cauche juré vendeur.
A-t-il eu une formation spécifique ?
Son frère Charles Marie est « marchand », est-il déjà marchand cirier, ou a-t-il poursuivi un temps l’activité de marchand quincailler de son père André Martel ?
1801
Le 29 août naît le 5ème enfant, Élie André Martel. On le verra au moment de son décès le 26 septembre 1863 à Marville dans la Meuse, où il avait épousé Marie Anne Évrard née à Marville le 30 septembre 1799 et décédée le 27 avril 1869. Il était «ancien employé du ministère de l’intérieur.» AD62 5 MIR 765/34 332/1385, AD55 2 E 332 (16) 30/226, 2 E 332 (16) 157/226, 2 E 332 (6) 288/374
1803
Le 27 avril (7 floréal An 11), Aimée Aimable Éloïse décède . À presque 4 ans. 5 MIR 765/56 350/727
Le 9 mai (An 11 21 floréal), 2 semaines après son décès arrive Virginie Rosalie Joseph Martel, 3ème fille. . Charles Marie Martel est témoin de la déclaration de naissance de sa nièce. Guillaume Martel est maintenant huissier au Tribunal de Commerce, il a 33 ans.
« Du 21e jour du mois de floréal an 11 de la république française 10 heures du matin acte de naissance de Virginie Rosalie Joseph Martel née avant-hier à neuf heures du matin fille de Guillaume André Joseph Martel, huissier au tribunal de commerce, âgé de 33 ans natif de cette ville y demeurant et de Scolastique Françoise Joseph Cauche sa femme, âgée de 29 ans native de cette ville et y mariée. Le sexe de l’enfant a été reconnu être féminin. Premier témoin, Charles Marie Joseph Martel Marchand, âgé de 39 ans, oncle paternel de l’enfant demeurant en cette ville, second témoin Louis François Joseph WALLART, vivant de sa … , âgé de 34 ans, demeurant en la ville d’Aire. sur la réquisition à moi faite par Martel. » 5 MIR 765/34 668/1385
le 9 août Virginie Rosalie Martel décède à 3 mois. 5 MIR 765/56 398/727
Il faut imaginer l’année funeste, 1803 : le 27 avril décès de Aimé Aimable Éloïse, 2 semaines plus tard naissance de Virginie, qui décède 3 mois plus tard.
Guillaume et Françoise Scholastique sont mariés depuis 10 ans. Ils ont déjà eu 6 enfants, un seul est vivant, Élie André.
Nos ancêtres avaient un contact avec la mort qui nous est complètement inconnu, inimaginable. Comment survivre à cela ?
1805
Le 28 décembre, 2 ans et demi plus tard, naissance de Désiré Parfait . On se demande quelle charge peut peser sur un enfant à qui l’on donne un tel prénom.
Désiré Parfait s’est marié, avec Marie Josephe Guffroy, d’après la généalogie de Fanny Houzet Martel.
On trouve Désiré Parfait Martel à 15 ans en 1820 dans les recensements canton sud de St-Omer. Il n’a plus ni père ni mère. Il vit chez Adelaïde Fiolet, Veuve Cauche, sa tante, 38 ans commerçante, belle sœur de Françoise Cauche et de Guillaume Martel son mari, elle a 2 enfants Jules 8 ans, Julie 2.5 ans, et Scholastique Rosman, veuve Cauche, grand-mère de Désiré Parfait, et belle mère de Guillaume Martel.
Je n’ai plus de traces de Désiré Parfait pour la suite à Saint-Omer. Mais un article du Mémorial du 4 septembre 1831 mentionne, dans un acte notarié de « purge d’hypothèque », Désiré Parfait Martel, parmi les membres de la famille Cauche. Il est professeur d’écriture à Versailles.
1807
Le 7 novembre naît Charles Théodore, il décède 5 mois plus tard, le 11 avril 1808. 5 MIR 765/35 528/1640 et 5 MIR 765/57 1007/1280
1809
Le 26 juillet naît Charles Désiré Joseph qui décède 6 mois plus tard le 10 janvier 1810. 5 MIR 765/35 946/1640 et MIR 765/58 258/1326
Et pour achever ce qui apparaît comme une vie de malheur :
1811
Le 9 août Guillaume Martel est veuf avec 2 enfants, 2 garçons, Élie André 10 ans et Désiré Parfait qui a 5 ans. Son épouse Françoise Scholastique Cauche décède à 37 ans.
Lui a 41 ans.
En outre, période de grandes difficultés économiques au niveau du pays, comme de la région, conséquence du Blocus continental.
« …décédée ce matin à neuf heures âgée de 37 ans et demie, native de cette ville et y demeurant, épouse du sieur Guillaume André Joseph Martel huissier au tribunal de commerce de l’arrondissement de Saint-Omer, fille du feu sieur Pierre Joseph Cauche et de encore vivante dame Scholastique Joseph Rosman.
Sur la déclaration ainsi faite par le sieur Parfait Joseph Cauche, marchand, qui a dit être frère de la défunte, et par le sieur Charles Marie-Joseph Martel aussi marchand qui a dit être beau-frère de la défunte. Le premier âgé de 31 ans, le second âgé de 47 ans, demeurant en cette ville et ont signé après lecture. » 5 MIR 765/58 564/1326
Jusqu’à présent Charles Marie Martel est toujours là dans les moments heureux ou difficiles.
1814
Le 5 février, Guillaume, veuf depuis 2.5 ans, a une fille « illégitime », on dirait maintenant « hors mariage » (un scandale à l’époque surtout dans cette petite ville), de Véronique Aldegonde Gontier : Élise Justine Joseph Martel.
Elle nait .
« Le 7 février 1814 3 heures du soir acte de naissance Elisa Justine Joseph Martel née avant-hier à une heure du matin, fille naturelle du sieur Guillaume André Joseph Martel huissier au tribunal de commerce de l’arrondissement de Saint-Omer âgé de 43 ans natif de cette ville y demeurant et de Véronique Aldegonde Joseph Gontier célibataire âgée de 28 ans native de Blendecques demeurant en cette ville, le sexe de l’enfant a été reconnu être féminin. Premier témoin Louis Joseph Gontier cabaretier âgé de 46 ans oncle maternel de l’enfant demeurant en cette ville, 2e témoin Jean-Baptiste Pichon journalier âgé de 42 ans demeurant en cette ville… » 5 MIR 765/36 200/1225
Là, Charles Marie Martel n’est pas présent, ou n’a pas été convié, ou n’a pas souhaité être présent. Un enfant illégitime !
Par contre Jean-Baptiste Pichon journalier que l’on retrouvera à plusieurs reprises comme témoin dans la famille Martel jusque vers 1830. Il est noté comme bedeau dans le recensement de 1829.
Le 19 février, 2 semaines plus tard, Guillaume Martel et Véronique Gontier reconnaissent officiellement leur fille :
« le 19 février 1814 11 heures du matin par devant nous Pierre François Wattringue maire de la ville de Saint-Omer soussigné sont comparus le sieur Guillaume André Joseph Martel huissier au tribunal de commerce de l’arrondissement de Saint-Omer âgé de 43 ans natif de cette ville y demeurant et Véronique Aldegonde Joseph Gontier célibataire âgée de 28 ans native de Blendecques demeurant en cette ville
lesquels ont déclaré que Elisa Justine Joseph Martel née en cette ville le 5 de ce mois à une heure du matin, enregistrée le 7 de ce mois sous le numéro 73 comme leur fille naturelle est véritablement leur fille naturelle, qu’ils la reconnaissent comme telle pour jouir dans leur succession des droits que les lois accordent aux enfants nés hors mariage et reconnue par … De quoi les comparants ont requis … En présence de Jean Baptiste Pichon âgé de 43 ans et de François Delage âgé de 68 ans journaliers demeurant en cette ville. Et ont signé… » 5 MIR 765/36 206/1225
1815
Le 28 mars. La mortalité infantile continue ses ravages et à 14 mois décède la petite Élise Justine Martel «… à 4 heures du soir âgée de 14 mois native de cette ville Fille naturelle de Guillaume André Joseph Martel et de Véronique Aldegonde Joseph Gontier demeurant en cette ville. Sur la réquisition ainsi faite par lui Martel huissier âgé de 45 ans père de l’enfant décédée et par Jean Baptiste Pichon journalier âgé de 43 ans aussi voisin du père de l’enfant décédé demeurant en cette ville ils ont signé après lecture sauf ledit Pichon qui a déclaré ne le savoir. » 5 MIR 765/59 43/1380
Guillaume aura eu 10 enfants, 2 sont vivants.
Le 15 mai, Veuf depuis 4 ans, Guillaume Martel se remarie avec la mère de l’enfant, Véronique Gontier. 15 mois après sa naissance mais 6 semaines après le décès de l’enfant. Ils n’auront pas eu le temps de « mettre l’enfant sous le poêle ». Sous le drap nuptial.
« Du 15 mai 1815 4 heures du soir acte de mariage du Sieur Guillaume André Joseph Martel huissier au tribunal de commerce de l’arrondissement de Saint-Omer âgé de 44 ans, né en cette ville le 7 octobre 1770 y demeurant veuf de Françoise Scholastique Joseph Cauche, fils des feus André Joseph Martel et Marie Madeleine Joseph Carem ayant justifié de leur décès et de ceux de ses ascendants paternel s et maternels d’une part, Véronique Aldegonde Joseph Gontier âgé de 29 ans, née à Blendecques le 29 janvier 1786 demeurant en cette ville fille majeure des feus Jean Marie Joseph Gontier et Marie Joseph Catherine Cassel ayant aussi justifié de leur décès et de ceux de ses ascendants paternels et maternels d’autre part. En présence de Louis Joseph Gontier marchand de charbon âge de 48 ans, d’Antoine Augustin Joseph Gontier cabaretier âgé de 42 ans, d’Emmanuel Joseph Gontier marchand âgé de 38 ans. » 5 MIR 765/47 1108/1305
mariage moins de 2 mois après la déclaration de décès d’un enfant « illégitime ».
Dans l’acte de mariage les témoins sont tous du côté Gontier. De manière tout à fait inhabituelle aucun représentant de la famille Martel, Charles Marie, le frère de Guillaume n’apparaît plus !
Le 18 septembre, Guillaume meurt cette même année 1815. Guillaume et Véronique n’auront que 4 mois de vie commune : .
« du 19 septembre 1815 à 10 heures du matin, acte de décès de Guillaume André Joseph Martel, huissier, décédé hier à une heure du soir, âgé de 45 ans, natif de cette ville et y demeurant, veuf en premières noces de dame Françoise Scholastique Cauche, époux en seconde noce de Véronique Aldegonde Joseph Gontier, fils de feu André Joseph Martel et Marie Madeleine Joseph Carem. Sur la déclaration à moi faite par Charles Pauchut faiseur de bas âgé de 45 ans et par Jean Baptiste Pichon journalier âgé de 44 ans qui ont dit être voisins du défunt demeurant en cette ville et ont signé après lecture sauf le dit Pichon qui a déclaré ne le savoir.
Constaté par moi Pierre-François Wettringue maire de Saint-Omer soussigné. » 5 MIR 765/59 101/1380
Aucune présence de la famille Martel. Mais Jean Baptiste Pichon, bedeau.
1841
Au recensement, on retrouve Véronique Gontier, Vve Martel , belle sœur, chez Rosalie Berthelemy, Vve Gontier, tailleur d’habits avec 2 filles célibataires Constance couturière et Maria. Rue de l’œil. Rosalie Berthelemy est-elle veuve d’Emmanuel Joseph Gontier, marchand ? M 3892 53/196
1843
Le 16 décembre, le Mémorial publie une condamnation, une de plus, dont sont remplies ses pages « faits divers ». Le malheur et la misère quotidiens des quartiers de Saint-Omer à cette époque. Véronique Gontier veuve, son enfant mort, sans métier, vivant dans sa famille, chez les autres.
Ironie ? elle a volé une dame Coche. La première épouse de son mari Guillaume s’appelait Cauche.
On imagine le scandale dans les familles Martel, Revillion, etc. à la lecture de ce numéro du Mémorial. Tout Saint-Omer lisait ce bihebdomadaire local.
Véronique Aldegonde Gontier ne s’est pas remariée, elle meurt à 71 ans à l’hôpital Saint-Louis le 12 octobre 1857, rue du Brule, d’après Justin de Pas. Rue d’Arras actuelle. Cependant sur le recensement de 1829, l’hôpital St-Louis est noté rue des Classes, au 92, avec liste du personnel et des malades.
« l’an 1857 le 12 octobre à l’heure de midi en la maison commune de Saint-Omer par devant nous adjoint au maire remplissant par délégation les fonctions d’officier d’État civil, sont comparus Joseph Dacquin, mégissier, âgé de 61 ans, et François Caron cordonnier âgé de 48 ans, domiciliés en cette ville, lesquels nous ont déclaré que ce matin à quatre heures est décédée Véronique Joseph Aldegonde Gontier âgée de 71 ans, née à Blandecques, canton de Saint-Omer, domiciliée en cette ville, veuve de Guillaume André Joseph Martel, ancien huissier, fille de feu Jean Marie Louis Gontier, et de feue Marie Joseph Catherine Cassel, nous étant assuré de sa mort par notre transport à l’hôpital Saint-Louis où elle est décédée, lecture faite nous avons signé avec les témoins. » 5 MIR 765/64 290/1352
On apprend que André Martel Carem, quincailler vivant au 19 rue des Epéers avait aussi investi dans une maison au 1 rue des Epéers. Son fils Guillaume Martel l’avait héritée et revendue en 1808.
« vente de Guillaume André Martel-Cauche, huissier au tribunal de commerce, à Joseph Emmanuel Peuvrel-Venem, boulanger, maison entre Gery et Pétronille Codevelle, provenance succession André Martel-Carem ,parents (Thuillier 7 nivôse an 4 – 28 décembre 1795) 7500 Fr. (4 E 118-282, 7 décembre 1808) 39 231 ».
Celle-ci a été revendue en 1824 et il s’agit bien du N°1 rue des Epéers.
En effet: « vente de Alex Wavrant, prop, à Florent Cuvillier-Dercourt, prof de musique, maison 1 rue des Epéers, d’occ à Géry, du levant à Pétronille Coudeville, prov acq tribunal de Emmanuel Peuvrel-Vasseur, boulanger (30/12/1815), 5000 F, (4E 117 – 143,6/12/24)38256 (Les façades des maisons de Saint-Omer IV, Bernard Level)
Par ailleurs lors d’un acte d’état civil Guillaume Martel est indiqué domicilié « rue des républicains », rue Écusserie d’après Justin de Pas, est-ce la maison qui fait le coin ?
rue Écusserie-rue des Epéers, qu’il aurait habitée et vendue en 1808 ?
L’histoire de Guillaume Martel me laisse un étrange sentiment. Me laisse un sentiment de grande tristesse. Cet homme accablé de malheurs comme personne, a sûrement vu sa famille s’éloigner.
L’absence de Charles Marie lors de tous les actes à partir de la naissance de cet enfant illégitime, alors qu’il était omni présent auparavant.
Le peu de renseignements à son sujet dans la généalogie de Fanny Houzet Martel. Il manque dans cette généalogie 5 enfants sur les 10 qu’a eu Guillaume : Auguste, Édouard, Aimée, Élie, et bien sûr Élise Justine.
Or Charles Marie Martel a été « témoin » d’au moins l’un d’entre eux, Auguste.
Et il manque bien sûr l’enfant « illégitime ».
Absence de date de mariage, de décès, etc. pour le seul enfant mentionné survivant Désiré Parfait, alors qu’il est encore à St-Omer en 1820.
Fanny Martel a exploité, un siècle plus tard, les documents que lui avait remis sa mère Mélanie Fauvel.
Celle-ci devait être encore dans l’atmosphère familiale. Elle est née quelques mois avant le décès de Guillaume, son oncle, en 1815, dont a été très proche Charles Marie Martel son beau-père qui a vécu jusqu’en 1833. Désiré Parfait, disparu de Saint-Omer, est cousin de son mari Charles Désiré Martel, il a un an de moins que lui.
Aucun des 2 fils de Guillaume Martel n’est resté à Saint-Omer.